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Habib Essid n'a d'autre choix que de quitter le navire !
17/06/2016 | 16:59
4 min
Habib Essid n'a d'autre choix que de quitter le navire !

Rétropédalage à la présidence du gouvernement. Alors que le porte-parole avait déclaré, en début de semaine, que Habib Essid ne démissionnera pas de son poste, la Kasbah vient le démentir aujourd’hui. Le chef du gouvernement se pliera donc à l’initiative de Béji Caïd Essebsi et les différentes réunions tenues ces derniers jours ne serviraient, nullement, à chercher une quelconque alternative. De quoi afficher, ouvertement, qu’Essid, abandonné par ses soutiens, est contraint à quitter le navire.

 

« Habib Essid devra démissionner dans les plus brefs délais […] afin de ne pas envenimer davantage la situation ». C’est ce qu’avait déclaré Abdelaziz Kotti, porte-parole de Nidaa ce matin, du vendredi 17 juin, à l’issue de la réunion, tenue hier soir, par les représentants de la coalition gouvernementale. Les partis réunis avaient appelé Habib Essid à démissionner lui annonçant qu’il « ne bénéficie plus du soutien des partis au pouvoir ». « L’équipe ministérielle actuelle deviendra un gouvernement d’affaires courantes, explique Kotti, en attendant la formation du nouveau gouvernement d’union nationale ».

 

La question de savoir si Habib Essid démissionnera de son poste de chef du gouvernement est sur toutes les lèvres depuis que cette information a fuité, mi-mai, et que des bruits de couloir ont indiqué qu’il pourrait quitter la présidence du gouvernement très prochainement. Si le principal intéressé a d’abord nié une telle démission affirmant qu’il est disposé à « continuer sa mission jusqu’au bout », il a fini aujourd’hui par abdiquer se disant prêt à rendre son tablier « dès que les concertations seront terminées », avec les différents représentants des partis de la coalition gouvernementale.

 

A ce niveau, c’est donc Béji Caïd Essebsi qui remporte la manche forçant Habib Essid à partir sans faire trop de chichis. Tout porte à croire, aujourd’hui, que le locataire de la Kabsah remettra les clés sans passer par un vote de confiance au Parlement. En effet, le porte-parole de la présidence du gouvernement, Khaled Chouket, vient d’être désavoué aujourd’hui par un communiqué de la présidence du gouvernement. Le communiqué, publié ce matin, annonce clairement que Habib Essid se pliera à l’initiative présidentielle et qu’il ne compte nullement y opposer une alternative. Khaled Chouket avait déclaré, il y a à peine trois jours, sur Mosaïque Fm, que Habib Essid, ne démissionnera pas de son poste. Ceci n’est plus d’actualité aujourd’hui.

 

Il semblerait qu’aujourd’hui Habib Essid dispose moins de soutiens que ce qu’il parait. Alors que Nidaa était le seul parti de la coalition au pouvoir à s’opposer fermement à ce que Essid reste à la Kasbah, il semblerait que les autres représentants se soient ralliés à cette idée. En effet, Abdelaziz Kotti a affirmé que les partis de la coalition ont demandé une réunion avec Habib Essid afin de lui annoncer qu’il ne bénéficie plus du soutien des partis au pouvoir.

Chose démentie par le dirigeant d’Ennahdha et président du conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, qui a indiqué à Express Fm ce matin que les déclarations de Abdelaziz Kotti étaient « fausses » insistant sur le fait qu’aucun communiqué officiel n’a été publié au nom de la coalition à ce sujet. En effet, Ennahdha n’a pas encore, du moins ouvertement, appelé à la démission de Habib Essid et se dit attaché à le soutenir publiquement. Et pourtant, la Kasbah annonce, à la surprise générale aujourd’hui, que Essid est prêt à céder sa place pour un chef de gouvernement d’union nationale.

 

Ce nouveau gouvernement devra être soit « politique par excellence », selon les revendications de Nidaa Tounes qui se dit attaché à ce que l’un des siens soit placé à sa tête sous prétexte que « dans le gouvernement actuel, on compte de nombreux technocrates qui n’ont pas été capables d’assumer leurs responsabilités et de prendre des décisions et dont le rendement est inférieur aux ministres dits politiques ».  « L’étape à venir est purement politique et nécessite des décisions difficiles et des réformes, ce qui implique des politiciens », affirme Abdelaziz Kotti.

 

Le chef du gouvernement a rencontré aujourd’hui les représentants des partis de la coalition gouvernementale auxquels il a annoncé qu’il démissionnera prochainement et qu’il sortira « par la grande porte » dans une volonté de ne pas fuir ses responsabilités.  Lors de cette réunion, les parties réunies ont affirmé ne pas assumer l’échec du gouvernement Essid.


En effet, Habib Essid a été placé à la tête d’un gouvernement composé de politiques et de technocrates dans une période délicate pour le pays afin d’entreprendre les réformes nécessaires et de trouver des solutions urgentes à des dossiers épineux qui trainent. Rien n’indique que son successeur, dont on ignore le nom aujourd’hui encore, pourra assurer un meilleur rendement. Plusieurs noms ont été prononcés aujourd’hui  mais aucun d’eux ne jouit d’un réel plébiscite pour l’instant.

 

Synda TAJINE

 

 

 


17/06/2016 | 16:59
4 min
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Commentaires (15)

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lechef
| 20-06-2016 11:13
Après une défaite totale de tous les chefs de gouvernements '' hommes '' qui se sont succédés depuis 2010, pourquoi ne pas essayer l'option d'une femme mûre à la cinquantaine qui pourra s'investir totalement corps et âme pour la Tunisie.
Elles existent et elles sont mêmes nombreuses qui pourraient réussir et remettre les pendules à l'heure par des décisions que les hommes, malheureusement, n'ont pas pu prendre.

R.T.
| 19-06-2016 16:02
Possible que ça réussira comme en Allemagne?.........

EL OUAFY avc Y à la fin
| 19-06-2016 02:03
Ce qui succédera Es Sede va souffrir trop il se trouvera dans une situation pleine des instances problèmes économique ; social et sécuritaire et les contestations ne cessent et la majorité ignorent que les revenus de l'Etat sont en décroissance depuis les manifestations violants du 14 Janvier 2011 et pour soulever n'importe problème il faut de l'argents .
Kamel Mordjane selon son long expérience pourra assumer la fonction de chef de gouvernement avec un peu de souffrance bien sure .

Mansour Lahyani
| 18-06-2016 14:29
Oui, c'est vrai : Kamel Morjane est grand, il est beau, tout ça ne peut en faire qu'un grand et beau chef de gouvernement... Sinon, pourquoi ce préjugé si favorable : l'avez-vous déjà conduire un gouvernement, qui plus est "d'union nationale"??

Nephentes
| 18-06-2016 13:55
ce qui révolte c'est que l'initiative du Béji n'est pas la sienne : on lui carrément ordonné de procéder à un remaniement de al gouvernance du pays.

MAIS POURQUOI ??

EST CE QUE PARCE QUE ESSID N'OBÉIT PAS à :

la feuille de route dessinée par le FMI en 2017 et 2018 ?

les décisions prises en dehors du sol tunisien de privatiser certaines entreprises semi-publiques et de les vendre à des opérateurs européens et US connus d'avance ?

de ne pas libéraliser davantage marchés des capitaux et conditions d'accès au marché financier national ?

Déni de souveraineté , déni de dignité

Messaouda
| 18-06-2016 08:28
Des le depart,la voie postrevolutionnaire a ete imposee par Ghannouchi et ses allies. leur choix d une constituante et tout le cirque qui a suivi etait la plus mauvaise des voies a suivre,on connait tout le cirque et les resultats avec les enormes depenses occasionnees par ce choix
Les citoyens Tunisiens ont ete les dindons de la farce bien organisee par le
Duo infernal Essebsi/Ghannouchi......et la demission des veritables patriotes et hommes politiques.L UGTT a suivi honnetement ou malhonnetement le rythme impose est une autre question,mais la chaos social entre eventuellement dans la strategie suivie par les deux vieux renards.Une possibilite reste aux mains de la societe civile qui devrait imperativement reprendre l initiative sinon l espoir d un changement restera tres mineur avec l emergence d un pouvoir personnel theocratique ou la justice,
et la dignite seront les grands perdants.
Il n est jamais trop tard,seul le bon choix d un chef de gouvernement d une certaine carure et une forte personalite et l independance des deputes representants du peuple avec le reveil de la societe civile peuvent remettre eventuellement la machine en marche.

Messaouda
| 18-06-2016 07:58
Tout a fait,Morjane peut ramener un peu d espoir,l homme est tres serieux,honnete,competent avec beaucoup d experience.....mais les deux renards Essebsi/Ghannouchi n accepteront jamais un homme comme Morjane,ils trouveront certainement un homme de petite nature,docile,sous leurs ordres comme un chiot pour appliquer leurs directives.

Himar
| 18-06-2016 01:01
Pourquoi faire un cadeaux à ces sous fifres de HCE ? Tant qu'à faire, laisse les se chamailler à l'assemblée, tu n'en sortiras que gagnant.
Si Habib, prière de ne pas démissionner ! je vais brailler jusqu'au matin pour que tu ne démissionnes pas.

ommiaziza1912
| 17-06-2016 23:43
Le vieux et le gourou l ont lache depuis longtemps et ils se moquent de lui maintenant. Alors que lui tient bec et ongle a son poste.

kaaboura
| 17-06-2016 22:50
le seul capable de relever la tunisie est m kamel morjane grace a sa sagesse sa fermete et l experience