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Chroniques
Gouvernement de dépendants
Par Ikhlas Latif
03/01/2020 | 18:59
3 min
Gouvernement de dépendants

 

Un mois et demi qu’on l’attendait ce gouvernement. Trois mois depuis les élections législatives. Enfin. Soulagement. Ou pas. C’est selon le prisme par lequel on voit et décortique la chose.

Habib Jamli se délestera bientôt de sa qualité de désigné pour celle de maître, absolu, de la Kasbah.  Quoique, une dernière étape l’en sépare. Le passage par le parlement pour le vote de confiance sera déterminant. Quoique, encore une fois, il n’a pas à trop s’en faire. Son gouvernement sera investi, à moins d’un coup de théâtre inattendu. L’idée d’un gouvernement du président ou d’élections anticipées ne réjouit pas grand monde. Comme le dit l’adage tunisien « شد مشومك لا يجيك ما أشوم », qu’on pourrait traduire approximativement par « tiens-toi au pire, si tu ne veux pas te coltiner pire encore ».

 

Enfin donc, nous avons découvert le super génial gouvernement « de compétences nationales-indépendantes-apolitiques ». Que de suspens ces dernières semaines, que de tergiversations et de négociations avortées, que de rebondissements et de manœuvres ourdies dans les antichambres sombres (le jargon complotiste est à la mode pourquoi s’en priver). Que de sentiments de honte nous avions ressenti face à l’amateurisme et les enfantillages de la journée du 1er janvier.

Et quel n’a été le résultat au final. 42 nouveaux ministres et secrétaires d’Etat, triés sur le volet selon Habib Jamli, et dont les qualités premières sont la compétence et l’indépendance. De compétences, on peut en dénombrer quelques-unes, mais elles se comptent sur les doigts d’une main. D’indépendance, toute ressemblance avec la réalité est à exclure et ceci n’est ni fortuit, ni involontaire. Bon, quelques-uns semblent être sans appartenance précise, mais, critère indispensable, ils sont Ennahdha friendly.

 

Après l’échec des négociations avec les partis, en l’occurrence Attayar, Echâab et Tahya Tounes, le gouvernement dit « révolutionnaire », qu’Ennahdha nous vendait, est mort dans l’œuf. Qu’à cela ne tienne, Habib Jamli a endossé son costume de super héros pour taper sur toute la bande d’irresponsables qui a poussé à l’échec de l’entreprise. Il annonce en grande pompe qu’il se désolidarise de tous les partis, même Ennahdha, et qu’il formera, lui-même, tout seul comme un grand, sa propre équipe de technocrates.

Cette belle envolée lyrique de Jamli s’est soldée par une équipe estampillée de la colombe nahdhaouie et voguant, ici et là, sur les rugissements du lion de Qalb Tounes. Plusieurs ministres sont clairement nahdhaouis et on assiste au retour de membres des gouvernements de la Troïka.  Ils n’ont pas de carte d’adhérent dans le mouvement islamiste ou ils ont omis de la renouveler à dessein, mais ils sont le frère d’un député, le cousin lointain d’un membre du conseil de la choura, l’ami fidèle ou la sympathique connaissance.

 

Ce gouvernement est tout autant indépendant que son chef Habib Jamli. A son tour, il nous est présenté dans un packaging qui se donne pour ambition de brouiller les pistes, sans les brouiller vraiment au final. C’est l’évidence même, Tunis est petit et tout le monde se connait. Mais bien essayé quand même.

En tant que vainqueur des élections législatives, Ennahdha a la latitude de choisir et d’imposer les couleurs politiques du gouvernement. Sauf qu’en virtuose de l’entourloupe, le parti islamiste a préféré se la jouer sous-marin. Bien évidemment, plusieurs facteurs entrent en jeu. S’allier ouvertement avec Qalb Tounes n’est pas de circonstance. Vis-à-vis de ses bases en premier lieu, et puis il y a le paysage parlementaire éclaté. Il fallait s’assurer un soutien même timide, même relatif de certains blocs. Et puis aussi, le passage par le pouvoir est « éreintant » et il faut toujours anticiper en vue des prochaines échéances. Jeter dans la gueule du loup un gouvernement pseudo-indépendant, ce n’est pas bête. S’il venait à échouer, Ennahdha ne serait pas éclaboussé, du moins pas trop.

 

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Par Ikhlas Latif
03/01/2020 | 18:59
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Commentaires
Achille
Un mandat de 14 ans en pleine démocratie, mais on se fou de la gueule de qui ?
a posté le 04-01-2020 à 16:27
Ma chère compatriote tunisienne, journaliste femme, heureux de te lire a nouveau, de voir que les femmes existent encore dans se monde arabe de pure violence, de tendance pédéraste, anti féminin, voyous, et psychopathe, raciste et renfermé.

Un monde réduit en poudre un peu partout (Syrie, Irak, Afghanistan, Yemen, Libye), un paysage de l'horreur qui gouverne le monde arabo musulman, paysage de la fin du monde.

Certains diraient que ce sont les atlantistes qui ont commis cette horreur, je ne les contredirait pas dans le sens d'innocenter les atlantistes qui sont évidemment coupables, mais coupable d'après moi d'avoir détruit un monde déja détruit ! Un monde qui n'a pas avancé voici maintenant 1500 ans ?

Et quand on détruit un monde détruit, c'est qu'on ne détruit rien ! On peut pas détruire quelque chose qui est détruit.

Le monde arabe de part ses burqa, de part sa violence absolue contre la liberté de la femme, la liberté sexuelle, la liberté sociale, politique, de pensé, de la vie en général, de part ces hypers dictatures, a l'instar de celle des monarchies du golfe, de part sa folie du sous développement, sa folie du désarmement, sa folie de l'impossibilité d'alliance, sa folie de traîtrise même du monde arabe qu'il est, traitre interne, entre soi, a se faire la guerre tout en se disant frère.

Le monde arabe est un terrain de guerre continue, est un monde décadent, arriéré a volonté, qui a raté la modernité, qui a enterrer son histoire, et qui semble avoir coupé net toute communication avec l'esprit et la vie ainsi que les composantes necessaire pour bâtir une civilisation.

Je m'arrêtrais la, pour que le commentaire puisse passer,
Donc l'article :

Je dirais oui Ennahdha gouverne, c'est le Qatar, c'est la Turquie, ils gouverne.
Et non seulement ils gouvernent, mais sous un mandat de 14 ans désormais, en parallèle d'une volonté du peuple a la démocratie, un monopole du pouvoir, un monopole intouchable, un monopole dont tout le monde doit passer pour pouvoir être servit en politique, pouvoir goûter se bon gateau délicieux servit par la connerie anarchiste des tunisiens eux même et leurs inculture et leurs violence du monde arabe et de leurs identité extra territoriale diffusé sur une multitude de pays hostile a la liberté et a ses concepts républicain et démocratique.

Ces tunisiens qui souhaitent établir une démocratie tiré de la culture occidentale et méditerranéenne tout en voulant appartenir au monde arabe et turque qui n'ont jamais connu la république ni la démocratie ni la liberté !

Donc une révolution folle on va dire, et pauvre, et déphasé, qui ne dispose ni de la culture nécessaire, ni de la bonne identité, ni de la force souveraine et des moyens d'être souverain a commencer par une armée équipé pour dire casse toi a Erdogan quand il vient chier chez nous en nous disant qu'il veut baiser la Libye.
Sans pseudo
On attend des miracles avec un 7oukouma nahdhawia
a posté le 04-01-2020 à 15:33
Tarek dhiab, fethi haddaoui et habib jemli sans siter les restes camouflés et un chef d'état calligraphe en son temps de travail Tozz...
Justinia
Le tigre,le moteur et les ânes.
a posté le 04-01-2020 à 13:11
Ce gouvernement me fait rappeler le slogan:
"Mettez un tigre dans votre moteur".
Mais à quoi servirait le tigre dans le moteur quand ceux qui prennent le volant sont des ânes ?...
Barg-ellil
Comme dans du beurre !
a posté le 03-01-2020 à 20:28
Dans ce gouvernement Ennahdha a déployé ses seconds couteaux à commencer par le chef du gouvernement et compte pour le faire passer sur le calcul mesquin de bon nombre de députés qui craignent de nouvelles élections et veulent s'assurer un salaire confortable pendant leur mandature
A4
Des juges pour protéger les assassins
a posté le 03-01-2020 à 19:42
LE BAZAR
Ecrit par A4 - Tunis, le 03 Janvier 2020

Quand on fouille dans ce bazar
On cherche bien de haut en bas
On trouve, et ce n'est un hasard
Plein de vieux trucs dans des cabas
Des choses étranges et bizarres
Babouches usées et djellabas
Bonnets d'ânes en peau de lézard
Et des babioles de la kasbah

Dans ce bazar mal éclairé
Au parfum des mauvaises affaires
Il y a des juges mal décorés
Faits en tissu de serpillère
Des juges aux grosses têtes carrées
Evidées de toutes matières
Et aux allures d'enfoirés
Sans jugeote et sans manière

A l'intérieur de ce foutoir
Ils ont placé un fantassin
Une mauviette de trottoir
Sans envergure et sans dessein
Avec une tête en entonnoir
Et des gros yeux de marcassin
Pour incendier les dossiers noirs
Et protéger les assassins !

Mais au fin fond de la masure
Un écho pas du tout courtois
N'arrête de crier sa blessure
De hurler fort sur tous les toits
Sans retenue et sans censure
Dans son bizarre vieux patois
"Vous êtes les tueurs, j'en suis sûr !
Avouez-le, fils de putois !!!"
Alya
Le problème est au-delà du 2eme degre
a posté le 03-01-2020 à 19:34
JEMLI AURA PROBABLEMENT CE VOTE DE CONFIANCE MAIS POURRA TIL DIRIGER* UN POLYTECHNCIEN UN FINANCIER DES HAUTS MAGISTRAT ET J EN PASSE