13 ans sont passés depuis le décès du leader historique Habib Bourguiba, des années pendant lesquelles, Ben Ali, que certains voient désormais comme un usurpateur, a tenté de minimiser l’apport du premier président de la Tunisie, en occultant des esprits l’importance de ce jour qui a vu partir le bâtisseur de la Tunisie moderne.

Aujourd’hui, samedi 6 avril, à la ville de Monastir, ville où Bourguiba est né et où il gît aussi, l’événement est de taille c’est à dire à la taille de la mémoire du leader ravivée par le souffle de liberté post-révolutionnaire.

Il s’agit d’un geste de reconnaissance collective qui revêt une dimension nationale et officielle puisqu’y ont pris part de nombreuses figures politiques et gouvernementales.

En effet, Moncef Marzouki, président de la République, présent pour réciter une Fatiha à la mémoire du leader, a procédé à l’ouverture officielle de Beit Bourguiba au Palais de Skanès, un musée qu’il qualifie de touristique et d’historique. Le président de la République a insisté, en outre, sur les valeurs de Habib Bourguiba dont l’image doit être revue, selon lui, afin qu’il retrouve la place qui lui revient, à savoir celle de « Combattant suprême ».

Par ailleurs, étaient présents en nombre, des militants du parti destourien, Nidaa Tounes. Bourguibiste par filiation idéologique, ce parti a voulu, à travers les slogans scandés par ses militants, dire « sa gratitude envers le défunt leader dont la mémoire se doit d’être perpétrée afin d’encourager les jeunes Tunisiens à aller de l’avant tout en gardant en tête l’apport indéniable de leurs prédécesseurs », selon Mohsen Marzouk, membre du bureau exécutif de Nidaa Tounes qui s’est exprimé sur les ondes de Jawhara Fm.

A pris part, également, aux festivités le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk. Celui-ci a insisté sur l’aspect symbolique de l’événement car, comme il l’a précisé sur les ondes de Mosaïques Fm, « il s’agit d’un acte de réconciliation du Tunisien avec une partie de la mémoire collective et de l’histoire nationale, loin de toute instrumentalisation politique ».

Rassemblant un grand nombre de citoyens, la commémoration du décès de Bourguiba avait des notes festives et des allures de fête nationale. Cependant, l’ambiance a été, quelque peu, endeuillée, suite à une information qui a affecté les présents, en l’occurrence, le décès de l’avocat Faouzi Ben Mrad.