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Chroniques
Crise de confiance … Le désert politique
16/08/2013 | 1
min
Crise de confiance … Le désert politique
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Par Mehdi REBAI*

Aujourd’hui, il est incontestable que la domination d’Ennahdha sur le terrain ainsi que sur la scène politique est remise en cause par une bonne partie de la population. Il y a unanimité contre le parti des frères musulmans tunisiens mais cela profite-t-il a un parti ou à un homme politique en particulier ?

Une évidence ressort, les Tunisiens n’ont plus aucune confiance dans tous les politiques, que ce soit ceux au gouvernement ou ceux de l’opposition. A l’heure actuelle et malgré les bouleversements politiques et l’intensité des événements plus que la moitié des Tunisiens disent qu’ils n’iront pas voter ! Pour le reste, entre 25 et 30% de vote pour le gouvernement actuel, entre 30% et 35% pour Nida Tounes, un peu moins de 10% pour l’extrême gauche et les 30% qui restent disent qu’ils veulent voter mais ne se retrouvent dans aucun parti a l’heure actuelle et cela à des proportions presque identiques quelle que soit l’agence de sondage.

Conclusion : Deux personnes sur trois en âge de voter ne se retrouvent dans aucun parti politique (ceux qui ne veulent pas aller voter plus ceux qui veulent voter mais ne sont pas encore convaincus par un parti.) Le taux d’abstention va sûrement battre des records si la classe politique continue dans cette direction. Il est difficile de construire une démocratie solide sans avoir une bonne représentativité de la population lors des élections car sans une masse électorale correcte, ce sont les extrêmes de tout bord qui ont la part belle car eux ne raterons pas le rendez vous des élections.

Est-ce notre population qui n’est pas encore en phase avec la démocratie ou bien nos politiques qui ne comprennent pas encore le rôle qu’ils doivent jouer au sein de la société ?

Il faudrait étudier de plus près pour être sûr et mieux comprendre cette population et identifier qui sont-ils et quelles sont leurs besoins. Mais une chose est visible a l’œil nu et nul besoin d’étude sophistiquer pour se rendre compte que la jeunesse, celle qui est la plus présente lors de toutes les activités militantes, celle qui a le plus intérêt a ce que le pays aille dans la bonne direction, cette jeunesse est complètement absente de la scène politique.

Les jeunes ne se retrouvent dans aucun parti, aucune identification aux leaders politiques actuels (l’âge joue sûrement un rôle important), ils sont pour les libertés (valeur fondamentale de la famille politique), majoritairement contre le gouvernement actuel et considèrent que personne ne se soucie de leurs problèmes.

La création de mouvements politiques, tels Tamarod, jeune révolutionnaire, etc., opposés aux partis par leur fonctionnement et leur méthode, peut être une des réponses pour que les jeunes s’engagent encore plus en politique en termes de militantisme mais ne peut, en aucun cas, régler le problème de l’abstentionnisme. Il y a clairement un vide politique, et notre famille politique progressiste doit le combler le plus tôt possible car nous risquerions d’avoir une mauvaise surprise lors de futures élections (si bien sûr elles ont lieu) à cause du taux d’abstention.

*Mehdi Rebai Membre fondateur d’Afek Tounes et membre démissionnaire du bureau politique d’Al Joumhouri.
16/08/2013 | 1
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