
La ministre du Commerce, Fadhila Rabhi a considéré que l’amélioration des pratiques concurrentielles était essentielle à l’encouragement de l’investissement, au développement du climat des affaires et à la création de richesse et d’emplois. « Le développement des bonnes pratiques concurrentielles nécessite la suppression des obstacles, des pratiques relatives à la spéculation et touchant au fonctionnement normal du marché », a-t-elle ajouté.
À l’occasion d’une conférence de presse organisée le 7 juin 2022 et portant sur le programme de réformes, Fadhila Rabhi a rappelé qu’un cadre législatif de lutte contre la spéculation avait été mis en place et que des opérations de contrôle ont été menées conjointement par les ministères concernés. Elle a, également, indiqué que le plan de réformes incluait la numérisation des voies de distributions notamment celles des produits de base afin de lutter contre la spéculation et de protéger le pouvoir d’achat des Tunisiens. « Un projet de décret portant sur les produits agricoles et la pêche maritime est en cours d’élaboration. Il prend en considération les spécificités de ce secteur, garantit les droits et fixe les obligations des parties prenantes et préserve le pouvoir d’achat », a-t-elle ajouté.
La ministre a aussi annoncé que le gouvernement prévoyait une révision du système de compensation, Elle a affirmé que le coût des compensations des produits de base atteindra 4.200 millions de dinars en 2022 contre 3.200 millions de dinars en 2021. « Cette somme représente 3,3% du PIB de la Tunisie. Les 4.200 millions de dinars représentent plus de la moitié du budget dédié à l’investissement. Il s’agit d’une somme égale à la somme des budgets des ministères de la Santé et de l’Emploi… Les compensations destinées à l’huile et aux céréales représentent 87% des compensations attribuées aux produits de base », a-t-elle poursuivi.
Fadhila Rabhi a expliqué que les hausses du budget dédié aux compensations résultaient de plusieurs facteurs, notamment, le conflit russo-ukrainien, la hausse des prix et la hausse des coûts du transport. Elle a assuré que le système de compensation ne sera pas abandonné, mais réorienté. Elle a évoqué la mise en place d’un programme permettant d’identifier les personnes concernées à savoir les familles nécessiteuses et à faible revenu. Il sera entamé en 2023 et finalisé en 2026. Les compensations seront octroyées sous forme d’aides financières.
« La réforme du système des compensations vise à mettre fin au gaspillage, à la spéculation et à la contrebande… Nous voulons récupérer ces pertes et les distribuer aux personnes nécessitant des compensations… Près d’un tiers des produits bénéficiant des compensations fait l’objet de contrebande notamment les pâtes telles que le couscous qui passe clandestinement en Libye, en Algérie, au Niger et au Tchad », a-t-elle dit.
S.G

