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Tourisme : la relance n'est pas pour aujourd'hui !
16/03/2016 | 19:58
5 min
Tourisme : la relance n'est pas pour aujourd'hui !

Ce n’est un secret pour personne, le tourisme en Tunisie est, le moins qu’on puisse dire, sinistré. L’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie tunisienne, il n’y a pas si longtemps, le tourisme a subi de plein fouet les conséquences des actes terroristes à répétition. La destination Tunisie peine à attirer les touristes et toutes les solutions mises en œuvre pour y remédier, un tant soit peu, ne donnent pas grand-chose. C’est dans ce contexte de crise que le département du Tourisme se démène afin de trouver une stratégie, plus à même, de colmater les brèches…

 

 

Les 15 et 16 mars se tient le Forum annuel des représentants de l’Office national du tourisme tunisien. A cette occasion, la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Salma Elloumi Rekik, a présenté une nouvelle stratégie de promotion touristique. Le mot d’ordre, présenter un nouveau portrait de la Tunisie qui mettra en exergue les meilleures offres touristiques. On apprend également que le département envisage de renforcer le budget consacré à la promotion touristique des pays qui n’ont pas mis de restrictions de voyage vers la Tunisie.

 

Il faut dire que les pays européens, auparavant le premier marché touristique vers la destination, se montrent plus que frileux. La Tunisie est boudée par les Tour-operateurs et les restrictions de voyage visant noter pays ne sont pas négligeables. C’est que la Tunisie est aujourd’hui classée destination à haut risque, et pour cause la multiplication des attaques terroristes depuis déjà quatre ans. Deux drames en particulier ont précipité la chute de tout le secteur : l’attaque contre le musée du Bardo en mars 2015 et celle de Sousse en juin de la même année. A travers ces attentats, c’est le tourisme qui était bel et bien visé. Pas moins de 22 victimes au Bardo et 39 dans l’hôtel de Sousse, toutes de nationalités étrangères (excepté un agent de la brigade antiterroriste). C’était le coup de grâce.

 

En dépit des marques de soutien affiché par les pays dits amis, s’en était fini avec la destination Tunisie… Tout un pan de l’économie tunisienne est touché, le tourisme entrainant dans son sillage, bien évidemment, d’autres secteurs, tels que l’artisanat ou le transport aérien. Du côté des professionnels du secteur, hôteliers ou agences de voyage, la catastrophe. Par ailleurs, une source de devises pour le pays s’est tarie. Un bien triste tableau !

 

Les recettes du secteur touristique ont régressé de 33,8%, passant à 2249 millions de dinars fin novembre 2015 par rapport à la même période de 2014. Une baisse de 44,7% a été, également, enregistrée dans les nuitées par rapport à 2014 et de 54,6% par rapport à 2010. Les revenus du tourisme continuent en ce début 2016 leur chute libre.

Ainsi, les professionnels estiment qu’il s’agit de la plus importante crise du tourisme dans l’histoire de la Tunisie et prévoient la poursuite de celle-ci durant cette année, alors que les tour-operateurs internationaux et notamment britanniques n'ont pas programmé la destination Tunisie, dans leurs activités en 2016. Une situation qui a fatalement engendré la fermeture de plusieurs unités hôtelières et mis au chômage des centaines de familles.

 

Lors du Forum, Radhouen Ben Salah, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie a jugé nécessaire de dresser l’inventaire des solutions radicales à apporter pour une restructuration des établissements hôteliers et de songer à la formation continue.

Pour sa part, Mohamed Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne des agences de voyages affirme que l’une des conditions sine qua non, pour sauver la saison touristique n’est autre que l’arrangement d’issues concrètes, en mettant l’accent sur l’importance du tourisme intérieur de voisinage. Pour appuyer son argumentaire, M. Toumi a rappelé que ce secteur a pu solliciter, l’an dernier, deux millions de Tunisiens.

 

Regagner la confiance des marchés touristiques européens ? La situation sécuritaire ne semble pas s’y prêter. Les professionnels du tourisme reprochent aux médias de renvoyer une image alarmiste de la situation en Tunisie malgré une instabilité bien réelle.

Rien que la semaine dernière, la Tunisie participait au Salon du tourisme international à Berlin (ITB). Grand-messe du secteur touristique, ce salon interprofessionnel leader couvre toute l'offre de l'industrie touristique.

Présents sur place, nos confrères de Destination Tunisie, rapportent qu’en dépit d’un stand new-look et les moyens déployés par les équipes de l’ONTT en Allemagne pour faire bonne figure, la déception a été au rendez-vous. La ministre s’est déplacée à Berlin pour l’occasion et les professionnels étaient bien là pour tenter de sauver ce qui reste de la saison, sauf que l’actualité tunisienne en a voulu autrement. Coïncidence malencontreuse, le salon a coïncidé avec les attaques terroristes de Ben Guerdène. Le marché émetteur européen ne suivra point et on rentre bredouille en Tunisie…

 

La Tunisie devra ainsi miser sur d’autres marchés susceptibles de lui permettre de garder la tête à flot. Les pays Africains, du Moyen-Orient ou Maghrébins, le marché russe et celui de l’Europe de l’Est restent accessibles. En outre, notre pays pourrait être une destination de premier plan pour le tourisme culturel ou médical. La richesse du patrimoine historique tunisien est une manne à ne pas négliger et un programme de mise en valeur de cette richesse est à même d’attirer une certaine clientèle. Le tourisme de santé pourrait également constituer un enjeu stratégique, d’autant plus qu’il s’agit là d’une tendance en pleine évolution. Tant et tant de possibilités à exploiter jusqu’à nouvel ordre…

 

Pour 2016 et la haute saison touristique, les dés sont déjà jetés. La demande se fait rarissime et pour les réservations pré-estivales, il vaudrait mieux passer. Lancer des campagnes de sensibilisation visant les marchés récalcitrants, ne semble pas suffire. Les professionnels du secteur s’accordent tous à dire que la relance ne sera pas pour aujourd’hui. L’essentiel actuellement est de tenir le coup, avoir les reins solides et préparer les prochaines saisons, du moins pour ceux qui auront résisté à cette crise…

 

 

Ikhlas Latif

16/03/2016 | 19:58
5 min
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Commentaires (33)

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Français
| 19-03-2016 10:07
Ce n'est pas en finançant des campagnes de promotion coûteuses que le tourisme va redémarrer.
Il faut que les tunisiens se mettent au travail pour:
Éliminer la saleté.
Arrêter les constructions anarchiques.
Se respecter les uns les autres.
Renoncer à l'anarchie dans la conduite automobile.
De façon à redonner au pays une image agréable, plaisante, sympathique, conviviale, heureuse, joyeuse.
Bref un pays où on aimerait revenir.
C'est avec le courage et le travail que la Tunisie retrouvera son attrait!

Tunisienne
| 19-03-2016 08:01
Bonjour Monsieur,
Je répète que Bourguiba n'avait pas vraiment le choix au regard de la situation du pays après l'Indépendance et du peu de ressources que nous avions. Il a fait avec les moyens du bord sans pour autant négliger les autres secteurs (comme vous êtes en train de le suggérer).
Il a par ailleurs mis en place le planning familial pour réduire la pauvreté et permettre une meilleure mise en oeuvre de ses politiques.
Mais il a surtout misé sur l'éducation et l'instruction pour éclairer ce peuple et lui permettre d'émerger et d'être au rendez-vous du progrès. Et je vous rappelle que les diplômés tunisiens du système Bourguiba étaient reconnus et valorisés dans le monde entier.
C'est sous ZABA que le système éducatif tunisien s'est détérioré. Pour des considérations court-termistes politiciennes évidentes (on brade les diplômes pour avoir la paix). Et c'est, de mon point de vue, l'un des reproches majeurs qu'on peut adresser à ZABA.
Enfin, j'attire votre attention sur le fait que, en qualifiant systématiquement Bourguiba de "dictateur", vous insultez, non seulement des pans entiers de tunisiens, mais aussi et surtout l'Histoire. Si Bourguiba a été dictateur (pour des raisons objectives qu'on peut identifier mais également discuter), il a d'abord été militant, combattant, libérateur, émancipateur, éclaireur et éclairé et porteur de grandes ambitions pour son pays. S'il a failli, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Et je ne suis pas absolument sûre qu'il ait complètement failli, puisque ce pays continue à rester debout tant bien que mal, malgré toutes les agressions qu'il subit de l'extérieur comme de l'intérieur.
Je vous souhaite une bonne journée et désolée si je vous ai mis dans une "case" réductrice!

observator
| 18-03-2016 19:51
Je n'avais pas fini mon commentaire et je l'avais pas corrigé et j'ai appuyé par erreur sur "envoyer votre commentaire".

Quel gâchis, durant les décennies de la dictature nous avons eu une chance en ayant une forte natalité. Si la dictature avait le sens du patriotisme et pensait à l'avenir de ce pays, elle aurait du bien former tous ces jeunes, aujourd'hui nous n'aurons pas des centaines de milliers de jeunes improductifs qui rasent les murs. Si la dictature avait fait son devoir envers cette jeunesse en investissant dans une vraie éducation, aujourd'hui ces jeunes seraient des producteurs de richesse et tout le monde en profiterait, au lieu de raser les murs par centaines de milliers sans avenir .
Et on nous vante le système éducatif Bourguiba.
Qui est qu'il y a de haineux dans tout cela ? C'est un constat sans appel.

Bien évidemment quand on dit cela on est forcément islamiste.
Pfffff

observator
| 18-03-2016 19:37
La sauce islamiste est un peu l'harissa en politique.
Je ne suis pas d'accord avec un tel alors je lui colle l'étiquette islamiste. Cela ne marche plus maintenant.

J'ai écrits un commentaire et j'ai parlé d'économie et jamais de religion forcément on est islamiste.
Je n'ai pas dit qu'il faut supprimer le tourisme mais j'ai du que la dictature a fait une grave erreur en misant sur le tourisme comme secteur clé. Il faut developper d'autres secteurs plus juteux de telle manière que le tourisme, en terme relatif, devient quantité négligeable dans la richesse ou réduire son impact sur l'économie en développant d'autres secteurs comme le numérique et autres.
Au lieu dee cela on me parle de da3ech d'Arabie du Qatar. JrvretPFFFF.

Pendant des décennies, nous avons eu une richesse démographique que nous n'aurons plus à l'avenir. Au lieu de bien préparer toutes ces générations à être des productifs des créateurs, la dictature les a mis en marge. Et le résultat est affligeant. Aujourd'hui nos écoles produisent des chômeurs au lieu de former de créateurs et de travailleurs.
Et on continue à nous vanter le système Bourguiba. Réveillez-vous il a vécu. C'est fini. man
Quel gâchis. Un pays qui n'enfante pas est un pays qui meurt et ce n'est pas un islamiste qui le dit. de toutes ces générations de jeunes en leur offrant une éducation efficace et en les préparant à un avenir meilleurles s tp La population NOmentaire qui parle d'économie et jamais de religion et à défaut d'arguments on m'oppose la sauce islamiste. ça ne marche plus.

Je répéte j'ai dit quand tablant sur le tourisme comme un secteur clé de l'économie et en y investissement d'énormes moyens, la dictature de Bourguiba a commis une erreur stratégique et aujourd'hui nous en payons le plus le plus fort. C'est crime.
Dans un sytème nas

Herr
| 18-03-2016 11:39
Malheureusement ce qui vous arrive arrive aussi aux tunisiens qui ont des biens à louer. Le mieux est d'être sur place.

Herr
| 18-03-2016 11:37
@observator| 17-03-2016 19:00 à parfaitement raison. Nul besoin d'être islamiste pour avoir ces idées.


Herr
| 18-03-2016 10:50
Je voulais juste vous dire bravo. Bonne continuation.

Tunisienne
| 18-03-2016 09:22
Je voulais évidemment finir mon précédent commentaire par "Bonne journée! "
Merci de votre compréhension !

Tunisienne
| 18-03-2016 07:48
Voilà le discours typique d'un "islamo-révolutionnaire", c'est-à-dire un discours méprisant, haineux, revanchard et nihiliste!
Après l'Indépendance, Bourguiba a pensé donner ce qu'il y avait de mieux pour ce peuple, à savoir l'éducation, la santé et la paix. Avec un pays quasiment sans ressources, il a fait de son mieux pour exploiter économiquement/ valoriser ce qu'il y avait d'exploitable et de valorisable. Et si on peut tous être d'accord que le tourisme a souffert pendant des décennies de dysfonctionnements lourds et d'insuffisances structurelles, c'est insulter la réalité que de nier qu'il a permis de faire vivre des milliers de familles dans le tourisme, l'artisanat et les petits métiers et services autour du tourisme. Non pas en raison du professionnalisme ou des grands savoir-faire des gens du métier, mais grâce au capital sympathie et confiance dans les tunisiens et la Tunisie stable, sûre, pacifique, tolérante et accueillante. C'est un capital affectif qui a surtout été bâti et rien n'empêchait de continuer à se relayer dessus en restructurant en profondeur le secteur de l'intérieur. Ni d'ailleurs d'essayer de développer parallèlement les autres secteurs et de faire l'ingénierie de nouvelles activités socioéconomiques créatrices de valeur!
Mais non! Il fallait tout détruire et, comble de la cruauté, sans aucune autre alternative sérieuse à part la mendicité des fonds dr charité qataris, les miettes du chantage de l'Arabie et le sur-sur-endettement sur les marchés internationaux et auprès du FMI.
Vous voilà donc plus serein, je suppose! Et peut-être plus optimiste dans la perspective des prochains Émirats et Émirs égorgeurs de Daech qui vont se partager entre eux le peu de "butin" qui reste de l'Etat et faire manger à la population des cailloux ?!
En vérité, Monsieur "observator", en guise de pseudo, vous auriez tout aussi bien pu choisir "destructor" !
Quant à votre précieux et indiscutable conseil sur l'importance du travail, je ne saurais trop vous rappeler la force de l'exemple et de l'exemplarité. Oeuvrez vous-même pour la Tunisie comme si vous étiez toute la Tunisie et vous aurez vraiment servi la Tunisie!
Bonne journé!!

Chris
| 17-03-2016 19:27
Je suis Français,j'ai investi dans un appartement en bord de mer en Tunisie.Je passe par des agences afin de gerer les locataires et à chaque fois que je reviens,je trouve mon appart degueulasse et dégradé ce qui implique que je passe une semaine à tout nettoyer et reparer alors que je retribue des soi-dis
ant pros pour le faire! Et je ne parle pas des sous-locations derrière mon dos. J ai essayé avec des particuliers,c'est pire. Alors basta, l,appart est fermé alors que j,avais envie de contribuer à l emploi et par la même occasion de faire découvrir une autre façon de passer des vacances en Tunisie. .en guise de plaisir, je reçois des récriminations des locataires qui m'appelent pour me dire que l'appart n,est pas nettoyé à leur arrivée et que c'est à la même image que l'état des rues et des campagnes. Il est grand temps de réagir...