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Droit de réponse de Walid Bel Hadj Amor à Sofiene Ben Hamida
12/08/2024 | 18:50
5 min
Droit de réponse de Walid Bel Hadj Amor à Sofiene Ben Hamida

Réponse à Si Sofiene Ben Hamida

En réponse à l’article paru dans Business News sous la plume de Sofiene Ben Hamida intitulé « L’Isie est une machine à remonter le temps », j’ai souhaité apporter un éclairage différent en rapport avec les élections présidentielles de 1999 et la candidature de feu mon père, Mohamed Bel Hadj Amor.

Dans cet article, l’auteur déclare que le Président Ben Ali aurait « encouragé deux de ses ‘’opposants’’ à se présenter contre lui et jouer les comparses », et ajoute que « Mohamed Bel Hadj Amor président du parti de l’unité populaire était dans une position de soutien critique du régime de Ben Ali… ».

La lecture des faits lui est personnelle et je n’ai rien à redire à propos de son droit d’avoir cette lecture, toutefois, au-delà des inexactitudes relevées, le parallèle fait avec la situation du pays aujourd’hui est trop rapide et simpliste pour ne pas mériter quelques corrections.

 

D’abord et pour la forme, Mohamed Bel Hadj Amor était secrétaire général du parti et non président et l’auteur au vu de sa culture politique aurait dû être attentif à ce détail.

En 1999, nous parlons des premières élections présidentielles pluralistes organisées en Tunisie, ce qui en faisait un évènement politique historique, fait qui ne pouvait être ignoré, quand bien même les résultats seraient joués d’avance.

D’autre part, la candidature d’un homme de la stature de Mohamed Bel Hadj Amor, dont la carrière politique et le militantisme payés par près de 24 mois de prison, dont 3 mois sous le régime colonial en 1952 et 21 mois sous le régime de Bourguiba (1977-1978), me semble mériter mieux que le qualificatif de comparse, (comprenez insignifiant voire complice selon le dictionnaire), surtout si l’on compare cela à la carrière et au militantisme de Ben Ali avant d’accéder au gouvernement, qui sont proches du néant.

 

Pourquoi participer à ses élections ? La réponse de Mohamed Bel Hadj Amor, lui-même : « Il faut dire qu’à l’époque le pays traversait une crise politique, économique et sociale très grave, crise due essentiellement au système du parti unique, à la marginalisation des institutions, à la personnalisation du pouvoir et la monopolisation de l’autorité », « Nous avons souscrit à l’idée de contribuer à cristalliser l’idée de l’alternance dans les esprits en soulignant l’importance des élections. C’est par les urnes que le citoyen prouve qu’il est digne du pluralisme et prêt pour la démocratie ».

« Lorsque nous avons constitué ce parti progressiste (1983), nous n’avons jamais pensé à prendre le pouvoir rapidement, bien qu’il soit légitime d’espérer y parvenir d’ici deux ou trois générations. Et même aujourd’hui je suis sûr qu’aucun de nos militants n’a jamais eu le moindre espoir de voir le candidat de son parti réussir aux présidentielles, car nous sommes tous objectifs et réalistes, et je le répète encore une fois notre candidature est un engagement envers la patrie, envers l’histoire et envers l’avenir… », « ma candidature a pour objectif de contribuer au succès de ce premier rendez-vous avec l’histoire, un évènement que notre pays n’a jamais connu auparavant ».

 

Ainsi sa démarche relevait d’une volonté de contribuer à l’initiation à la culture du pluralisme électoral tant vis-à-vis du citoyen tunisien, que des médias acquis au pouvoir. Mohamed Bel Hadj Amor a mené une vraie campagne, sillonna le pays lors de meetings populaires importants pour défendre un programme clair, dont le volet politique était principalement axé sur la création d’institutions constitutionnelles propres à garantir la transition vers une démocratie pluraliste, à savoir :

-          Un régime parlementaire à deux chambres

-          Deux mandats de 5 ans pour le président, (ce que Ben Ali fera sauter par le référendum constitutionnel de 2002)

-          La création d’un conseil constitutionnel

-          La création d’une instance constitutionnelle de supervision des élections

Ce qui agaça prodigieusement le pouvoir et ses vassaux. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il était en avance de 15 ans sur la constitution de 2014, n’en déplaise à Si Sofiene qui considère qu’il s’agissait d’un candidat comparse du régime. Gageons que si la presse de l’époque avait joué son rôle et relayé avec force ce programme, pendant et après les élections, nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui.

Pour la petite histoire Mohamed Bel Hadj Amor fut le premier candidat en Tunisie à être présent sur internet avec un site web dédié à sa candidature et à son programme, ce qui déclencha la foudre de Ben Ali, qui malgré tous les moyens de l’état dont il disposait, Ministère des Télécommunications, Centre National Informatique et Agence Tunisienne d’Internet, n’avait su faire pareil.

 

Enfin, imaginer que ce sont les résultats de ces élections présidentielles de 1999, « qui l’on poussé à prendre sa retraite politique », comme l’indique l’auteur, c’est mal connaitre Mohamed Bel Hadj Amor. Il considérait, à 66 ans, que le sacrifice de près de 50 ans de militantisme, d’abord contre l’occupant, ensuite successivement au sein de l’UGET, de l’UGTT et du PSD, avant le Parti de l’Unité Populaire était suffisant et qu’il devait passer la main. Certes c’était inhabituel face à tous ces hommes politiques qui cherchent à conserver leur poste jusqu’à la fin.

Si je peux comprendre la tentation facile qu’on peut avoir de faire ce parallèle entre les deux élections, ignorer la différence de contexte et la différence entre les personnalités en présence, c’est trahir l’histoire et trahir la mémoire d’un militant dont l’engagement ne fait aucun doute pour personne.

 

Après la mort de mon père, Si Hedi Baccouche me fera cette confidence, « Mohamed a eu un courage que je n’ai pas eu et que nous sommes nombreux à ne pas avoir eu, celui de militer en dehors du PSD. Nous n’avons jamais osé quitter le parti, avons pensé militer pour la démocratie de l’intérieur, peine perdue ».

 

Merci à Si Sofiene de m’avoir donné l’occasion de raconter ce bout d’histoire de la Tunisie, sans lui je ne l’aurais probablement pas fait.

 

 

12/08/2024 | 18:50
5 min
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Commentaires
Ahmed
Un échange qui fait plaisir
a posté le 13-08-2024 à 13:14
Je garde le souvenir de feu Si Mohamed bel Hadj Amor, comme un véritable gentleman, au delà de l'homme politique.
Sans oublié son épouse allah yarhamha et sa fille allah yarhamha.
Le reste n'a plus d'importance, pour moi.
Coco2000
C'est bien de rappeler l'histoire de notre pays
a posté le 13-08-2024 à 12:25
C'est bien et intéressant ce rappel de notre histoire et le fait de relater certains événements.
dubitatif
Des vérités bonnes à rappeler
a posté le 13-08-2024 à 10:24
On ne peut pas occulter l'histoire ni l'écrire selon ses désirs. Mohamed Bel Hadj Amor (dont le patriotisme n'est pas à mettre en doute) et quelques autres (dont Abdelaziz Kacem et Mounir Kachoukh) avaient fait scission et quitté le MUP fondé par Ahmed Ben Salah pour créer le MUP2. Cette scission avait été suggérée par les dirigeants de l'époque, dont Mohamed Mzali, qui leur avait dit : Bourguiba tolèrerait un MUP, mais sans Ben Salah et une UGTT indépendante, mais sans Habib Achour. Dont acte.
Le MUP de ceux qui avaient fait scission fut reconnu et son chef Mohamed Bel Hadj Amor, se présenta aux élections. Il fut humilié réalisant un score ridiculement bas. Il paya le prix de son retournement de veste contre ceux qui avaient été ses camarades de lutte. Le scenario se répète aujourd'hui : les candidats crédibles ont été écartés sous des prétextes fallacieux et on a retenu la candidature de deux faux opposants. L'histoire bégaie....
Khaled Lili
commentaire
a posté le 13-08-2024 à 00:13
Allah yarham Si Mohamed, je le connaissais depuis mon jeune âge pour être un bon ami de mon frère aîné ami de la même génération avec un parcours presque identique sans entrer dans les détails, aussi moi-même j'ai eu l'occasion de le côtoyer quand il transitait par Sousse et précisément au café de Tunis et j'ai pu constater à quel point il était intéressant en discutant ensemble des différents sujets, pour être un candidat comparse et c'est trop dire, on doit connaître le monsieur et son parcours qui est de loin plus brillant que celui de Ben Ali lui-même. Repose en paix Si Mohamed.
SALIM
Et même aujourd'hui je suis sûr qu'aucun de nos militants
a posté le 12-08-2024 à 22:23
VOS MILITANTS!!!!!.Qui sont vos militants aujourd'hui.Donc vous n'etes pas neutre.. Vous avez vos militans. Devoilez nous votre appartenance politique sachant que vous avez ecrit (8 ème paragraphe de l'article) :

« Lorsque nous avons constitué ce parti progressiste (1983), ......

Et on sait que votre frère ADNENE est un fervent SOUTIEN A ABIR MOUSSI et un opposant ACHARNé à KAIS SAIED.
Moi
Pauvre Tunisie
a posté le à 18:14
Cet article s'adresse à ceux qui savent lire. (C'est feu MBHA qui parle).
Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi vous citez son fils?
Pauvre Tunisie

SALIM
ET VOTRE FRERE ADNENE
a posté le à 12:16
a declaré sur SHEMS FM que le salaire de KAIS SAIED est de ....30 millions !!!!.QUELLE IGNORANCE!!!!!! heureusement qu'aucune radio ou TV n'accepte de l'inviter sauf un 'militant ' du PDL ABDESSLAM CHKIR!!!!!!!!!.
SALIM
JE NE PEUX PAS CROIRE MES YEUX!!!!
a posté le à 12:41
Je viens de regarder la photo et le video de la manifestation du PDL. J'ai vu ADNENE BEL HAJ AMOR .CELUI A COTé de la photo de ABIR si je ne me trompe pas. LE SALAIRE DE KAIS SAIED est de 30000 disait il !!!!!!!.
Destouri
En quoi ca peut te déranger?
a posté le à 17:24
Assez de futilités et de klouf surtout.
Abel Chater
Les politiciens commettent leurs crimes contre le peuple tunisien et leurs descendants essaient de leur alléger les âmes damnées, par des contes mythologiques à vous faire dormir debout.
a posté le 12-08-2024 à 22:00
Au lieu de se taire et de s'épargner la honte que leur héritent leurs ascendants de malheur, ils nous reviennent avec leurs histoires d'Ommèk Sissi, comme si le peuple tunisien n'avait pas de mémoire.
Où sont Bourguiba et tous ses acolytes jusqu'à la Révolution du 14 janvier 2011. Dans le néant absolu.
Allah yèhlik Ass-hab el-charr.
BOUSS. KHOUK
b hmida le journaliste
a posté le 12-08-2024 à 21:58
cette réponse pourra peut être freiner un certain zèle , et ne plus raconter ce qu'on ne sait et connait pas !! DES FOIS ON PEUT MARCHER SUR UNE PEAU DE Banane .
Bacchus
Témoignage
a posté le 12-08-2024 à 21:07
Pour les jeunes lecteurs de BN qui n'ont pas connu cette époque. Au départ, le Parti d'Unité Populaire, plus connu sous le nom de PUP s'appelait MUP 2, car il est issu de gens qui ont quitté le MUP parti fondé par Ahmed Ben Salah. En 1983, Mzali leur proposa en contrepartie d'une reconnaissance, il change le nom du parti, car s'il y a MUP 2, il y a forcément MUP et les autorités avaient la trouille d'un certain Ahmed Ben Salah et il parait qu'une tentative de son assassinat échoua. Monsieur parle qu'en 1999, il y avait dans le programme de son père le projet d'un Conseil Constitutionnel ! Le Conseil Constitutionnel fut créé par une loi constitutionnelle de Ben Ali en date du 6/11/1995 et paru dans le journal officiel en date du 10/11/1995. Monsieur Sofiène Ben Hamida a la mémoire courte (il était facile pour lui de vérifier dans les archives de la Télé tunisienne) et il devrait s'excuser auprès des héritiers de A Tlili. Oui en 1999 il y avait 2 candidats qui ont appelé à voter ZABA, et c'est ZABA et un autre qui n'est pas Tlili, à vous de résoudre l'équation à un inconnu ! Certes il y a un point commun entre Bel Haj Amor et Baccouche c'était 2 disciples de Ben Salah ; mais aurait-il était premier ministre s'il aurait rejoint l'opposition ? Et Baccouche est-il vraiment un démocrate ? Donc l'assertion attribuée à Baccouche !
MH
l'Histoire parfois est cruelle
a posté le 12-08-2024 à 20:42
L'article de M Ben Hamida rappelle très justement les élections de 1999, une mascarade électorale comme on a l'habitude d'en voir à l'époque. Ce pluralisme était de façade, puisque les deux candidats de l'époque ont fini par soutenir Ben Ali, tout comme le feront Mighzaoui et Zammel. La comparaison me semble pertinente, mais il faut encore comparer les scores pour en avoir le c'?ur net. Rendez-vous le 6 octobre.
Be zen
Sur la forme . . .
a posté le 12-08-2024 à 20:38
Agacé par les quelques fautes !
L'auteur aurait dû lire et relire son texte avant de le publier.
EL OUAFI
@ Be zen
a posté le à 13:40
Bonjour Be zen,
Ne pas lui en vouloir !
C'est la faute du système, qui produisait à l'époque des réussites à hauteur de 80% au baccalauréat !
Merci de jeter un coup d'?il sur votre adresse email. (Bonne journée)
Tarek
Agressif
a posté le 12-08-2024 à 20:03
Walid encore et toujours agressif dans sa parole, meme pour un droit de réponse. Agressivité dont j'étais parfois victime. Il n'a rien hérité de l'esprit diplomatique de son père.

aliocha
Clip de campagne
a posté le 12-08-2024 à 19:53
Tout ce dont je me rappelle de la campagne de l'époque c'est le clip du candidat Bel Hadj Amor qui passait à la télé avait au fond le portrait de Ben Ali accroché au mur!
FAYCAL LANOUAR
AJOUTER UN CONCLUSION A VOTRE BRILLANT RAPPEL A LA DEONTOLOGIE.
a posté le 12-08-2024 à 19:34
si WALID , nul ne peut diminuer d'un atome ,la valeur de feu si Mohamed, la phrase ;que l'article pondu j'imagine avec le narcissisme coutumier de beaucoup de journalistes ; est: " le roquet aboie et le carrosse passe . allah yarham si MOHAMED !!!
le financier
un patriote meme
a posté le 12-08-2024 à 19:33
Il y a des traitres au service de puissance étrangère ou interet propre et il y a des patriotes meme avec des ideaux qu on peut critiquer voir reveur ou naif mais ils sont dans le bon camp , lui était de cela . Un patriote tunisien , le reste ce ne sont que des gouts et des couleurs