
L’expert en économie Bassem Ennaifar a affirmé ne pas connaître de personne détenant une somme égale à trente milliards de dinars tel qu'avancé par l'une des membres de la Commission nationale de conciliation pénale. « Ce chiffre dépasse l’intégralité des entreprises cotées en bourse en Tunisie… Il s’agit d’un chiffre correspondant à presque la totalité des dépôts des Tunisiens dans les banques », a-t-il ajouté.
Invité le 21 juin 2023 à « Midi Show » de Elyes Gharbi sur Mosaïque Fm, Bassem Ennaifar a indiqué que ce chiffre était choquant. Il a considéré qu’il s’agissait d’une erreur au niveau du choix de l’unité. Il a, aussi, assuré qu’il n’y avait pas de politique économique sans inconvénient. Il a expliqué que l’augmentation du SMIG et la fabrication de plus de quantité de monnaie allaient causer une hausse de l’inflation.
Bassem Ennaifar a indiqué que les banques gagnaient de l’argent en prêtant de l’argent à l’État. Il s’agit d’une activité tout à fait normale. Le sujet a pris de l’ampleur en raison de sa sensibilité, en plus de la situation économique du pays. « Prenons l’exemple du mouton. Supposons que l’État accordera mille dinars à chaque famille pour acheter un mouton. Or, le nombre de moutons ne suffit pas. Le prix va augmenter à 1,5 mille dinars. L’année suivante, le producteur changera les prix. Le vendeur aussi ! Les mille dinars de départ censés couvrir largement le besoin se transformeront en prix minimum… Le problème est au niveau de la chaîne de valeur », a-t-il ajouté.
Bassem Ennaifer a expliqué que la Tunisie avait la possibilité de revoir certains accords commerciaux tels que ceux la liant à la Turquie et à la Chine. La balance commerciale avec ces deux pays est déficitaire. Il a, également, indiqué que la Tunisie pouvait contrôler les importations de certains produits inutiles.
Par ailleurs, Bassem Ennaifar a expliqué que la Banque Centrale de Tunisie (BCT) avait pour principal rôle de lutter contre l’inflation et de veiller à la stabilité des prix. La notion d’indépendance de cet établissement ne signifie pas qu’il a la capacité d’agir sans collaborer avec les institutions de l’État. M. Ennaifer a indiqué que faire marcher la planche à billets était tout à fait normal, mais qu’elle devait correspondre à une création de richesse. La BCT fait tourner la planche à billets, mais selon les besoins économiques.
Bassem Ennaifar a précisé qu’en contractant un prêt, on obtenait un document attestant de l’octroi d’une somme donnée et non de l’argent en cash. Il s’agit de ce qu’on appelle monnaie scripturale. L’argent est notre possession, mais n’existe pas réellement. En 2022, la monnaie fiduciaire, c'est-à-dire, qui existe physiquement, a augmenté de seulement 1,5 milliard de dinars. Or, les crédits octroyés par des banques à des sociétés correspondent à 6,2 milliards de dinars. Les banques ont prêté 1,9 milliard de dinars à l’État. Il en a déduit que la création de monnaie avait lieu de façon très limitée contrairement à ce qu’on a assuré.
S.G

Il y a des clients, il y aura des fournisseurs. Et au lieu de rapporter des taxes, tout cet argent s'envolera....
Organiser la prohibition, augmente la demande...
donc rien n'est impossible

