
Le congrès électif tant attendu de Nidaa Tounes a finalement eu lieu. Après plusieurs mois de tergiversations et de conflits en tout genre, les résultats sont là et ils sont annonciateurs de la fin de l’ère Hafedh Caïd Essebsi.
Finalement, le premier congrès électif de Nidaa Tounes a eu lieu. L’ouverture s’est tenue le samedi 6 avril 2019 dans la ville de Monastir, et le coup d’envoi a été donné par le président de la République, aussi le président fondateur de Nidaa, Béji Caïd Essebsi. Son discours prononcé à l’occasion pourrait se résumer en deux annonces clés : le fait qu’il ne veut pas se présenter à la présidentielle et sa demande de lever le gel d’adhésion du chef du gouvernement Youssef Chahed. Ces deux mesures semblent avoir donné le La de la démarche à suivre. La nécessité de réunir les forces nationales et toutes les divisions de Nidaa Tounes pour les prochaines élections, chose qui ne peut être possible sans l’élimination du principal obstacle, à savoir Hafedh Caïd Essebsi.
Une tâche qui n’est pas pour le moins facile. C’est dire que Caïd Essebsi Junior, se croit tout permis et de par sa qualité de fils du président de la République, il semble évident pour lui qu’il soit le patron incontournable et l’héritier légitime de l’empire construit par son père. Le directeur exécutif autoproclamé de Nidaa a fait toutes les manœuvres possibles et imaginables pour mettre tous les atouts du succès de son côté, en commençant par la mise à l’écart du clan « des retrouvailles » à l’élimination de la commission de préparation du congrès présidée par Ridha Charfeddine.
Ainsi, il est évident pour lui que toutes les embûches sont écartées et que la voie lui est libre pour décrocher la direction du parti d’une manière démocratique et légitime. Mais les congressistes en ont décidé autrement, et Caïd Essebsi Junior n’aurait jamais imaginé obtenir de tels résultats. Les urnes ont dit leur mot, et le fils et son clan protégé ne sont finalement que minoritaires. C’est là que les cris au scandale ont commencé à fuser de toutes parts. Des contestations, des protestations, et des menaces d’intenter des recours près du Tribunal administratif ont été les principales réactions à la suite de la proclamation des résultats. Cela dit, l’écart est tellement visible, que le comité politique a été formé, obéissant au nouvel équilibre des forces incontestablement au défaveur de Hafedh Caïd Essebsi.
Décidément, c’est le clan Salma Elloumi, Sofiène Toubel et Ons Hattab qui a pris le dessus et se trouve désormais en position de force dans cette nouvelle répartition au sein de Nidaa Tounes. D’ailleurs, la députée Nidaa Tounes et membre fraîchement élue du bureau politique, Ons Hattab a annoncé, aujourd’hui, que Hafedh Caïd Essebsi est actuellement un simple membre du bureau politique du parti. Selon elle, la tendance générale indique qu’il n’occupera aucun poste clé au sein de Nidaa Tounes et ne fera pas partie de la direction du premier rang. « C’est un fait, et ces résultats reflètent le nouvel équilibre des forces. Plusieurs membres ont décidé de quitter le navire, mais nous, nous avons préféré lutter de l’intérieur afin de réformer. Maintenant, on peut aller de l’avant dans l’optique du rassemblement et de l’union, puisque le principal obstacle qui se posait devant tout le monde a été évincé », indique-t-elle.
Cela dit, les choses ne sont pas aussi simples, puisque pas plus tard que cet après-midi, le chef du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, Sofiène Toubel indique qu’il a appris qu’une cinquantaine de « clochards », selon ses dires, n’appartenant pas au parti, ont voulu s'attaquer à sa personne. Ces individus s'étaient attroupés devant le siège de Nidaa. Cependant, lorsqu’il a été interrogé sur la partie qui se cache derrière cette agression, il a répondu : « Je ne peux accuser personne sans fondement. Mais, il est clair que la partie qui a obtenu des résultats défavorables lors du congrès serait derrière tout ce qui s’est passé ».
Quant au dirigeant Néji Jalloul, coup de théâtre ! Alors qu’il était pressenti pour occuper un des postes clés à la tête de la direction de Nidaa, il annonce son retrait du nouveau bureau politique du parti, à travers un simple statut Facebook. « A cause de la multiplication des recours et dans le but de sauvegarder l'unité du parti, j'ai décidé de me retirer du nouveau bureau politique », a-t- il noté.
Visiblement, les dés sont jetés et Hafedh Caïd Essebsi n’est plus à la première ligne de Nidaa Tounes. L’enjeu, cependant, est de savoir comment vont se passer les choses par la suite. En effet, ce congrès n’est pas une finalité en soi, mais le commencement d’une ère nouvelle à Nidaa Tounes. Cette nouvelle configuration sera-t-elle suffisante pour permettre le ralliement des forces progressistes pour les prochaines élections ? Les différents dissidents sont-ils prêts à renouer avec le Nidaa historique ? Il est indéniable que sans une union forte, il est difficile de prévoir un vainqueur face à la discipline du parti Ennahdha, mais pour cela, une abstraction des égos est nécessaire, et une réelle volonté de faire primer l’intérêt suprême de l’Etat est primordiale.
Sarra HLAOUI


Commentaires (7)
CommenterLes élections de 2019 sont d'une importance vitale, c'est un e question.......
Ils jouent à quoi au juste?
C'est quoi cette mise en scène à la con?
HADEF CAID ESSEBSI LE S'?RIEUX .
Mouissi Abir et Hadef CAid Essebsi ont démontré leur sérieux envers le pays .
LA famille avant la patrie
Erratum
Alter-ego= l'autre moi meme
Ego= le Moi
Donc Ego tout seul rend parfaitement votre idee.
Meme si je sais que vous ne corrigez jamais.
DAYéME RABI
Tout est éphémère, "wa il ayyéme twila".
Koune rajel, et assume ce que le sort te réserve.