Par Sofiene Ben Hamida
En journalisme, il n’est pas indiqué d’utiliser le pronom personnel de la première personne du singulier. Un journaliste rapporte l’information, il n’en est pas l’objet. Plus il est transparent et invisible dans son récit, plus il est performant et efficace. Il existe des exceptions toutefois.
J’ai été interpellé durant les derniers jours par deux événements. L’un concerne la décision de Business News de boycotter les législatives. L’autre concerne cette rumeur malsaine qui veut à tout prix associer mon nom à des affaires judiciaires en cours.
Concernant les législatives, les premiers jours de la campagne électorale donnent malheureusement raison à Business News. Les conditions objectives d’une couverture médiatique digne de ce nom ne sont pas réunies. L’instance chargée des élections veut imposer aux Tunisiens une information électorale calfeutrée dans de la naphtaline. Cela empêche les Tunisiens de se faire une idée claire et de fixer leur choix réfléchi et libre. Cela fait le lit de la pensée unique, mère de tous les vices et antinomique de la démocratie.
Le choix de Business News de se limiter à la publication des informations « officielles » estampillées par le mot « propagande » est un choix judicieux. Il respecte le droit du citoyen à l’information, ce qui est le rôle fondamental de tout média qui se respecte tout en alertant que ces informations n’ont pu être vérifiées à cause des multiples contraintes imposées aux médias. C’est donc une invitation à la vigilance face à la dérive autoritaire, ce qui rappelle malheureusement la période de l’occupation française quand les journaux tunisiens laissaient des cadres blancs à la place des articles censurés afin d’alerter les Tunisiens sur les exactions de l’occupant.
Concernant la rumeur qui veut à tout prix associer mon nom et donner l’impression d’être impliqué dans ce récent dossier fuité d’intelligence avec l’étranger, elle est colportée par des pages proches de la nébuleuse ikhchidienne. Nul besoin de dire que cette rumeur est totalement infondée et qu'elle exprime tout au plus les vœux non exaucés, les déceptions répétées et les frustrations des colporteurs de rumeurs. Depuis la révolution, au gré des soubresauts de la situation politique dans notre pays, j’ai été l’objet de rumeurs diverses à plusieurs reprises, souvent lancées par les islamistes, parfois colportées par d’autres parties. Mais je me suis toujours abstenu de faire la moindre réaction considérant que le temps est l’allié indéfectible de la vérité et m’adossant sur un solide contrat de confiance qui lie le journaliste que je suis avec les lecteurs et les auditeurs tunisiens.
Certains diront alors pourquoi ne pas continuer à adopter la même démarche ? Justement, contrairement aux fois précédentes où la rumeur avait pour objectif le dénigrement et la discréditation, la rumeur, cette fois, vise à intimider, terroriser et faire taire les voix libres et discordantes. C’est pourquoi il faut réagir et, comme dit la chanson, casser la voix.
Peut-on ignorer l’énorme déception des Tunisiens de l’action du président de la République après la déferlante du 25 juillet ? Peut-on continuer à avaler les couleuvres qui truffent ses discours concernant les parties qui détruisent l’Etat et s’opposent au bien être des Tunisiens sans jamais citer ces parties ? Peut-on accepter qu’il décide de tout sans consulter personne ? Peut-on ne pas relever son incapacité à choisir ses collaborateurs ? Doit-on accepter que le gouvernement décide de notre avenir et de l’avenir de nos enfants sans nous avertir ? Devrait-on accepter la flambée des prix et la dégradation de notre niveau de vie sans réagir ? Peut-on faire confiance à une instance qui a démontré son incompétence et ses limites pour mener à bien un processus électoral contesté de partout ?
Le journalisme n’est pas un métier comme les autres. C’est une vocation, un virus inguérissable et une identité qui colle à la peau du journaliste pour faire de lui le fouineur de service, l’empêcheur de tourner en rond et la voix des anonymes et de la masse silencieuse. Le journaliste doit faire face à beaucoup de contraintes en se cramponnant aux bonnes pratiques professionnelles et en respectant scrupuleusement l’éthique journalistique. Le journalisme ne fera pas du journaliste un homme riche mais juste un humaniste et un être exceptionnel.
Pour la richesse, celui qui n’a rien n’a rien à perdre, ou comme dit l’adage bien de chez nous (العريان في القافلة مطمان ). Il y a très longtemps, alors que j’étais un adolescent perturbé, mon père le sage m’a dit que dans la vie, il ya deux choses qu’il ne faut pas provoquer mais dont il ne faut pas avoir peur : la prison et la mort.
Aujourd’hui encore, je ne sais pas pourquoi ces mots m’ont marqué et, faute de choisir toujours le droit chemin, j’ai cherché à suivre le chemin du droit et de la légalité. Alors me taire ? Surement pas et plutôt mourir !
La décomposition (en allemand Zersetzung) était une technique de travail de la police secrète est-allemande, la Stasi. Elle avait pour but de combattre les opposants politiques, supposés ou avérés. Les « mesures de décomposition », définies dans le cadre d'une ligne de conduite de 1976, ont été effectivement utilisées dans le cadre des « procédures opérationnelles » (en allemand Operative Vorgänge ou OV).
En tant que pratique de persécution répressive, la décomposition remplissait des fonctions étendues et secrètes de contrôle et de manipulation, jusque dans les relations personnelles de la cible. La Stasi s'appuyait pour cela sur son réseau de collaborateurs officieux (en allemand inoffizielle Mitarbeiter ou IM), sur l'influence de l'?tat sur les institutions et sur la « psychologie opérationnelle ». Par des attaques psychologiques ciblées, la Stasi essayait ainsi d'ôter au dissident toute possibilité d'« action hostile ».
« [La décomposition est une] méthode opérationnelle du ministère de la Sécurité d'?tat pour une lutte efficace contre les agissements subversifs, en particulier dans le traitement des opérations. Avec la décomposition, au travers de différentes activités politiques opérationnelles, on prend de l'influence sur les personnes hostiles et négatives, en particulier sur ce qu'il y a d'hostile et de négatif dans leurs dispositions et leurs convictions, de sorte qu'elles soient secouées et peu à peu changées, et le cas échéant que les contradictions ainsi que les différences entre les forces hostiles et négatives soient provoquées, exploitées ou renforcées.
Le but de la décomposition est la fragmentation, la paralysie, la désorganisation et l'isolement des forces hostiles et négatives, afin d'empêcher par là, de manière préventive, les agissements hostiles et négatifs, de les limiter en grande partie ou de les éviter totalement, et le cas échéant de préparer le terrain à un rétablissement politique et idéologique.
Les décompositions sont également un élément constitutif immédiat des procédures opérationnelles et d'autres activités préventives pour empêcher des rassemblements hostiles. Les forces principales de la mise en '?uvre des décompositions sont les collaborateurs officieux. La décomposition présuppose des informations et des preuves significatives sur des activités hostiles planifiées, préparées et accomplies ainsi que des points d'ancrage correspondants pour des mesures de décomposition.
La décomposition doit se produire sur la base d'une analyse de fond des faits et de l'établissement exact du but concret. La décomposition doit être exécutée de manière uniforme et encadrée, ses résultats doivent être documentés. »
' Ministère de la Sécurité d'?tat, Dictionnaire du travail politique et opérationnel (Wörterbuch zur politisch-operativen Arbeit), entrée « Décomposition » (Zersetzung)3
La Stasi appliquait la décomposition avant, pendant, après ou à la place de l'incarcération de la personne cible. Les « procédures chirurgicales » n'avaient pas pour but, en général, de récolter des preuves à charge contre la cible, pour pouvoir entamer des poursuites. La Stasi considérait plutôt les mesures de décomposition comme un instrument à part, qui était utilisé quand des procédures judiciaires n'étaient pas bienvenues, pour des raisons politiques comme l'image internationale de la RDA.
Dans certains cas la Stasi essayait cependant, en connaissance de cause, d'inculper un individu, par exemple dans le cas de Wolf Biermann : on lui envoya des mineurs, espérant qu'il se laisserait séduire et qu'on pourrait ainsi le poursuivre pénalement. Les délits qu'on recherchait pour de telles accusations étaient non politiques, comme la possession de drogue, le trafic douanier ou de devises, le vol, la fraude fiscale ou le viol.
Les formes éprouvées de la décomposition sont décrites par la directive 1/76 :
« dégradation systématique de la réputation, de l'image et du prestige sur la base de données d'une part vraies, vérifiables et dégradantes, et d'autre part fausses, vraisemblables, irréfutables et toujours dégradantes ; organisation systématique d'échecs professionnels et sociaux pour démolir la confiance en soi de l'individu ; ['?'] stimulation des doutes relatifs aux perspectives d'avenir ; stimulation de la méfiance et du soupçon mutuel au sein des groupes ['?'] ; mise en place d'obstacles spatiaux et temporels rendant impossibles, ou du moins entravant les relations réciproques des membres d'un groupe ['?'], par exemple par ['?'] l'attribution de lieux de travail éloignés. »
' Directive no 1/76 de janv. 1976 pour le développement des Operative Vorgänge16.
n importe quite prefere donc prioriter sa sieste.....
B.N :Merci d'avoir attiré notre attention
Mais a partir de 2022 je me suis résolu a l'évidence : on avait affaire a un régime politique inédit, où clowneries absurdes et autoritarisme rampant formaient un mélange surprenant ubuesque et profondément malsain
et puis ensuite on a tous constaté l'étendue du désastre et de l'incapacité de ce régime a prendre en charge les vrais problèmes, alors même qu'il est quasiment possible de mesurer a quel point l'état profond se FOUT complétement de la gueule de Mr Saed
ALORS MAINTENANT en tant que simple citoyen comme des millions de Tunisiens on en a marre; on n'a pas peur; on est scandalisés, dégoutés par ce mélange répugnant, comique de bassesse et de débilités
Kaisollah ne pourra pas mentir aux tunisiens éternellement. Un jour ou l'autre la réalité des choses le rattrapera et dévoilera ses cachotteries.
Les méthodes staliniennes et quasi mafieuses utilisées ces jours ci par le régime singleton en place reflètent son impuissance et sa détresse.
Bon courage à tous ceux qui ont choisi la Tunisie au lieu de quiconque.
Bon courage!