Les perspectives du développement des applications mobiles en Tunisie ont été au centre de la première table-ronde organisée samedi dernier par le forum de TuniTech, et sponsorisée par la société A4Content.
Ayant pour objectif de faire se rencontrer, et débattre, étudiants, développeurs et des acteurs du marché des applications mobiles, elle a réuni plusieurs intervenants et a été marquée par la présence de manager de Tunisiana, premier opérateur à avoir souhaité s’impliquer concrètement dans ce rendez-vous.
Ses deux représentants Laith Mokaddem et Slim Hachaichi ont mis l’accent sur la phase de maturation qu’entame actuellement le marché des smartphones en Tunisie.

L’engouement certain auprès des Tunisiens et le développement de ce marché restent encore limités par le coût d’achat de ces appareils. Ils ne représentent en soi que 3% du parc global des téléphones mobiles en circulation, 30000 smartphones sur son réseau.
Cette période de transition voit tout de même un engagement de l’opérateur pour soutenir les initiatives des jeunes développeurs via leur fonds pour les Services à Valeur Ajoutée. Avec un budget de 300.000 DT en 2010, ce fonds apporte supports financier, marketing et commercial aux développeurs tunisiens. En 2011, cette enveloppe devrait augmenter pour soutenir encore plus de projets innovants en contenu mobile.

Avec à l’appui le dernier rapport du cabinet d’études GFK, le modérateur Mohamed Ali Souissi a insisté sur le fait que la démocratisation des smartphones est en bonne voie : 1,5 million d’appareils en circulation prévus d’ici la fin 2010 en Tunisie. De même, Mohamed Ali Elloumi de la société A4Content a évoqué le potentiel commercial que les sociétés tunisiennes pourraient exploiter via le développement de contenus adaptés aux smartphones.
Les autres participants ont, chacun dans leur domaine, mis en avant des besoins en applications. Taha Mansour a insisté sur la potentialité des contenus éducatifs. Amel Djaiet Belkaid, spécialiste du tourisme alternatif tunisien, a quant à elle, mis en parallèle le futur bouleversement du secteur avec l’Open sky, avec des besoins pressants en contenus adaptés à la Tunisie pour guider les touristes, délivrés des tours opérateurs et autres voyages organisés.

Ce débat, premier du genre, a donc permis la rencontre de deux ‘mondes’ celui des technophiles épris de langages incompréhensibles au quidam, et celui d’acteurs privés qui appréhendent la nécessité de s’orienter vers des contenus mobiles. Une partie des besoins et des compétences a donc pu être identifiée. Reste que cette table-ronde, qui sera suivie de nouvelles sessions, a surtout fait apparaître le manque évident de passerelle pour mettre en relation cette offre et cette demande…
En tous cas, les développeurs tunisiens créatifs ont de beaux jours devant eux… s’ils se donnent les moyens d’être acteurs sur leur marché et de communiquer !