
L'avocate et membre du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Imen Gzara, a indiqué qu'un certain nombre de décisions reflétaient une intention de bâcler le traitement de l'affaire.
S'exprimant le 6 février 2025 au micro de Mosaïque FM, Imen Gzara a exprimé le rejet du comité de défense de toute sentence préméditée et préparée à l'avance. Selon elle, le comité a fait preuve de patience durant les douze dernières années en raison de son attachement à la vérité.
Imen Gzara a annoncé le boycott des audiences de l'affaire des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi à la suite de la décision de tenir un procès à distance, c'est-à-dire des auditions et des témoignages menés depuis une salle de la prison. Elle a également évoqué comme raison le changement à trois reprises du président de la chambre chargée de l'affaire, l'interdiction au public d'assister à l'audience, ainsi que l'annonce d'un calendrier fixé à l'avance.
« On cherche à clôturer le dossier ou à le transformer en une occasion de tester l'application de mesures illégales... Nous voulons un procès équitable... Nous refusons de participer à ce processus... Nous voulons des jugements révélant la vérité », a poursuivi l'avocate.
L'affaire compte plus de 35 personnes accusées de 18 crimes terroristes. L'avocate a confirmé que le nom de l'ancien ministre Ali Larayedh figurait dans la liste des accusés. Celle-ci compte, aussi, les noms de Mohamed Taher Ayari, nahdhaoui et oncle du terroriste Boubaker Lahkim et Wahid Ghomri, agent de liaison entre les djihadistes et l'appareil secret d'Ennahdha.
Il est à noter que le comité de défense des martyrs a rendu public, le 30 janvier 2025, un communiqué dénonçant des irrégularités et annonçant le boycott des audiences. Le communiqué a dénoncé des audiences restreintes, une justice militarisée, une instabilité judiciaire qui fragilise l’affaire, la décision de tenir des audiences à distance, ainsi que la pression exercée sur certaines parties de l'affaire.
S.G