alexametrics
mardi 07 mai 2024
Heure de Tunis : 05:18
Chroniques
Ce que les femmes veulent entendre
12/08/2015 | 15:59
3 min

Nous nous apprêtons à célébrer, comme chaque année, la fête de la Femme, le fameux 13 août. Historiquement cette date correspond à la promulgation du Code du statut personnel (CSP). C’était en 1956. C’était avant-gardiste, progressiste, magnifique, superbe et autres adjectifs du genre.

 

Seulement aujourd’hui, le CSP est devenu un monument qu’on visite une fois l’an comme pour l’anniversaire de Bourguiba. Ce code reste une fierté, c’est évident, mais disons les choses comme elles sont : rien ou presque n’a été fait depuis.


Rien n’a été fait si on exclut la récupération politique. Aussi bien du temps de Ben Ali que de celui de la post-révolution, la femme a été présentée comme un trophée, comme un joli meuble qu’on met dans une maison. L’ensemble des partis politiques n’hésite pas à dire « regardez, il y a des femmes parmi nous ». On a même pondu une loi pour « forcer » la représentativité féminine au sein de l’Assemblée parce que sinon, on sait bien qu’elle n’y serait pas représentée. On pousse l’indécence jusqu’à se montrer fier du nombre de femmes à l’assemblée alors qu’il s’agit simplement d’une disposition légale !


En réalité, on ne veut pas promouvoir la femme en tant qu’individu à part entière. Si on fait abstraction des envolées lyriques sur la femme tunisienne, sa liberté, ses droits et son courage, que reste-t-il ? Rien de reluisant.
La femme en Tunisie n’hérite pas comme son frère, elle a toujours besoin d’une autorisation de son mari pour emmener ses enfants en voyage, elle peut être violée par son mari parce que le viol conjugal n’existe pas dans la loi tunisienne. Par ailleurs, la femme en Tunisie n’est pas payée comme le serait un homme pour le même travail, elle se heurte à un plafond de verre quand il s’agit de postes à responsabilité, elle est harcelée dans la rue, elle ne peut pas s’habiller librement…

 

La vérité est ailleurs. La vérité est que le citoyen lambda tunisien pense qu’on en a déjà trop donné aux femmes. Chacun donne libre cours au « Daechien » qui est en lui et on laisse s’exprimer toute la haine qu’on a pour la femme. Si on arrête de se voiler la face, on comprendra que, par exemple, l’idée selon laquelle les femmes prennent le travail des hommes et devraient rester à la maison s’occuper des gosses est loin d’être minoritaire. En fait, on comprendra qu’aucune avancée ne sera faite concernant les droits de la femme tant que le souhait réel est de rogner ceux qui existent déjà.


Tant qu’on se mentira en pensant que la femme tunisienne vit dans le meilleur des mondes possibles et qu’elle a déjà beaucoup de chance de pouvoir sortir seule dans la rue, aucune avancée ne sera faite. Il faut dire que nos politiciens sont assez frileux et qu’il ne faut pas compter sur eux pour « forcer » la société à accepter une réforme nécessaire. Après tout, « ce ne sont que des femmes ».


La vérité est douloureuse quand on sait qu’une frange des « hommes » tunisiens a une certaine sympathie pour les idées de Daech, ceux-là mêmes qui vendent les femmes yazidies dans des marchés au bétail. Sur un plan plus « local », il y a encore des mères qui essayent de dissuader leurs filles de porter plainte contre un mari violent. Le fait même de battre sa femme n’est pas source d’indignation outre mesure.


Nul doute que les problèmes de la femme se posent dans tous les pays, surtout concernant l’égalité avec l’homme. Mais il fût un temps où la Tunisie balisait le chemin avec le CSP notamment. Aujourd’hui, ce CSP est devenu une relique qu’on brandit à chaque fois qu’une femme revendique ses droits. On brandit le CSP comme pour lui signifier qu’elle a assez de droits comme ça et que si elle ne se tait ils lui seront retirés.


Par conséquent, la condition de la femme en Tunisie ne s’améliorera pas de sitôt. Il y a deux options : regarder les choses en face et entamer un combat de conscience et de mentalité ou se voiler la face et continuer de penser que la femme tunisienne est gâtée et quelle a de la chance d’avoir le fameux CSP, une loi vieille de 59 ans dont on est encore fiers !

 

12/08/2015 | 15:59
3 min
Suivez-nous

Commentaires (21)

Commenter

Gg
| 18-08-2015 16:24
"Moi j'ai jamais demandé a etre l'égal d'un homme ,sauf dans un seul cas !
A travail égal ,salaire égal !!!
OUI, car a choisir entre l'égalité ,et le respect ,je choisie d'etre respecter en tant que sexe faible !
J'y gagne !!!car le sexe faible n'a rien de faible"

Wouaouh, bien vu! C'est ce que les sociologues appellent le post-féminisme, la classe :-)

Benham
| 14-08-2015 07:35
Je pense que nous avons pris un mauvais chemin, que plus on évoque un problème plus il est la, la femme a son mot a dire faut juste arrêter de faire une fixation.
Malheureusement nous avons, ancré en nous, agir pour le paraitre et non pas pour la fin en soi ==> ce problème plus il sera mis sur le devant de la scène et plus il sera utilisé au profit de certains intérêts.

Tunisienne 67
| 13-08-2015 16:45
En leur inculquant cette règle simple:

"Respecte toutes les femmes du Monde comme tu respectes ta mère".

Il n'y aurait aucun problème.


nazou
| 13-08-2015 16:13
car c'est bien john wayne qui avait utilisé le terme "négroide" !
Et vlati pas qu'aujourd'hui ,il rend hommage a Rosa parks !et Michelle obama !

Malheureusement john wayne represente l'homme arabe dans toute sa splendeur !
tantot égalitère tantot raciste,tantot laic,tantot treeees conservateur,tantot pour la liberation de la femme ,et tantot macho.
En bref ;l'homme tunisien est pour la libération de la femme tant que la femme fasse ce qu'il lui dit de faire:
et qu'elle ne marche surtout pas sur ses plates burnes !!!

Attention moderateur ;comme nous sommes égal a l'homme ,j'exige le meme droit d'utiliser les gros mots !!!
Enfin au moins aujourd'hui !

JOHN WAYNE
| 13-08-2015 15:11
Lorsque Michelle Obama accompagna son mari Barack en Arabie Saoudite lors d'une visite officielle d'un pays où l'on lapide les femmes infidèles et décapite les êtres humains pour de simples délits, la noire Américaine aux cheveux repassés et à l'allure corpulente et qui est passée des ghettos de Chicago aux bancs des plus grandes facultés de de droit Américaines, a pris bien soin de ne pas se voiler, de s'habiller à l'Européenne, et d'observer la famille royale Wahhabite avec mépris. Le tout au risque de créer un incident diplomatique dont elle ne s'est guère souciée.
Lorsque Wided Bouchamaoui reçut à son bureau de l'UTICA l'ambassadeur du Qatar, elle prit bien soin de se couvrir la tête et de parler avec cette humilité, réserve, et timidité qui caractérisent les femmes Arabes vivant dans les dynasties du Golfe. Sans compter que cette dame ne s'est jamais exprimée à l'ANC sans débuter ses discours par des versets du Coran.
Mais il y a mieux.
Comme Sihème Ben Sedrine qui a déclaré a France Inter que les Tunisiens étaient plus libres au temps du protectorat qu'au temps de Ben Ali.
Ou Amira Yahyaoui qui représente en Tunisie la fondation Carter dont l'illustre fondateur n'est autre que Jimmy Carter, cerveau de la guerre du Jihad en Afghanistan qui a causé la mort de plus de deux millions de civils et qui vit des milliers de violeurs et tueurs en série Egyptiens, être libérés par Sadate pour rejoindre un pont aérien de la CIA vers le Pakistan.
Et la liste d'honorables militantes Tunisiennes modernes est longue.
Comme Radhia Nasraoui qui a fait de sa vie une croisade pour innocenter des islamistes Tunisiens trouvés coupables de terrorisme et de sévices envers les femmes dans la période qui a précédé ou suivi le 7 Novembre 1987. Je me demande ce que dirait Maitre Nasraoui si elle visionnait ces vidéos de ma collection personnelle qui montrent des femmes enceintes Algériennes fraichement égorgées et éventrées par des hommes du GIA.
Ou encore Neila Charchour Hachicha qui a admire tellement George W. Bush qu'elle lui rendit recemment une visite de courtoisie et alla même jusqu'à disculper par un article cet homme ignare, des génocides que sa guerre du Golfe causa en Irak et au Moyen Orient.
Michelle Obama est née d'un père éboueur à Chicago et a fini par s'assoir sur les bancs de l'Université Princeton. Que penserait cette femme d'une constitution qui dès le début a révélé la mentalité d'un peuple, faisant de la femme un être complémentaire de l'homme, pour ensuite et pour des raisons stratégiques, être amendée et noyée dans une autre constitution vague dont le but n'est autre que de faire gagner du temps aux islamistes Tunisiens?
Michelle Obama tire probablement son courage, son intellect, et sa détermination, d'une autre noire Américaine des ghettos nommée Rosa Parks et qui le 1er Décembre 1955 a Montgomery dans l'Alabama, refusa de s'assoir à l'arrière d'un bus pour blancs comme le préconisaient les règlements de la municipalité locale. Ce geste de Rosa Parks devait porter un coup dur aux lois ségrégationnistes américaines et galvaniser le mouvement des libertés civiles américains, qui lui-même devait mener au droit de vote et a l'égalité des noirs.
Car la réalité est telle qu'une femme noire américaine ayant grandi dans un ghetto vaut mieux que 6 millions de femmes Tunisiennes qui même avec des diplômes, ne dépassent pas en dignité les hommes Tunisiens.
Les femmes et les hommes Tunisiens se valent et se complètent.
Dans un pays de gueux au peuple sans dignité, il y a des gueux et des gueuses en proportions égales. Il s'agit d'une règle démographique simple.
La Tunisie a eu sa Rosa Parks. Elle s'appelait Radhia Haddad. Nous étions à l'époque de la lutte pour l'indépendance. La femme Tunisienne sous son safsari était déjà libre et affrontait l'occupant Français avec toute la dignité humaine possible. Indépendance a signifié pour la femme libération du Protectorat mais aussi libération tout court, surtout lorsqu'en 1955 le code du statut personnel fut promulgué par Bourguiba.

JOHN WAYNE
| 13-08-2015 15:10
Que dirait Radhia Haddad aujourd'hui en observant les femmes Tunisiennes ?
Car il vous suffit de vous rendre à l'ANC qui est l'échantillon le plus représentatif du peuple Tunisien, pour aisément conclure qu'il n'existe plus en Tunisie ni de Rosa Parks ni de Radhia Haddad.
Ces modèles de dignité en femmes ont été supplantés depuis des décennies par d'autres femmes prônant le retour au hijab, à la polygamie, et à la Chariaa.
Il y a tristement aujourd'hui grosso modo trois types de femmes Tunisiennes:
Celle en hijab, qui en général est laide, et prônant une société de type arriérée gérée par la Charia et il s'agit de la majorité des femmes Tunisiennes qui passent d'ailleurs le plus clair de leur temps à hurler a la télévision ou dans les rues les mots dignité et liberté.
Celle moderne. Il s'agit des avocates, médecins, et autres technocrates qui parlent de droits de l'homme et qui sont fières d'avoir chassé un dictateur.
Et celle qui a transformé sa libération par Bourguiba en une vie dévergondée et qui disparait sporadiquement dans des pays comme le Liban ou Dubaï pour revenir avec des liasses de devises et des objets de luxe, et qui n'hésite pas à prostituer sa fille.
Les dix-huit années que Bourguiba a passé dans les sombres geôles de la France coloniale n'ont servi à rien, ni pour l'homme Tunisien, et encore moins pour la femme Tunisienne.
Lorsqu'une législation comme celle qui protège la femme Tunisienne depuis 1955 est remise en question même temporairement, le mal est fait.
Les grands coupables ne sont pas les hommes Tunisiens.
Depuis la nuit des temps et à part la classe nationaliste qui devint plus tard l'élite gouvernante, l'homme Tunisien est sous-développé et dépourvu de patriotisme. La preuve réside en la classe politique qui gouverne la Tunisie d'aujourd'hui. Les laïques sont des traitres travaillant pour la CIA et le Qatar, tandis que les islamistes attendent sournoisement le moment ou DAECH entrera victorieuse dans les rues de la capitale. Les hommes Tunisiens sont des Jerdhan, l'histoire l'a amplement prouvé.
La plus grande déception se trouve en la femme Tunisienne. ***
La femme Tunisienne de l'après indépendance est un échec total.
Elle est d'ailleurs aussi responsable que l'homme de l'anéantissement de la Nation Tunisienne.
Raisonnement farfelus, faiblesse intellectuelle, manque de patriotisme, matérialisme, mensonge, la femme Tunisienne a dépassé l'homme en nuisance envers la Nation.
Une contre-révolution nationaliste en Tunisie pour sauver la Nation de la destruction et de sa transformation en un Califat, aura un ennemi facile à combattre : le Tunisien qui avait trahi son pays comme au temps du Protectorat.
Son ennemi redoutable sera toutefois la femme qui est responsable d'un des plus grands paradoxes de l'histoire des pays Arabes puisque la femme Tunisienne s'est attaquée au système politique qui l'avait justement libérée.

F.M. Alias JOHN WAYNE
Ancien Elève au Collège Sadiki
Diplômé d'Histoire et de Sciences Politiques de l'Université Paris-Sorbonne.
Ancien Fonctionnaire aux Ministères des Affaires Etrangères et de l'Intérieur Tunisiens des gouvernements d'Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali.
Diplomate de carrière et spécialiste de la sécurité et du renseignement.

nazou
| 13-08-2015 14:59
la femme est l'égal de l'homme !

Alors l'homme cogne la femme comme si c'était un homme !

Moi j'ai jamais demandé a etre l'égal d'un homme ,sauf dans un seul cas !
A travail égal ,salaire égal !!!

L'escroquereie de l'égalité homme femme ,ils peuvent se la carrer ou ils veulent !

OUI, car a choisir entre l'égalité ,et le respect ,je choisie d'etre respecter en tant que sexe faible !

J'y gagne !!!car le sexe faible n'a rien de faible ,surtout pour l'égo des hommes ,qui lui sera preserver !

Mohamed Cheikh
| 13-08-2015 12:29
La femme tunisienne a toujours essayé de suivre le CSP en avant garde et l'homme a rêvé de son retour vers l'arrière. l'homme est le principal obstacle à l'évolution de la femme et de la société. Il est jaloux de ses succès . Messirurs

déja-vu
| 13-08-2015 12:24
Que c'est beau de la part d'un peuple qui a entamé sa marche triomphale vers la dignité en agressant une femme...qui ne faisait que son devoir... comme mille hommes réunis...

Le tout-puissant vous observe...et l'histoire ne s'enjolive pas. Les faits sont trop tenaces...

À toute à coup...

NMB
| 13-08-2015 11:49
1- Eliminer une bonne fois pour toutes l'autorisation parentale de sortie de territoire pour les mères tunisiennes accompagnées d'enfants mineurs. Et former la police des douanes à nous éviter leurs commentaires débiles et nauséabonds. Vivant à l'étranger et mariée a un non-tunisien, je fus choquée lorsqu' un agent des douanes a mis en doute le document d'identité de mon époux (ressortissant d'un pays arabe), suspectant que sa mère puisse être tunisienne. C'est un agent assis en face du premier qui lui a signifié que le patronyme de mon époux « n'était pas de chez nous » (ismou mahouch mte3na), sur quoi j'ai pu passer la frontière ! C'est légal ça, je suppose ?? Une autre fois, un autre agent m'a vivement conseillée de TOUJOURS garder sur moi une copie du passeport de mon mari'. Et pourquoi pas me le faire greffer en empreinte biométrique sous-cutanée tant qu'on y est ???
2- Recruter des bagagistes attitrés, identifiables et en uniforme pour nous aider nous mères voyageant parfois seules avec nos enfants à gérer sereinement la récupération de nos bagages. Je me souviens d'un responsable des douanes planté au milieu des tapis roulants me répondant sèchement qu'aucun bagagiste n'était habilité à entrer dans l'enceinte « internationale ». 30 secondes plus tard, un monsieur d'une cinquantaine d'années, mal sapé, mal rasé (et sans doute ne s'étant pas lavé depuis quelques jours) se pointait avec un chariot pour m'offrir ses services sous les nez de tous les policiers et autres responsables Tunisair. Cherchez l'erreur ?
3- Revoir entièrement la gestion des files d'attente à l'enregistrement et au contrôle frontière. Prioriser les personnes âgées/ infirmes/malades/enceintes/mères avec enfants en bas-âge et poussettes/etc. Arrêter de nous faire slalomer entre les potelets guide-file comme du bétail alors que nous jonglons entre nos bébés/enfants/bagages à main/ documents (dont la fameuse et anachronique fiche d'entrée !!). Ne peut-on pas revenir à un système linéaire, un poste de contrôle douane = une file d'attente + un superviseur général doté de neurones fonctionnels capable de gérer tout ça dans le calme et le respect ?