La célèbre pilote rallye tunisienne Hend Chaouch a tenu, jeudi 13 mai 2010, une conférence de presse pour mettre les points sur les "i" à propos de son absence cette année du classement général FIA du rallye de Tunisie.
Hend Chaouch a expliqué qu’elle rêve de voir la Tunisie (hommes et femmes) prendre une place prépondérante dans les compétitions nationales et internationales en sports mécaniques. Elle a précisé qu’elle rêve surtout «d’un milieu sain et élitiste» pour ce sport qu’elle aime profondément.

Son constat est cependant sans appel : «Depuis quelques années, le sport automobile stagne, faute de moyens certes, mais surtout faute d’encadrement».
Et la pilote de rallye de raconter ses déboires de l’édition 2009. «A un jour de la fin de la compétition, après tous ses périples surmontés, mon copilote Sofiène Driss a eu un malaise. J’ai appelé les secours. Voyant que ces derniers n’arrivaient pas, j’ai secouru comme j’ai pu mon co-équipier. Sofiène se sentant beaucoup mieux, nous avons repris la course. Une heure et demie après mon appel, les secours se pointent et nous obligent à nous arrêter. Après quelques examens, ils décident de prendre mon copilote avec eux (malgré l’insistance de ce dernier de ne pas les accompagner) et pour justifier leur sortie en hélicoptère. Sachant que le règlement interdisait à un équipage de se séparer et puisque Sofiène allait mieux, il a décidé de ne pas les suivre, mais en vain. J’étais obligée de terminer seule la course».
A la fin de l’étape, elle se retrouve éjectée de la compétition. Grâce à l’assistance de la Fédération moto (en la personne de Chékib Brahmi) et de plusieurs personnes comme Sami Terzi, elle dépose un recours auprès de la commission de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) qui l’a réintégrée, en lui infligeant une pénalité de 200 heures.

Là, c’est Chedly Zouiten, vice-président du NACT (National automobile club de Tunisie) et président de la Commission sport, qui s’oppose à ce retour et demande aux organisateurs de l’écarter. Mais, ces derniers ne le suivent pas. Selon Mme Chaouch, il prétend, également, que la pilote n’a pas terminé la course alors qu’elle figure (document à l’appui distribué aux journalistes lors de la conférence) dans le classement général. A la fin, certes, mais elle y figure quand même !
A charge de revanche, selon les propos de Mme Chaouch, Chedly Zouiten réunit un conseil de discipline et décide de ne pas lui accorder la licence pour cette année. Résultat des courses, Hend Chaouch ne peut participer à l’édition 2010. Injustement puisque la pénalité de la FIA était plus clémente pour la Tunisienne.
Passionnée, la pilote rallye a quand même participé à l’événement, hors compétition.

Elle a tenu à souligner que les motards tunisiens, grâce à leur fédération, ont participé au rallye gratuitement alors que les pilotes automobiles ont été obligés de payer des redevances énormes et en euros !
Ces pilotes ont été même étonnés d’apprendre que les organisateurs offrent la gratuité à cinq équipages depuis quelques années alors qu’aucun n’en a bénéficié, y compris le premier équipage tunisien dans le classement qui aurait dû bénéficier automatiquement de cette gratuité.

Profitant de l’occasion, Hend Chaouch attire l’attention des journalistes sur l’absence de publication de tout rapport financier du NACT (qu’elle surnommera NACT Bank) et ce depuis … 14 ans ! Pire, elle enfonce le clou en déclarant qu’aucune assemblée générale n’a été tenue non plus.
Afin de résoudre les problèmes que rencontrent les pilotes tunisiens, Hend Chaouch, soutenue par Chakib Brahmi, président de la Fédération moto, Mahdi Ben Ali et plusieurs pilotes rallye, appelle à la création d’une Fédération automobile qui sera sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports. Une fédération sera, selon elle, la solution à tous les dépassements.
Hend Chaouch n’a pas oublié ses sponsors sans qui elle n’aurait pu participer à autant de manifestations où elle a représenté le drapeau tunisien. Elle cite notamment Tunisie Telecom, SOTULUB, BSB, la FTM, ainsi que le ministère de la Jeunesse, du Sport et de l’Education physique, le ministère du Tourisme et l’ONTT.