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Chômage, nicotine et caféine
09/11/2016 | 19:58
6 min
Chômage, nicotine et caféine

 

Il faut à peu près 20 ans d’études à une personne pour être considérée apte à intégrer le monde du travail. Le tiers d’une existence. Certains, au terme de cette période, n’auront même pas cette chance.

Sous le régime du parti unique, des dialogues étaient organisés annuellement avec cette frange de la population et dans chaque gouvernorat pour tenter de récolter des données et garder un certains contact avec la réalité de ces jeunes.

« Ija lel Hiwar » est le nom donné à l’initiative de cette année, amorcée le 1er octobre, elle se poursuivra jusqu’au 13 novembre. Un dialogue sociétal dont le but premier est de récolter une quantité de données scientifiques, à partir desquelles sera produit un livre blanc qui sera présenté à l’ARP.

 

Un rapport qui promet de donner une vision claire aux autorités, lesquelles pourront par la suite développer, avec l’aide de l’ITES, les orientations stratégiques pour une vision jusqu’en 2030. Lors d’une intervention radio, la ministre de la Jeunesse et des Sports a avancé les chiffres relatifs au dialogue cette année : quelques 21 mille participants pour 19 mille interventions au total. Toutes ont été recensées dans un nouveau système informatique centralisé.

 

S’exprimant sur le contenu, Majdouline Cherni a relevé qu’ « un grand pourcentage de jeunes n’a plus confiance en ces discussions. Ils sont désespérés et frustrés. Ils n’ont plus confiance dans le fait que l’Etat puisse changer les choses ». Une frustration qui se traduit dans plusieurs cas, par la tendance à l’immigration clandestine ou, pire encore, à l’extrémisme qui les dirigerait vers les zones de conflits comme l’Irak hier ou la Syrie aujourd’hui. En effet, Mme Cherni a expliqué à ce sujet que « depuis 2011, 40 mille jeunes ont eu recours à l’immigration clandestine ! Et que, sur les 10.000 personnes accusées de terrorisme et aujourd’hui en prison, 70%, ont entre 18 et 34 ans. Ces jeunes qui passent à l’acte ont besoin de se sentir importants. Ils ont besoin de se sentir dans l’action ! »

 

Invitée dans le cadre de l’émission Midi Show sur Mosaïque FM, le 3 octobre 2016, la secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Faten Kallel a déclaré que le gouvernement est pleinement conscient du pessimisme ambiant chez les jeunes qui « dérive de l’absence de confiance en l’Etat et dans le futur ».

Face à cette situation, le gouvernement a constamment réagi, créant divers programmes d’aide aux jeunes. Après SIVP1 et SIVP2, on créa « Forsati ». Une initiative qui vise la réinsertion des jeunes chômeurs dans le privé. Le programme en question passe par l’organisation de journées d’information sur la formation, l’emploi et l’initiative privée, en présence des structures d’appui, d’hommes d’affaires et d’investisseurs, pour aider à la création de projet, promouvoir les mécanismes d’encouragement à l’investissement et identifier les opportunités d’emploi et d’investissement.

 

Le programme « Karama », traduit le droit des chômeurs diplômés du supérieur à une vie digne. Avec ce programme on donnera un salaire de 600 DT aux 25 mille diplômés chômeurs ayant dépassé les 2 ans d’inactivité afin de leur garantir les besoins de base. Ils commenceront à les percevoir à partir de 2017. En contre partie, ces jeunes devront adhérer à des programmes de formations ce qui facilitera leur réinsertion. Parlant de l’inadéquation de la formation des étudiants aux réels besoins du marché, le ministre de l’Emploi, Imed Hammemi, avait dit au moment de lancer ce programme : « Le problème en Tunisie est qu’on a des centaines de milliers de postes vacants qui ne trouvent pas preneurs. Notre rôle est d’appliquer un genre d’intermédiation pour rapprocher les chômeurs de ces postes disponibles ».

 

En renforcement à l’initiative privée, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a annoncé la création d’un fonds de 250 millions de dinars dédié aux jeunes entrepreneurs. Il a précisé que cet argent pourrait être augmenté si nécessaire. Le 1er octobre il déclarait : « Il est du devoir du gouvernement de rétablir la confiance et pour cela, il faut qu’on aille vers ces jeunes, qu’on leur parle et puis qu’on les écoute ! Il faut aussi leur donner la possibilité d’entreprendre et avec ce projet on ira dans les régions ». Dans son discours devant la nation, le chef du gouvernement a admis par la suite que l’Etat n’a plus aujourd’hui les moyens de créer de l’emploi.

 

Selon l’INS, 15,6 % de la population active est au chômage, des jeunes dont la formation, très souvent, ne répond pas aux demandes d’un marché du travail toujours plus demandeur en compétences spécifiques. L’étude de l’IACE sur l’emploi publiée pendant l’année 2016, révèle que les deux tiers des candidats au recrutement se révèlent incompétents. Ces candidats ne remplissent pas les critères liés au poste pour lequel ils aspirent et lors de la phase de recrutement on relève que beaucoup d’entre eux sont incapables de formuler des présentations écrites et orales résumant leurs précédentes expériences : les implications en termes de parcours professionnels sont dramatiques. Ce phénomène est intrinsèquement lié au système d'éducation et de formation en place aujourd’hui dans notre pays.

 

Si l’université tunisienne est aujourd’hui jugée pour son inadaptation aux tendances du marché, pour s’être déconnectée des besoins des entreprises lançant sur le marché des diplômés inaptes à s'y insérer, et ainsi être en grande partie la source du chômage massif. Ce jugement ne peut être équitable que si on tient compte des moyens et des champs d’action dont elle dispose. A la lumière des recommandations de l’IACE à ce sujet, il faudrait considérer les universités et institutions universitaires comme des entreprises produisant un service et évoluant dans un environnement concurrentiel. Et de ce fait, les soumettre à un mode de gestion propre à des entreprises opérant dans un environnement concurrentiel et où le contrôle de la qualité à tous les stades du processus de production est la règle (inputs et outputs).

 

 

Rattrapé l’inertie des multiples crises, le gouvernement est incapable de fournir de l’emploi, cette tâche est donc reléguée au secteur privé. Toujours selon l’IACE, 270 mille postes d’emploi seront créés durant les deux prochaines années. Les chômeurs devront apprendre à « arracher leur place » comme avait dit Faten Kallel. Le gouvernement se propose quant à lui de réformer l’éducation et de développer les quelques 600 maisons de jeunes dans les régions. Les responsables ont même parlé de créer des « FAB LAB » au sein de ces structures. Des promesses !

 

Le challenge qui se pose actuellement au gouvernement est de faire en sorte que ce dialogue avec les jeunes ne soit pas le dernier d’une longue série. Il faudra que les conclusions de ce travail colossal se traduisent réellement par des mesures d’incitation et de facilitation en faveur des jeunes. Par ailleurs, le problème conjoncturel de l’inadéquation entre formation académique et marché du travail devra être analysé et solutionné de manière transversale entre plusieurs ministères. Autant dire qu’il y a du pain sur la planche !

Sofiene Ahres

09/11/2016 | 19:58
6 min
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Commentaires (9)

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Prof.
| 11-11-2016 08:45
C'est absurde d'enseigner l'intelligence artificielle et le Business intelligence à l'Institut des hautes études commerciales de Carthage. Ce sont deux matières pour les étudiants en mathématiques et non pas pour les bacheliers section B (des étudiants moyens et généralement faibles en math).

J'ai l'impression que l'on a créé un département Intelligence artificielle et Business intelligence à l'Institut des hautes études commerciales de Carthage sur mesure pour Madame Boutheina Ben Yaghlane et non pas en fonction des besoins du pays. Et en plus à une école supérieure où les étudiants non pas la base mathématique et statistique afin de comprendre le AI et le BI.

Dr. Jamel Tazarki
| 10-11-2016 14:31
Je suis moi-même spécialiste de l'intelligence artificielle, et j'ai participé à plusieurs projets AI de recherche scientifique à l'université de Munich:
http://dedocz.com/doc/1236515/kuenstliche-intelligenz-und-simulation

De même, j'ai réalisé un système intelligent de diagnostique pour un producteur d'automobiles allemand. Sans entrer dans les détails, il n'y a aucun besoin d'enseigner l'intelligence artificielle dans nos universités tunisiennes. Même en Allemagne, l'intelligence artificielle est du domaine de la recherche scientifique et ce sont plutôt les multinationales (Google, Facebook, Amazon, Microsoft et IBM) qui investissent dans ce domaine: La voiture autonome, la reconnaissance d'images, la reconnaissance vocale, etc. Il n'y a que très peu de Jobs en Allemagne dans le domaine de l'intelligence artificielle.


IL faut quand même avouer que le Business Intelligence n'a aucune application en Tunisie, j'ai beaucoup travaillé avec Oracle Business Intelligence Enterprise Edition qui est d'ailleurs gratuit. Donnez-moi le nom d'une seule société tunisienne qui fait utilisation du BI!

Je résume: tous les étudiants tunisiens qui se spécialisent en KI et BI sont condamnés au chômage et je sais de quoi je parle!


J'insiste que ça ne fait aucun sens d'enseigner l'anglais en Tunisie avec des livres scolaires sans cassette ou CD. Les livres d'anglais scolaires en Allemagne contiennent tous les dialogues et les exercices sous forme de séquences audio, sur CD-ROM. Moi-même, j'avais eu beaucoup de difficultés à lire à haute voix correctement des textes anglais, au lycée en Tunisie. Ce n'est qu'en Allemagne que j'ai appris à parler l'anglais (ma voisine au foyer universitaire était irlandaise qui ne parlait que l'anglais, heureusement :)). Je me demande souvent, comment Mr. Néji Jalloul a appris l'anglais au temps où il était au lycée. Il devrait savoir que les écoliers tunisiens ont un problème de prononciation (phonétique) en langue anglaise et que la solution est très simple et à très bon prix!


Très Cordialement
Jamel

PS: Je m'excuse pour les fautes de frappes et d'inattention. Je travaille actuellement à un projet informatique et de temps en temps je jette un coup d'oeil sur Business News et j'essaye, si le temps le permet, de participer aux discussions!

Rationnel
| 10-11-2016 11:55
Pourquoi est ce que vous attaquez Madame Boutheina Ben Yaghlane? En tant que spécialiste SAP ABAP vous êtes surement au courant que le Business Intelligence et l' Artificial Intelligence sont le futur du Business. SAP a investi des milliards pour enrichir son "offering" dans cette discipline. On observe une course entre Google, Amazon, Microsoft, Uber, et IBM pour la maîtrise de l'AI et le Machine Learning et comme d'habitude SAP essaye de se joindre à la course avec un grand retard. Les "self driving cars and trucks" vont determiner le futur du secteur automobile, Watson d'IBM maîtrise un grand nombre de domaines et pourra remplacer des médecins dans un futur proche...


La critique est aisée mais et l'art l'action sont difficiles. Le Gouvernement veut transformer les maisons des jeunes en "Fablabs" pourquoi ne pas donner l'exemple et continuer à l'établissement d'un Fab Lab a Tazarka ou une autre ville comme Korba. Je peux vous aider avec les 3D printers, les Pick and Place machines, PCB oven etc..Vous pouvez enseigner ces jeunes à programmer en Java ou SAP HANA lors de vos séjours.


Quant à l'anglais et l'enseignement de l'anglais, les études scientifiques contredisent votre thèse, en effet l'anglais est l'une des langues les plus faciles à maîtriser. Contrairement aux français, les américains et les anglais acceptent les déviations de pronunciations, la majorité de ceux qui parlent anglais (les Indiens) ont un accent très particuliers.

Dr. Jamel Tazarki
| 10-11-2016 10:39
Vous êtes professeur agrégée à l'Institut des hautes études commerciales de Carthage (IHEC Carthage) et votre spécialité est l'intelligence artificielle et le Business intelligence.

Question: ça sert à quoi d'enseigner l'intelligence artificielle et le Business intelligence (BI) à l'Institut des hautes études commerciales de Carthage. Avons-nous besoins de l'intelligence artificielle et le Business intelligence en Tunisie? A mon avis non: c'est une perte d'argent, de ressource et de temps. Quel est l'avenir d'un étudiant qui s'est spécialisé en l'intelligence artificielle et en Business intelligence en Tunisie? Aucune chance de trouver du travail et vous savez pourquoi

Très Cordialement

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 10-11-2016 10:25
Dans l'article ci-dessus on peut lire: 'Ces candidats ne remplissent pas les critères liés au poste pour lequel ils aspirent et lors de la phase de recrutement on relève que beaucoup d'entre eux sont incapables de formuler des présentations écrites et orales résumant leurs précédentes expériences: les implications en termes de parcours professionnels sont dramatiques. Ce phénomène est intrinsèquement lié au système d'éducation et de formation en place aujourd'hui dans notre pays."

J'insiste que l'enseignement des mathématiques, de la chimie et de la physique est meilleur dans les lycées tunisiens qu'en Allemagne. Les bacheliers allemands ne savent même pas ce que c'est un espace vectoriel, ils n'ont jamais entendu parler de la construction des systèmes formels, c.à.d. la définition axiomatique des ensembles. Ils font très peu de calculs de probabilités et de statistiques.

Par contre les Allemands ont le meilleur enseignement linguistique et en particulier de l'anglais dans les lycées secondaires.

Certes, les Tunisiens ont des difficultés avec la langue anglaise. En effet, l'anglais est le langage le plus "rouillé" des temps modernes. Nos pauvres écoliers arrivent au niveau du baccalauréat, après sept ans d'étude d'anglais, à raison de deux ou trois heures par semaine, après vraiment beaucoup d'efforts, sans être capables de construire des phrases correctes. C'est que l'anglais est une langue beaucoup plus pénible à parler correctement qu'on ne le croit. Au niveau du bac, peut-être 7% des élèves seulement peuvent s'exprimer correctement en anglais appris au cours de leur scolarité. Un tel effort, si peu rentable, est-il vraiment encourageant pour l'enseignement tunisien? Si vous êtes non anglophone de naissance et que vous croyez bien parler l'anglais, tentez donc de voir des films américains ou britanniques sans sous-titrages. Les alphabets occidentaux ne sont pas, comme on le croit facilement, entièrement phonétiques: une même lettre désigne plusieurs sons et un même son est désigné par plusieurs lettres; certains éléments phoniques (par exemple l'intonation) n'ont pas d'équivalent graphique, certains éléments graphiques n'ont pas d'équivalent phonique; certains signes graphiques fonctionnent à la manière des hiéroglyphes, etc. Ceci concerne en particulier les langues étrangères comme l'anglais. En effet, L'anglais écrit et l'anglais parlé ne sont pas isomorphes, en d'autres termes, un signe graphique ne représente pas toujours le même son à l'oral et inversement. Il n'y a que très peu de lien entre l'écrit et l'oral en anglais. C'est pour cela qu'il faut absolument des livres d'anglais avec des CDs ou des cassettes pour l'enseignement de l'anglais dans nos écoles secondaires. Le fait d'écouter des textes (sur cassette ou sur CD) jusqu'à la compréhension parfaite est le meilleur moyen d'apprendre et surtout de maîtriser une langue étrangère. Les livres d'anglais scolaires en Allemagne contiennent tous les dialogues et les exercices sous forme de séquences audios.


Et ce sont vraiment des petites choses qui nous manquent pour la maîtrise parfaite de l'anglais. En effet, on ne peut pas apprendre l'anglais avec des livres scolaires sans cassette ou CD. Les livres d'anglais scolaires en Allemagne contiennent tous les dialogues et les exercices sous forme de séquences audio.

Il faut donner la chance à nos écoliers de maîtriser une deuxième langue sans difficulté. Le fait d'écouter des textes, sur cassette ou sur CD, est le meilleur moyen d'apprendre et surtout de maîtriser une langue étrangère. On procède comme pour notre langue maternelle. Vous entendez, vous écoutez (au début en lisant), vous comprenez et puis vous reproduisez! C'est aussi simple que cela... Il faut s'habituer aux sons et à la façon dont ils sont combinés en mots et en phrases. Sinon, on risque de nous retrouver face à un anglophone et de ne rien comprendre!

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 10-11-2016 09:43
Dans l'article ci-dessus on peut lire: 'des jeunes dont la formation, très souvent, ne répond pas aux demandes d'un marché du travail toujours plus demandeur en compétences spécifiques. L'étude de l'IACE sur l'emploi publiée pendant l'année 2016, révèle que les deux tiers des candidats au recrutement se révèlent incompétents. Ces candidats ne remplissent pas les critères liés au poste pour lequel ils aspirent et lors de la phase de recrutement on relève que beaucoup d'entre eux sont incapables de formuler des présentations écrites et orales résumant leurs précédentes expériences : les implications en termes de parcours professionnels sont dramatiques. Ce phénomène est intrinsèquement lié au système d'éducation et de formation en place aujourd'hui dans notre pays."

===> Il faut comprendre que nos diplômés ne peuvent pas être du jour au lendemain productifs à l'intérieur d'une entreprise, il faut leur accorder un temps d'initiation aux nouveaux défis à l'intérieur de l'entreprise. En Allemagne, après avoir fait mon diplôme avec option informatique à l'université de Munich j'ai cherché du travail chez un partenaire de la firme BMW en tant qu'informaticien. On m'a proposé de faire de la programmation en Java Enterprise alors que l'on n'enseigne pas dans les universités allemandes et que je n'ai jamais programmé auparavant en Java Enterprise. En effet, le rôle de l'université n'est pas d'enseigner la programmation en Java Enterprise mais plutôt de transmettre le savoir faire, la base et la pensé logico-mathématique qui permettraient d'apprendre en autodidacte ce qui n'a pas été enseigné à l'université. J'ai appris la programmation Enterprise à l'intérieur de l'entreprise allemande. D'ailleurs ça ne fait aucun sens et c'est même impossible de préparer les étudiants à satisfaire les différents besoins infinis du marché du travail'

De même l'université allemande ne donne pas de formation en SAP où il y a un manque énorme de spécialistes, oui ce n'est pas le rôle de l'université de donner un enseignement en SAP. Il faut comprendre que SAP n'est pas une science que l'on pourrait enseigner à l'université. Le jour où BMW a introduit le SAP dans ses différentes localisations à l'échelle internationale j'ai fait un Download de SAP R/3, je l'ai installé sur mon micro-ordinateur et le reste je l'ai trouvé sur le web, je n'avais même pas eu besoin d'acheter de livres à des prix irraisonnables' J'ai appris à maitriser le SAP (entre autres ABAP) à l'intérieur de l'entreprise allemande.

,
Ce qui manque plutôt en Tunisie est la collaboration de nos établissements d'enseignement supérieur avec les grandes entreprises tunisiennes pour la réalisation de grands projets socio-économiques. Oui, l'université tunisienne devrait offrir ses services à des entreprises tunisiennes en lui proposant une assistance technique pour développer les techniques de base et de grands projets entre autres industriels..

De même, on peut lire dans l'article ci-dessus: "Si l'université tunisienne est aujourd'hui jugée pour son inadaptation aux tendances du marché, pour s'être déconnectée des besoins des entreprises lançant sur le marché des diplômés inaptes à s'y insérer, et ainsi être en grande partie la source du chômage massif." ===> Il est complètement absurde de prétendre que l'université tunisienne est en grande partie la source du chômage massif! La faute est plutôt à ceux qui n'accordent pas la chance à nos diplômés de s'initier aux nouveaux défis à l'intérieur de l'entreprise.

Jamel Tazarki

DHEJ
| 10-11-2016 08:48
Alors de grâce qu'il ne se mêle pas du privé et qu'il ne tue pas le postes d'emplois existants pour payer ses erreurs ...


Le problème n'est pas la création de l'emploi mais l'identification du travail à faire ...


Je cite la réfection des trottoirs, l'éclairage public, ll'aménagement du territoire avec une protection contre les inondations ...


Mieux encore pour les crétins de gouvernants la FLUIDICATON DE LA GOUVERNANCE pour une bonne productivité de L'ÉTAT!


En attendant le chômage developpe l'importation de la NICOTINE et de la CAFÉINE et tant mieux pour les importateurs qui détiennent le monopole QUOI DES FAMILLES bien sucrées.

Dr. Jamel Tazarki
| 10-11-2016 08:37
Je donne d'abord un extrait d'un article de Mr. Sofiene Ben Hamida sur le lien suivant: http://www.businessnews.com.tn/L'investissement-étranger--attention-aux-mirages-!,523,66951,3

"Au cours de sa récente rencontre avec les acteurs économiques tunisiens, le chef du gouvernement Youcef Chahed a appelé les hommes d'affaires et les entrepreneurs tunisiens à prendre plus de risques. Cet appel, lancé en faisant bien attention aux formes diplomatiques d'usage, est un véritable réquisitoire contre une certaine catégorie d'entrepreneurs égoïstes qui ont toujours parasité l'Etat pour leurs propres profits.
L'heure est à la transparence et au franc-parler nous dit-on. Avouons donc que parmi les acteurs économiques actuels, certains ne doivent leurs fortunes et leurs positions financières qu'aux largesses et au favoritisme d'un Etat-providence qui, par clientélisme politique, les a toujours choyés. Avouons aussi que parmi ces acteurs politiques, certains s'empressaient, et s'empressent encore, de verser des milliards au parti politique au pouvoir, puis aux partis dominants, alors qu'ils rechignent à s'acquitter de leurs impôts envers l'Etat.
Cela a profité aux acteurs économiques, aux partis et aux carrières des politiques mais n'a nullement profité au pays. Avouons enfin, que des centaines d'hommes d'affaires, trop près de leurs sous, ont décidé depuis 2011 de réduire leurs activités, ou tout simplement de les délocaliser, au Maroc ou ailleurs, sans penser un seul instant à leur responsabilité envers un pays, qui passe par une période difficile certes, mais qui leur a tant donné.
Les acteurs économiques tunisiens doivent montrer aujourd'hui qu'ils s'inscrivent tous dans une dynamique nationale qui vise de sortir le pays au plus vite du marasme économique et social actuel."

Je résume: la majorité des membres de notre UTICA sont ceux qui ont profité durant la dictature des privilèges, des crédits hors des conditions de marché que certains n'ont jamais remboursé et de la privatisation de nos biens publics à des prix dérisoires. Il faut comprendre enfin que "notre" UTICA est incapable de créer de l'emploi et de la richesse, et j'espère que vous comprenez pourquoi la Tunisie stagne à cause de leur stagnation.


Penser autrement: effectuer la commande publique auprès des petits PME!
L'Allemagne compte actuellement environ 350.000 PME. Elles se répartissent de la façon suivante en fonction de leur nombre de salariés:
de 1 à 9 salariés : environ 250.000
de 10 à 49 salariés : environ 45.000
de 50 à 249 salariés : environ 35.000
de 250 à 499 salariés : environ 20.000

Au cours de l'année 2015, près de 340.000 PME (réalisant chacune moins de 40 millions d'euros de chiffres d'affaires) ont totalisé près de 220 milliards d'euros d'exportations. Cela représente 25% du total des exportations allemandes (Cf. IfM-Bonn).

Les plus grandes PME industrielles (entre autre des entreprises familiales dont les chiffres d'affaires se situent entre 70 millions et 5 milliards d'euros) constituent les moteurs de l'économie allemande (Cf. IfM-Bonn). Elles se développent très vite et gagnent plus d'argent que les grands groupes et exportent 45% de leur fabrication.

Les PME de 1 à 9 salariés ne manquent pas en Tunisie et leur pourcentage par rapport au nombre d'habitants est même supérieur en Tunisie qu'en Allemagne. Ce qui manque en Tunisie, ce sont les PME dont le nombre de salarié dépasse les 80 salariés qui seraient capable de rationaliser la production, d'augmenter la productivité tout en diminuons le prix de revient. Ainsi je me demande, pourquoi le gouvernement tunisien ne s'engagerait pas à effectuer un volume de 10% de la commande publique auprès des petits PME afin de leur permettre de s'agrandir. La commande publique est un formidable levier afin de motiver nos petites entreprises à s'agrandir. L'achat public représente plus que 8 milliards de dinars par an pour l'État et ses différentes institutions. Ainsi le Pacte national pour la création de l'emploi serait de mobiliser l'achat public afin d'accompagner le développement des petits PME. Pourquoi, effectuer les commandes publiques auprès de nos milliardaires entrepreneurs et ignorer toutes ces petites PME pleine d'énergie et qui voudraient produire plus et s'agrandir, si seulement elles avait les moyens. Oui, je propose de mettre en place un partenariat couvrant l'achat public des produits, services ou travaux auprès des petites PME sans qu'il soit nécessaire de procéder à une mise en concurrence.

Je résume: certains membres de l'UTICA sont devenus un de nos grands problèmes socio-économiques et non pas la solution. Il faut plutôt aider les petites PME à s'agrandir afin de créer de l'emploi.

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 10-11-2016 08:11
Quand un caractère (quel qu'il soit) d'une population dépend de critères très variés et pas forcément dépendants entre eux, la répartition de ce caractère dans la population suit généralement une Loi Normale (Loi de Gauss). La courbe de celle-ci ressemble à une cloche, avec le plus grand nombre d'individus au milieu, et une symétrie par rapport à la moyenne. Une telle loi se définit par sa Moyenne (ou Espérance) et son Ecart-Type (variation, correspond visuellement à l'aplatissement de la courbe).

Francis Galton (1822-1911) a dit à propos de la distribution normale (de Gauss): "Cette merveilleuse forme d'ordre cosmique exprime apparemment une volonté divine."

Même l'intelligence suit les règles d'une distribution normale. Autrement dit, que les déviations dans les deux sens, par rapport à la moyenne du talent et de l'intelligence dans la population, suivent une distribution gaussienne.

Ce qui fait, d'après la distribution normale de l'intelligence, la répartition du QI (du Quotient d'intelligence) au sein d'une population est la suivante:
a) Une majorité est d'une intelligence moyenne et peu créative (forte en particulier en reproduction)
b) une extrême minorité est d'une extrême débilité
c) une extrême minorité est d'une extrême intelligence.

Nos 300000 milles académiciens chômeurs ne sont pas tous très intelligents et la plupart d'entre eux ne savent que reproduire ce que leur a été montré auparavant, par contre parmi ces 300000 académiciens il doit y avoir une minorité très intelligente, autodidacte et capable d'abstraction logico-mathématiques. Peut-être que dix milles, deux milles ou même une centaine de nos académiciens chômeurs sont d'une grande intelligence et cette centaine pourrait faire à nouveau tourner les spirales du progrès socio-économique et de la création de richesses en Tunisie et pour tous les Tunisiens.

Les diplômés allemands ne sont pas plus géniaux que les diplômés tunisiens. L'Allemagne est plein de diplômés nuls qui ne savent que reproduire des processus sans aucune créativité. Dans les PME d'une centaine de salariés en Allemagne, il y a toujours une ou au maximum deux personnes très intelligentes et qui pensent pour le reste qui ne sait que reproduire ce qui lui a été ordonné.

Le pourcentage de diplômés capables d'abstraction logico-mathématiques est plus fort en Tunisie qu'en Allemagne. Le plus grand handicap des diplômés tunisiens et la non maitrise de l'anglais. L'enseignement des langues étrangères et beaucoup mieux en Allemagne qu'en Tunisie. Et Mr. Neji Jalloul, notre ministre de l'éducation nationale, n'a rien compris aux vrais problèmes de l'enseignement secondaire et primaire en Tunisie

Le problème principal de la Tunisie est que l'extrême intelligence est inactive et son rendement est trop faible afin de faire à nouveau tourner les spirales du progrès socio-économique et de la création de richesses. IL faut détecter l'extrême intelligence qui est en train de se perdre dans la masse'

Si on montre aux Tunisiens comment fonctionne l'élevage traditionnel des crevettes, l'hydro culture, le biogaz, le traitement de l'eau de pluie afin de la rendre potable, le traitement des eaux usées avant de les canaliser vers la mer, eau potable par évaporation dans les zones sahariennes, etc., etc., etc. Ils seront capables de reproduire ce qu'ils ont appris. Et pour cela, ils ont besoin de l'aide de la minorité de la population tunisienne d'une extrême intelligence.

Exemple:
L'achat d'un logiciel de pronostics sportifs chez une société étrangère à 23,9 Millions de dinars est en contradiction avec la volonté de notre gouvernement de créer de l'emploi pour nos académiciens en chômage.

http://www.businessnews.com.tn/promosport-fete-sa-nouvelle-solution-pour-la-gestion-des-pronostics-sportifs,520,63054,3

Dans ce cas il aurait suffi de charger certains de nos diplômés à produire ce logiciel, et qui seront soumis à des contraintes de temps et à des obligations de résultats. Oui, tout est sur le web, il suffit de savoir lire afin de fabriquer ses propres logiciels'

De même, on pourrait fabriquer nos propres avions afin de protéger nos frontières. D'abord, on laissera certains de nos diplômés fabriquer des modèles réduits radiocommandés (avions modèles RC), et après on passera aux prototypes réels, oui tout est sur le web.

Jamel Tazarki