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Tunisie - Hamma Hammami raconte les couloirs de la mort de la prison 9-Avril
09/10/2012 | 1
min
Tunisie - Hamma Hammami raconte les couloirs de la mort de la prison 9-Avril
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A l’occasion de la journée mondiale contre la peine de mort, notre confrère Samy Ghorbal a donné la parole au militant Hamma Hammami pour raconter son récit et cette terrible expérience vécue dans les années 70 à la prison 9-Avril.
Le récit de Hamma Hammami, paru dans Le courrier de l’Atlas, est le témoignage d’un homme révolté qui a vécu de près auprès des derniers condamnés en Tunisie, de leurs peurs et de leurs angoisses.
« J’ai été incarcéré dans la cellule 9 du pavillon E de la prison du 9 avril, à Tunis, le pavillon disciplinaire, réservé aux condamnés à mort, aux « punis », aux homosexuels et aux prisonniers politiques. J’imagine que dans l’esprit de nos geôliers nous étions les rebuts de la société », raconte Hamma.

135 personnes ont été exécutées en Tunisie entre l’indépendance et octobre 1991, dont 129 sous le règne d’Habib Bourguiba. Le premier président du pays était un inconditionnel de la peine de mort, car elle symbolisait à ses yeux l’autorité de l’Etat nouveau qu’il venait d’édifier. Il a usé de son droit de grâce avec une parcimonie extrême, à trois reprises seulement en trente ans. Les deux premiers condamnés à en bénéficier ont été deux jeunes officiers de bonne famille, condamnés à mort en compagnie de onze autres conjurés civils et militaires, pour leur implication dans le putsch avorté de décembre 1962 : Moncef Guiza et Moncef El Materi, qui, bien des années plus tard, mariera son fils Sakhr avec Nesrine, la fille de Zine El Abidine Ben Ali et de Leïla Trabelsi…
Les derniers à en bénéficier furent les jeunes émeutiers du 3 janvier 1984 – huit d’entre eux furent condamnés à mort, par les tribunaux, avant d’être finalement graciés, suite aux pressions insistantes à la fois de ses ministres et de son épouse.
Depuis le 9 octobre 1991, la Tunisie observe un moratoire implicite sur les exécutions capitales, mais elle s’est jusqu’à présent refusée à abolir la peine de mort. Tout comme elle s’est refusée à signer le deuxième protocole facultatif au Pacte sur les droits civils et politiques des Nations unies, pourtant ratifié par 76 pays. Le lapidaire article 7 du code pénal, qui dispose que « tout condamné à mort est pendu », est toujours en vigueur et une cinquantaine de crimes sont théoriquement passibles du châtiment suprême.

La Tunisie, à la faveur de la Révolution du 14 janvier et des élections du 23 octobre 2011, peut-elle devenir le premier pays arabe à abolir la peine de mort ?
Les islamistes y sont hostiles. Les formations progressistes et modernistes représentées à la Constituante ont, pour la plupart, rechigné à s’engager clairement pour l’abolition ou pour la formalisation d’un moratoire sur les exécutions capitales pendant la campagne électorale. Car elles jugeaient que « l’opinion n’était pas mûre ».

Cliquer ici pour lire le récit de Hamma Hammami dans Le Courrier de l’Atlas
09/10/2012 | 1
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