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Grâce à Foton et Djibouti, Bassem Loukil, très optimiste pour l'avenir d'UADH
26/06/2017 | 15:59
7 min
Grâce à Foton et Djibouti, Bassem Loukil, très optimiste pour l'avenir d'UADH

La holding Universal Auto Distributors Holding (UADH) a terminé l’année 2016 sur la 3ème marche du podium du marché VL avec une part de marché de 11,9%, malgré une conjoncture économique difficile. Mieux, la société a obtenu l’approbation du constructeur auto chinois Foton Motor pour l’installation d’une une unité industrielle de montage de véhicules utilitaires et légers. C’est globalement ce qui ressort de l’Assemblée générale ordinaire (AGO) pour l’exercice 2016, tenue vendredi 23 juin 2017 à l’Hôtel Golden Tulip Carthage.


L'assemblée s'est tenue dans une bonne ambiance, sous l’égide de Bassem Loukil, PDG d’UADH. Les actionnaires étaient globalement satisfaits des performances de l’entreprise ayant conscience que le marché automobile n’est pas libre en Tunisie et est soumis à la politique des quotas. Ils auront droit cette année à un dividende brut de 0,150 dinar par action (le même que l’année dernière), mis en paiement à partir du 31 août 2017.

UADH détient le contrôle des sociétés du pôle automobile, à savoir Aures Auto, Aures Gros, Economic Auto, Mazda Details, Loukil Véhicules Industriels (LVI) et Trucks Gros immatriculés en 2016. 7.212 véhicules légers (VP), en baisse de 15,22%, permettant à la société de s’accaparer 11,9% de part de marché. Une baisse que le groupe impute au système de quotas imposé par le gouvernement en 2016 et qui lui fait perdre 1.300 immatriculations (1.100 pour Citroën et 200 pour Mazda).

Avec 5.613 véhicules immatriculés en 2016, la marque Citroën occupe la 3ème place sur le marché des concessionnaires automobiles, avec une part de marché de 9,26%. Mazda a clôturé l’année avec 1.599 véhicules immatriculés, soit 2,64% de part de marché. Pour le segment des poids lourds supérieurs à 16 tonnes, Renault Trucks est leader sur le marché avec une part de marché de 19% grâce au Scania.

 

Certes, le concessionnaire a enregistré, en 2016, une hausse de 248,4% de son résultat net, qui est passé de 3,44 millions de dinars à 11,99 millions de dinars (MD), malgré une contribution conjoncturelle exceptionnelle de 1 MD et un impôt de 26,03 MD. Les revenus de la société ont augmenté, pour sa part de 110%, évoluant de 6,2 MD en 2015 à 13,02 MD en 2016. Ils représentent les dividendes lui revenant suite à la distribution des bénéfices réalisés par ses filiales Aures Auto, Economic Auto et LVI respectivement de 8,05 MD, 3,43 MD et 1,54 MD. Des performances réalisées alors que le taux de change Euro/TND, USD/TND et YEN/TND ont augmenté respectivement de 9,18%, 12,72% et 16,25% en moyenne en un an.

Pour sa part, le résultat net consolidé s’est situé à -1,16 MD contre 14,83 MD en 2015, avec une contribution exceptionnelle de 0,35 MD et un impôt de 1,73 MD. Ce résultat est dû principalement aux pertes de change surtout sur le Yen japonais. Le chiffre d’affaires consolidé est passé de 368,5 MD à 354,81 MD, entre 2015 et 2016.

 

Le groupe Loukil continue le développement de son réseau à travers le pays. Il a réussi fin mai dernier à signer avec l’Etat du Djibouti un accord de vente de 2.000 Citroën C-Elysées, ainsi que 600 tracteurs camions Renault Trucks, avec plateaux, pour un montant total de 140 millions d’euros, extensible sur une deuxième tranche pour un montant global de 300 millions d’euros pour l’ensemble du contrat. Les premières livraisons sont prévues pour le dernier trimestre de l’exercice 2017 pour être clôturées au plus tard le 30 juin 2018.

En outre, Economic auto a eu l’approbation du constructeur auto chinois Foton Motor pour l’installation d’une unité industrielle de montage (Complete Knock Down-CKD) de véhicules utilitaires et légers du constructeur Group à la zone industrielle Metbasta (gouvernorat de Kairouan). Le début de production est prévu au mois d’octobre dans un site du groupe à Ben Arous, en attendant l’aménagement de l’usine de Kairouan.

L’année 2017 a, également, vu le lancement par Aurès Groupe et Stafim Peugeot d’Euro Repar Car Services : une enseigne mondiale spécialisée dans l’entretien et dans la réparation automobile multimarque du Groupe PSA.

 

Au cours de 2017, le concessionnaire a lancé la C3, le cheval de bataille de Citroën, qui a lui a permis de doubler sa part de marché en VP. Il a déjà écoulé un millier d’unités de ce modèle et compte vendre un millier d’autres d’ici la fin de l’année. Il vient de lancer les Cx9, Mazda 3, CX3 et C-Elysées. Il compte lancer bientôt la C5, deux modèles de DS à part la DS7 et un autre modèle pour Mazda, et ceci avant la fin d’année.

S’agissant des quotas pour 2017, Bassem Loukil a précisé que les concessionnaires se sont mis d’accord avec le ministère du Commerce, une semaine auparavant, d’établir le quota de chaque concessionnaires sur la moyenne des quotas distribués les 3 dernières années. 75% des quotas seront libérés jusqu’à fin septembre. A la fin du troisième trimestre, un nouveau calcul sera effectué sur la base des réalisations, des investissements et de la compensation jusqu’à cette date et qui permettra d’évaluer et de distribuer les quotas non-utilisés.

 

 

A la lecture du rapport des commissaires aux comptes, Abdessatar Ibrahim s’est étonné du fait qu’il y n’a aucun engagement financier envers les dirigeants. A ceci, Bassem Loukil a précisé que la holding regroupe les résultats des filiales et que chacune a son propre directeur pour une meilleure gouvernance. Lui-même est le PDG d’Aures Auto, où il ne touche pour ce poste qu’un salaire de 5.000 dinars par mois.

Le président de l’Association des actionnaires minoritaires "ADAM", Khaled Ahres, a remercié Bassem Loukil pour les visites organisées pour les actionnaires pour les sociétés du groupe côtées en Bourse, à l’issue desquelles il a rassuré les petits porteurs en les appelait à garder leurs actions ou à en acheter d'autres. Ceci dit, il a estimé qu’un dividende de 0,150 dinar est peu et appelé à son augmentation.

Abdessatar Ibrahim a estimé, pour sa part, que le cours d’UADH est bas et que la société est sous-évaluée. Moncef Ouaghlani s’est interrogé s’il y avait des participations croisées entre les différentes filiales. Ahmed Kodia a estimé que les actionnaires ont l’impression que le groupe Loukil est le seul en train d’investir dans le pays. Il a réclamé l’augmentation du dividende. Il s’est interrogé sur Gif Filter et si des provisions pour moins-value y ont étaient constatées. Un actionnaire s’est interrogé sur les perspectives du contrat avec Djibouti.

 

En réponse, les commissaires aux comptes ont indiqué qu’il n’y a pas de participation croisée et que le problème a été réglé avant l’entrée en bourse de la société et pendant la mise en place de la holding. Ils ont affirmé que la valeur de Gif Filter vaut beaucoup plus que sa cotation. Ils ont souligné que cette filiale est un produit stratégique pour le groupe, sur lequel reposent d’importantes ambitions.

Bassem Loukil a précisé que le contrat de Djibouti englobe l’assemblage de véhicules en Tunisie des marques Mazda et Photon. Il a indiqué que d’autres annonces vont se faire bien bientôt pour d’autres pays. Concernant Gif Filter, il a précisé que le résultat de la société est dû principalement au plan d’assainissement social qui a couté en 2016 800.000 dinars et des clients douteux. Il a profité de l’assemblée pour annoncer de belles surprises en septembre prochain pour cette filiale.

 

Ayant récupéré ses quotas, UADH compte dépasser de loin les objectifs fixés par le business plan, grâce au marché de l’export, à l’entrée de production des véhicules Foton et à la valeur ajoutée d’Euro Repar, a affirmé Bassem Loukil. Le groupe table sur une hausse de son chiffre d’affaires de 15 à 20% par rapport à 2016, avec une reprise du rythme du business plan pour le résultat net, a-t-il précisé.

Son business plan prévoyait un résultat net de plus de 21 MD en 2017 et de plus de 25 MD en 2018. Des résultats qui devront être révisés à la hausse, après la mise à jour du business plan, à la lumière des deux nouveautés du groupe : le contrat avec Djibouti et l’unité de montage de Photon.

 

Imen NOUIRA

26/06/2017 | 15:59
7 min
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Commentaires (3)

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Dr. Jamel Tazarki
| 27-06-2017 12:49
Très Cher Compatriote,
j'ai calculé pendant 7 ans les prévisions statistiques de la demande (Statistical Demand Forecasting) pour la majorité des producteurs des pièces de rechanges automobiles et de leurs clientèles (en tant que mathématicien par l'intermédiaire d'une société allemande). J'étais plusieurs fois chez les plus grands producteurs de l'aftermarkt afin de tenir des séminaires de plusieurs jours sur les prévisions statistiques de la demande (J'ai tenu des séminaires sur les Prévisions statistiques de la demande même chez la firme Bosch). ===> De ce fait mon commentaire ci-dessous se base sur des données empiriques.

Mais j'avoue, que je n'ai aucune idée sur le domaine de l'aftermarkt en Tunisie. Je vais me renseigner auprès de l'UTICA et de notre douane (comme vous l'avez proposé ci-dessous), peut-être qu'il y a déjà des publications sur Internet.


Très Cordialement et merci infiniment pour votre feedback!

Jamel Tazarki

ADT
| 27-06-2017 10:54
Cher Docteur,
Il est clair que vous vous êtes documenté sur le sujet de l'after market mais beaucoup de détails vous ont échappé
- VARTA à des usines partout dans le monde et la batterie commercialisée chez nous est d'origine européenne
- Les importateurs de pièces Aftermarket sont beaucoup plus nombreux que les concessionnaires de marques et détiennent plus de 65% du marché de la pièce en Tunisie
- Ce qui détermine le choix des lubrifiants est l'âge de la voiture, cela ne sert à rien de mettre de la synthétique à une voiture de plus de 7 ans
- Les statistiques d'importation peuvent être obtenues auprès des douanes tunisiennes
- la Chine représente beaucoup moins que 90% de la production mondiale il y a en effet l'Europe, la Turquie, l'Inde, le Brésil pour ne citer que ces pays qui sont des acteurs majeurs dans ce domaine.

Si le secteur vous intéresse vraiment, je vous conseille de vous adresser à l'UTICA qui pourra vous donner une liste des importateurs de pièces de rechange pour que vous ayez une idée précise du secteur
Cordialement

Dr. Jamel Tazarki
| 26-06-2017 17:29
Introduction:
L'aftermarket est le marché de la rechange (des pièces de rechanges des voitures). Il y a beaucoup de sociétés du domaine de l'aftermarket qui ne produisent pas de voitures mais plutôt des pièces de rechanges des voitures de tout type. Exemple: Bosch, Johnson Control, TMD-Leverkusen, TMD-Warrington, Rhiag-Italy, Rhiag Prag, Schaeffler, Tenneco, Gates, Norauto France, ZF, NGK, GKN, Impergom, Mahle, Mannhummel, SKF, Valeo, AS-Luck, Auto-Kelly, Elit, etc., etc., etc.


Il faut reconnaitre que tous ces producteurs de l'aftermarkt achètent à plus de 70% du made in China. Un exemple: Les batteries du domaine de l'aftermarkt sont à 90% de la fabrication chinoise, même la célèbre marque VARTA est entre-temps un produit à 99% chinois! Il ne reste de la marque VARTA que le nom. Je rappelle que VARTA est une marque de batterie allemande qui a été vendue à Johnson Control, producteur américain de batteries.


J'ai opté plus souvent pour l'aftermarket qui est meilleur marché, meilleure qualité et bien beaucoup moins cher. En plus, j'ai un meilleur service que chez Renault: garniture de freins, des filtres, des bougies, des pièce- moteurs et en particulier des pièces à haut roulement.

Les graisses, huiles et produits d'entretien, j'achète tout du full synthétique aftermarket!

Pas besoin de mettre des pièces d'origine qui vont fléchir à même titre qu'une autre pour le double du prix. Je n'ai jamais eu du trouble avec l'aftermarkt.

Le système d'injection acheté directement chez Renault est relativement plus cher par rapport au prix de l'aftermarkt, après une très courte recherche sur internet j'ai trouvé des injecteurs pour la moitié moins cher.

Je rappelle que ce n'est pas parce qu'une pièce ou une composante est écrit dessus Renault que c'est nécessairement du Renault. En effet, la firme Renault ne produit pas toutes les pièces par elle-même, tout vient des sous-traitants qui font l'aftermarket et les originaux. Les pièces Renault ou VW peuvent être remplacées par n'importe quelle marque de l'aftermarkt...

Il Faut être vraiment mal pris pour aller chercher des pièces de rechanges chez le constructeur automobile.

Je donne un exemple concret: Gates (un constructeur aftermarkt) vend une courroie d'alternateur à Ford. Ford la revend à Mazda et Mazda nous la revend... et ainsi si chacun ajoute ses frais de transport et son gain... ça fait monter assez vite les prix des pièces de rechanges'


Je résume:
1) dans le domaine automobile l'argent se fait en particulier avec la vente des pièces de rechanges du domaine de ce que l'on appelle l'aftermarket: le marché de la rechange.

2) ne me racontez pas s.v.p. qu'UADH a fait un résultat net de 11,99 millions de dinars seulement grâce à la vente de voitures neuves. Encore une fois, l'argent se fait en particulier avec la vente des pièces de rechanges, du domaine de l'aftermarkt. Et là, UADH ne nous dit absolument rien sur ses résultats nets.

3) Est-ce que nous avons un control douanier professionnel et compétant afin de mieux contrôler l'importation des pièces de rechanges?

4) Est-ce qu'il y a une alternative en Tunisie afin d'acheter les pièces de rechanges à bon prix du domaine de l'aftermarkt et non pas directement chez les constructeurs automobiles à des prix astronomiques?



Il y a un commentateur sur BN dont le pseudo est "aftermarkt" ==> Je voudrais le prier de me corriger, si je me trompais!


@Mr. Youssef Chehed, notre Premier Ministre, je vous prie d'apporter un peu plus de transparence à l'importation des pièces de rechanges automobiles (ce que l'on appelle l'aftermarkt). En effet, il n'y a aucune statistique officielle concernant l'importation des pièces de rechanges automobiles en Tunisie: On nous parle tout le temps de l'importation de voitures mais jamais de l'importation des pièces de rechanges qui absorbe trop de devises étrangères et apporte éventuellement trop de gain à nos concessionnaires automobiles (dont probablement l'Etat tunisien ne profite que très peu).


Jamel Tazarki

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.


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