Le DG de la BNA Bank Mondher Lakhal est revenu sur la crise du Covid-19, son impact sur les banques et en particulier sur la BNA Bank.

Au micro de Wassim Ben Larbi dans l'émission Expresso sur Express Fm, M. Lakhal a affirmé que la particularité de cette crise c’est qu’elle venue brusquement avec des impacts importants aussi bien sur les plans humain, social et économique. S’agissant de son impact sur la BNA Bank et sur l’ensemble des banques tunisiennes, l’impact a été aussi important avec un deuxième trimestre 2020 atone à cause de la baisse d’activités (compensation et valeur) avec une gratuité des services monétiques pour encourager les gens à minimiser leur déplacement, a-t-il expliqué.

Et de préciser : « Quand on a voulu chiffrer, on a évalué l’impact direct aux alentours de 50 millions de dinars (MD) de manque à gagner en termes de commissions et d’intérêts non perçus. Le volume d’activités qui a énormément chuté au deuxième trimestre, ainsi si on analyse le PNB de la BNA Bank, on remarquera que le tiers a été réalisé au quatrième trimestre.

La deuxième mesure opérée par la Banque centrale, et qui est une bonne chose, c’est de provisionner les créances saines à travers la constitution de provisions collectives. Les nouvelles provisions collectives opérées par la banque s’élèvent à 54 MD.

Ainsi, l’impact direct du Covid-19 sur la banque est de plus de 100 MD. A noter que les provisions ne sont pas des fonds perdus, c’est une bonne chose qui permet de renforcer les fonds propres des banques et leur résilience ».

Pour le dirigeant, la crise va encore perdurer : « 2022 et 2023 vont être difficiles, des suites des répercussions de la crise outre le durcissement qui sera appliqué par la Banque centrale avec l’entrée en vigueur des normes IFRS et le provisionnement à l’octroi ».

En ce qui concerne le volet du soutien aux entreprises, Mondher Lakhal a déclaré : « La culture de financement des entreprises existe dans la BNA Bank depuis sa création en 1959. La banque a été créée pour accompagner l’entreprise tunisienne et elle est un des bâtisseurs du pays. En analysant la structure du portefeuille de crédits de la BNA, 85% est orientée vers les entreprises. Ainsi, la culture de l’assistance et de l’accompagnement de l’entreprise existe chez la banque.

La BNA a respecté scrupuleusement les circulaires de la Banque centrale. Nous avons créé des produits spécifiques BNA à court terme (Sanad et CNT Covid), les nouveaux octrois accordées aux entreprises pour les crédits à court terme et à moyen terme sont aux alentours de 500 MD. En plus des reports qui se sont situés à 1,2 milliard dinars et qui ont touché 130.000 particuliers pour une enveloppe de 165 MD pour un encours total des crédits rééchelonnés de 1,5 milliard dinars ».

Et d’ajouter : « Je sais que c’est insuffisant et on poursuit l’accompagnement des entreprises mais il faut dans notre démarche détecter celles qui ont un potentiel de développement, les aider et leur fournir les outils nécessaires ».

I.N