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Les RCDistes renaissent petit à petit de leurs cendres
16/08/2016 | 19:59
5 min
Les RCDistes renaissent petit à petit de leurs cendres

 

Les anciens RCDistes, purs et durs, sont en en train de renaître de leurs cendres. Après avoir touché le fond au lendemain de la Révolution du 14 janvier 2011 et la dissolution de leur parti, au cours du mois de mars 2011 suite à une requête déposée par l’éphémère et mystérieux ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, que de chemin parcouru par les ex-sociétaires de ce parti.

 

Cinq ans et demi après la débâcle et alors que tout le monde croyait à un enterrement définitif du parti aux « deux millions d’adhérents », nous voilà devant une formation politique qui recommence à faire parler d’elle.

Il faut dire que les « notables » de l’ex-RCD commençaient à réapparaître sur la scène, dans un premier temps, à travers d’autres partis dont notamment Al Moubadara de Kamel Morjane, puis timidement avec Nidaa Tounes et même, très discrètement avec Ennahdha.

Avec l’organisation des premières élections définitives, législatives et présidentielle de 2014, on a assisté à une tentative sérieuse ex-RCDistes de se regrouper au sein d’un nouveau parti, dénommé le Mouvement destourien présidé par Hamed Karoui qui était un des premiers à ne pas nier le passé «novembriste » du parti, à faire un timide mea culpa et à participer à certains plateaux radiotélévisés.

 

Toutefois, ce semblant de retour s’est révélé, finalement, un simple feu de paille dans la mesure où les ténors du Mouvement ne paraissaient pas bien convaincus de leur action. Mais c’était compter sans la présence d’une femme qui croyait et croit encore en la cause, en les valeurs et à l’œuvre de ce parti avec ses faiblesses et ses forces, ses réalisations et ses déboires, ses points négatifs et positifs.

Il s’agit de la juriste, avocate de son état, Abir Moussi est parvenue à restructurer le parti en lui conférant un nouveau souffle, et ce sans chercher de nouvelles recettes.

 

Très attachée à l’ex-RCD et nostalgique à souhait, Abir Moussi vient de reprendre carrément le Mouvement destourien à « son » compte en lui redonnant l’ancienne dénomination avec inversion de l’ordre devenant, ainsi, le Parti Destourien Libre (PDL) comprenant exactement les mêmes structures et pratiquement les mêmes appellations.

On citera, entre autres le Bureau politique (diwan essiassi), le Comité central, la Fédération destourienne, la Circonscription et la Cellule (Al khaliya au lieu de choôba).Il y aura, aussi, le président, un poste occupé, désormais, par Abir Moussi, et le secrétaire général du parti sans oublier le retour au terme de « l’unanimité » pour remplacer l’autre terme équivalent en vogue : le consensus.

On remarquera que la nouvelle présidente du parti a tenu et obtenu que le congrès dit de la « Constance » soit organisé le 13 août 2016, date symbolique et fétiche célébrant la Fête de la Femme et le 60ème anniversaire de la promulgation du Code du statut personnel (CSP) et, surtout, à l’ancien siège central du RCD dissous à la Kasbah, lieu transformé en Théâtre de ville.

Ce congrès constitutif a pu réunir plus de 1200 et a permis à Abir Moussi, jusqu’ici coordinatrice du parti, de devenir, par plébiscite unanime, présidente du mouvement succédant à son président sortant Hamed Karoui. Quant Hatem Laâmari, il a été nommé secrétaire général du parti.

 

Emportée par la ferveur du moment et la nostalgie des lieux, elle n’a pu s’empêcher de dire : « Aujourd’hui, nous fêtons ce Congrès constitutif du mouvement destourien. Notre mouvement n’est pas mort ! Nous sommes ici chez nous dans ce lieu hautement symbolique qui est notre demeure. Nous ne sommes ni au stade de Radès, ni au Kram ni à la Kobba d’El Menzah… . Ce moment est un moment historique ». Avant de s’exclamer : « Voilà ce qu’a laissé le leader Bourguiba : des hommes» !

 

Après avoir lu une lettre adressée aux congressistes par le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, qui a félicité le mouvement pour la tenue de son congrès tenu tout en expliquant les raisons l’ayant empêché de répondre positivement à l’invitation, la présidente du parti a également évoqué la Révolution de 2011 et la persécution entamée contre les destouriens.

C’est alors qu’elle a déclaré : «Depuis 2011, nous avons été diabolisés, nous sommes devenus une marchandise aux mains des partis. Mais, nous n’accepterons plus cela. Le mouvement destourien est une pensée, une patrie, un message ce n’est pas juste un parti, il ne va pas se disloquer aussi facilement. A tout ceux qui respectent les principes bourguibiens nous tendons la main ».

Ensuite, profitant d’une énumération des réalisations, elle a cité, dans un ordre chronologique, Farhat Hached, le leader Habib Bourguiba et … Zine El Abidine Ben Ali… .

 

Il est bon de rappeler et souligner qu’Abir Moussi a été, pratiquement la seule de l’ex-RCD à se battre contre vents et marées pour défendre le parti. Elle était la seule à se présenter au tribunal de première instance de Tunis, le 9 mars 2011, puis le 28 du même mois à la Cour d’Appel pour assister au procès ayant entériné la dissolution définitive du RCD.

Tout le monde se rappelle sa combativité face à des avocats déchaînés qui l’avaient même agressée avant d’être interdite d’exercice et d’être traduite devant le tribunal pour « agression » contre des collègues. Un procès qu’elle avait fini par gagner grâce à des vidéos ayant montré clairement que c’était elle qui avait subi des agressions physiques.

 

Abir Moussi n’a pas baissé les bras et a toujours reconnu tout haut sa fierté d’avoir appartenu au RCD avec ses aspects positifs et négatifs. Elle n’a jamais tenté d’adhérer à un autre parti politique malgré les tentations. Ce qui lui a valu d’être bannie, à quelques exceptions près, des espaces médiatiques.

Et à chaque fois qu’elle était invitée à un plateau, elle s’arrangeait pour crier haut et fort ses convictions et ses constantes

Faisant, donc, preuve de résistance et d’endurance, elle a fini par récolter les fruits de son action et de son combat. Dotée de charisme et de son jeune âge de 41 ans, Abir Moussi serait promue à un avenir politique certain, mais sûrement semé d’embûches…

 

Sarra HLAOUI

16/08/2016 | 19:59
5 min
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Commentaires (28)

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docteur hassan charni
| 19-08-2016 01:29
Nous vivons dans un monde où s'enchaînent les catastrophes en ce moment on peut ainsi facilement le sentiment que nous ne pouvons rien, que nous ne faisons que subir est-ce la réalité ?

Nous vivons une période hallucinante :  les attentats s'enchaînent au nom d'une soi-disant vérité. A chaque épisode tragique, on fait le voeu que cela s'arrête, et le prochain nous donne tort. On peut se sentir impuissant, vivre dans la peur, s'empêcher de vivre pleinement dans la crainte que notre nom rejoigne la liste déjà trop longue des victimes.

On peut aussi se demander QUAND l'homme aura été au bout de sa bêtise, au bout de son ignorance au bout de ce qu'il y a de plus noir en lui.

Nous ne cessons de répondre à la violence par la violence, et ce depuis des années.

Est-ce que cela fonctionne ?

Pas le moins du Monde, et c'est, selon Einstein de la vraie folie que d'attendre un résultat différent en reproduisant sans cesse la même chose. De la folie. Et nous sommes dans cette folie :  nous recommençons les mêmes actions, en espérant que les résultats changent ;  Nous espérons que cette fois, ce sera la bonne.

N'en avons-nous pas assez de cette folie ?

Moi aussi et je sais que nous sommes nombreux à ressentir ce que je ressens.

Je suis écoeuré de tant de haine et je ne parle pas ici seulement de celle des terroristes.

je parle de ce que les journalistes font de ces événements.

je parle du fait que nos gouvernements nous nourrissent de l'idée que dans le monde il y a les méchants et les gentils, et que par chance nous sommes nés du bon côté et que nous sommes en guerre pour faire régner le bien Foutaise !

Je parle de la haine que ressentent bon nombre de personnes devant leur téléviseur qui tourne en boucle, toujours sur les mêmes mauvaises nouvelles.

Je parle de la haine, de l'intolérance que nous avons envers ceux que nous ne connaissons pas et qui nous font peur par leurs différences, envers nos collègues de travail, envers nos voisins, et parfois même envers des membres de notre famille.

<> me diriez-vous.

Laissez-moi vous dire ce que je crois :

Je crois qu'il n'y a pas de <> haine. La haine et la haine. POINT. C'est la même énergie que j'envoie dans le Monde quand je me parle intérieurement comme si j'étais un moins-que-rien, quand je crache ma haine sur mon voisin, ou quand j'abats un innocent. La même énergie, la même vibration.

Est-ce une mauvaise nouvelle ? Non, pas du tout.

Enfin, SI, pour notre ego qui voudrait nous faire croire que nous ne pouvons rien faire, que nous ne sommes que des pauvres victimes, de pauvres petites choses qui ne pouvons pas agir, j'avoue, la nouvelle n'est pas bonne. Pour lui qui voudrait nous faire croire que le problème <> , et que ce sont les autres qui doivent changer pour que tout s'arrange comme par magie, c'est vrai que la nouvelle va être dure à avaler. Tant pis pour lui !

Et en même temps, cela reste une bonne nouvelle parce qu'elle signifie que si je participe au malheur du Monde en envoyant mes pensées de haine, de colère, de tristesse, je peux aussi, à l'inverse, changer le monde en envoyant des vibrations plus hautes, des vibrations d'amour, de paix. Alors, oui, je sais, votre ego vous dira que mes propos sont cul-cul la praline, que je dois vivre sur l'île des bisounours pour penser ça. Soit. Et en même temps, je vis dans le même monde que vous et le physicien que j'étais vous dirait d'aller faire un tour ce que je sais la physique quantique aujourd'hui : Tout est vibration. Tout. Et nous sommes tous reliés les uns aux autres.

Alors, oui, je crois que chacun de nous a le pouvoir de contribuer à changer le Monde, en commençant par se changer lui-même. C'est même plus qu'un pouvoir, c'est un devoir civique que nous avons envers nos enfants et les générations futures.

La première étape de ce grand changement intérieur et de plonger en nous pour y découvrir nos blessures, pour nous reconnecter aussi à notre formidable puissance. Nous nous apercevrons alors que nous sommes bien plus que ce nous croyons. Tellement plus. C'est ainsi que nous serons capables de nous aimer nous-mêmes, et que notre Monde changera définitivement.








7ay
| 18-08-2016 20:07
Contre vent et marées il demeure sans égal et tous les charlatans nés de cette fameuse révolution ne lui arrivent pas aux chevilles. Ils ne se justfient que par la critique et non jamais fait lieux

kane
| 18-08-2016 09:24
Il est une évidence incontestable: si la Tunisie en est là aujourd'hui, c'est la conséquence directe de la politique catastrophique du règne de la mafia Ben Ali-Trabelsi. Et certains ont le culot de se réclamer de ce régime en le criant haut et fort? Avancer à reculons...c'est ça la nouvelle devise de la Tunisie d'après 2011 (ou faire du nouveau avec du moisi, au choix...)?

Abel Chater
| 17-08-2016 22:03
Réponse à mon frère @EL OUAFI (le vrai)
Mon frère ça fait plaisir d'avoir de tes nouvelles. Je suis en vacances ailleurs.
Je te souhaite bonnes vacances en Tunisie et te prie de bien régaler de la joie et du bonheur tunisiens, dont tous les chacals humains de ce forum meurent de jalousie et essaient par tous leurs mensonges de banaliser.
Je t'embrasse mon frère.

Forza
| 17-08-2016 20:58
les dérapages dictatoriale de ce parti. Il était l'outil de la dictature. Ils doivent regarder de temps en temps cette chanson et les photos de Thala pour se rappeler le résultat du parti unique:

lien :
https://www.youtube.com/watch?v=LL9a4Ni9SL4

Anonyme
| 17-08-2016 20:17
Profondément déçu de tous les partis actuels, soit disant "clean", pour le futur je voterai pour Abir Moussa et je la soutiendrai dans tout ce qu'elle ferait : C'est une Femme qui a été tyrannisée en long et en large par tous ces nouveaux politiciens opportunistes pas patriotiques pour un sous !

rzouga
| 17-08-2016 16:34
En plus c'est la première femme chef de Parti.
J'espère seulement qu'ils ont digéré les conséquences pour le pays l'abus de pouvoir d'antan.

Tounsia
| 17-08-2016 15:13
Bravo à la combattivite de cette dame et à son entêtement malgre que je n'adhère pas à son parti . Il faudra qu'elle prenne leçon du passé . Après tout les nouveaux partis n'ont pas montré mieux pour le moment .

roufa
| 17-08-2016 14:54
c est la decadence

veritas
| 17-08-2016 14:53
J'ai jamais touché un bulletin de vote dans ma vie la prochaine fois ça sera pour le Rcd de Abir Moussa qui vaut mille fois Rachid ammar et tout les traîtres .