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ALECA, ou comment accéder aux 500 millions de consommateurs européens
15/11/2015 | 15:59
9 min
ALECA, ou comment accéder aux 500 millions de consommateurs européens

La Tunisie a toujours rêvé des 500 millions de consommateurs de l’Union européenne. L’ancien pouvoir a œuvré avec acharnement pour obtenir ce statut avancé, mais certains pays membres avaient des blocages par rapport au non-respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales en Tunisie. Depuis la révolution, les choses ont changé et les deux parties aspirent à hisser leurs relations à un niveau supérieur et plus stratégique. Un nouveau statut qui traduit la volonté des deux parties de s’inscrire dans une dynamique de rapprochement qui dépasse les frontières du libre échange et qui inclut une mobilité effective des personnes, mutuellement bénéfique, ainsi qu'un meilleur partage du savoir.

 

L'Union européenne est de loin le premier partenaire commercial de la Tunisie. Plus de la moitié des échanges commerciaux de la Tunisie se font avec l'UE, qui est aussi le premier investisseur étranger dans le pays. Les exportations vers l'UE ont ainsi représenté 74,3% du total des exportations tunisiennes, et 52,8% du total des importations en 2014.

En 2014, les échanges commerciaux de la Tunisie avec l'Union européenne, ont continué à évoluer. Ainsi, les exportations ont enregistré un accroissement de 6,9% durant l'année 2014 par rapport à 2013. Les importations en provenance de l'union européenne ont progressé de 1,1%.

Ceci dit, l’ouverture des frontières se fera des deux côtés et certaines entreprises tunisiennes, notamment les micros, petites et moyennes entités, sont terrifiées à l’idée de subir la concurrence des géants européens.

 

C’est dans ce cadre que les chambres mixtes tuniso-française, tuniso-italienne et tuniso-allemande ont invité, vendredi 13 novembre 2015 à l'hôtel Paris aux Berges du Lac, l'ambassadrice de l'Union européenne en Tunisie, Laura Baeza, à un petit déjeuner débat pour discuter du thème: "ALECA : Quels impacts sur l'économie tunisienne?". Une rencontre qui s'est tenue en présence des présidents des Chambres mixte tuniso-française et tuniso-allemande, respectivement Foued Lakhoua et Raouf Ben Debba et tuniso-italienne, du vice-président de la Chambre mixte tuniso-italienne, Khaled Ben Jemâa ainsi qu’un parterre de participants, membres des chambres intrigués par cet accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA).

Afin de les éclairer, Mme Baeza a tenté de répondre, lors de son intervention, à trois problématiques : Qu'est ce que c’est l’ALECA, et quelles opportunités pourrait-il offrir aux entreprises tunisiennes, mais aussi européennes ? Où en sont-ils dans le processus de négociation ? Et enfin quelle contribution attend l’UE des chambres mixtes tuniso-européennes ?

L’ambassadrice a donc expliqué aux participants : «Notre rôle est de vous ouvrir des opportunités, tant en Europe qu’en Tunisie; de lever les obstacles à votre travail d’entrepreneurs, tout en gardant à l’esprit les spécificités et sensibilités de certains secteurs. Notre rôle est aussi d’amener de la transparence et de la prévisibilité dans le cadre légal qui régit notre relation commerciale et d’investissement. C'est pour cette raison d'ailleurs, que nous pensons qu’il est nécessaire de faire un effort particulier de communication autour de l’ALECA, afin de convaincre toutes les parties prenantes de l'avantage d'un tel accord, et les engager dans une démarche réellement constructive».

 

Alors c’est quoi l’ALECA? Contrairement à ce que certains pensent, il ne s’agit pas d’un nouvel accord commercial mais d’une intégration plus profonde de l'économie tunisienne dans l'espace euro-méditerranéen. Il vise à compléter et à approfondir la zone de libre échange pour les produits manufacturés, mise en place suite à la signature de l'Accord d'association signé en 1995.

En effet, l'Accord d'association prévoyait uniquement l'élimination des tarifs douaniers pour le commerce des produits industriels. Donc, le seul avantage des produits tunisiens étaient de pouvoir être exportés vers l'UE à droit de douane nul.

 

L'ALECA est une étape logique qui vient compléter cette ouverture existante par une intégration plus poussée de la Tunisie dans l'économie européenne, en réduisant les obstacles non tarifaires, en simplifiant et facilitant les procédures douanières, en libéralisant le commerce des services, en assurant la protection de l'investissement et en harmonisant les réglementations dans plusieurs domaines de l'environnement commercial et économique.

Il comprend aussi le dialogue politique et sur la sécurité, les négociations pour un partenariat en faveur de la mobilité, la coopération scientifique, pour nommer seulement quelques-unes de ses composantes.

Cette ouverture sera accompagnée par le rapprochement progressif des règlementations et des institutions économiques tunisiennes avec celles de l’Union européenne, dans les domaines prioritaires que la Tunisie jugera utiles.

 

L'ALECA a pour objectif une intégration plus étroite dans l'espace économique européen. Par conséquent, il permettra aux produits tunisiens d'accéder plus facilement au marché européen de 500 millions de consommateurs, notamment grâce à la réduction des barrières non tarifaires au commerce et la facilitation des procédures douanières. Il améliorera, aussi, les conditions d'investissement et le climat des affaires, qui seront plus favorables grâce à un cadre réglementaire plus prévisible et plus stable et plus proche de celui de l’UE. Il facilitera, également, la participation des entreprises des deux parties dans le cadre des passations de la commande publique.

L'adaptation progressive de l'économie tunisienne aux normes européennes devrait également contribuer à hausser la qualité des produits et services tunisiens, ce qui sera bénéfique aussi aux consommateurs tunisiens, et améliorera leur accès aux autres marchés.

 

Le choix de la Tunisie pour négocier un ALECA, alors qu’elle est en train de négocier une nouvelle génération d'accords commerciaux avec des partenaires de grande envergure (Etats-Unis, Japon, etc.), montre une fois de plus l'importance que l'UE donne à la Tunisie, son partenaire privilégié, qui a un rôle dynamisant clé dans le processus d'intégration dans la région méditerranéenne.

La Tunisie est depuis toujours bien intégrée avec un nombre limité de pays européens, à savoir la France, l'Italie et d'une moindre mesure l'Allemagne, qui absorbent à elles seules 76% des exportations tunisiennes. L'ALECA pourrait devenir un vecteur d'une intégration plus profonde et équilibrée de la Tunisie dans un nombre plus important des pays européens.

L'ALECA portera, donc, sur environ 12 chapitres, notamment la réduction des obstacles techniques au commerce, l’agriculture, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les services et l’investissement direct étranger, les droits de propriété intellectuelle, la politique de la concurrence, la facilitation des échanges, la concurrence, les marchés publics, la défense commerciale, la transparence, mais aussi le développement durable. On notera que le nouvel accord respectera entièrement les choix souverains de la Tunisie, y inclus le choix de son nouveau modèle de développement et c’est l'Union européenne qui adaptera ses offres et ses demandes à l'agenda des réformes économiques et les priorités choisies par la Tunisie.

 

Où en est l’ALECA ? Depuis 2012, trois réunions préparatoires entre DG Trade et le ministère du Commerce et de l'Artisanat ont eu lieu. D’ailleurs, une commission nationale dédiée à l'ALECA a été créée sous l’égide du ministère du Commerce et de l’Artisanat et travaille pour identifier les intérêts et priorités de la Tunisie, en termes d'ouverture réciproque et de rapprochement réglementaire, et négocier l’accord. Elle a aussi pour mission d'évaluer et anticiper les impacts du nouvel accord sur les secteurs, notamment sur ceux les plus sensibles, et de consulter les parties intéressées en Tunisie, notamment la société civile et le secteur privé.

Les négociations ont été lancées le 13 octobre 2015, suivi par un premier round des négociations à Tunis la semaine d’après, au cours duquel les experts des deux parties ont pu se connaitre et échanger des messages et des principes généraux sur leurs attentes respectives. Le prochain round devrait avoir lieu dans le premier trimestre de 2016, probablement au mois de mars.

Par ailleurs, la Commissaire européenne et le ministre du Commerce ont opté pour une transparence totale en rendant publics, avant la fin de l’année, les textes de négociation, pour favoriser l’implication constructive de la société civile et dissiper les malentendus.

 

Rassurant les entreprises tunisiennes, Laura Baeza a affirmé, en réponse à une question de Business News ainsi qu’à celles de plusieurs participants, qu’un travail de diagnostic et de définition d’une stratégie de mise à niveau de plusieurs secteurs est à l’étude et qu’une assistance technique de la part de l’Union européenne est prévue bien que le montant ne sera défini que suite au recensement des besoins. Selon le souhait des autorités tunisiennes, l'UE mettra à la disposition de la Tunisie un niveau conséquent d'assistance technique en vue d'accompagner les négociations et la mise en œuvre du futur accord. Donc, les entreprises qui désirent améliorer leurs qualités, auront l’aide nécessaire. En outre, elles auront accès aux marchés européens et leurs dirigeants pourront circuler librement.

Ceci dit, toujours en réponse à Business News, l’ambassadrice précise qu’aucun délai n’a été fixé pour la fin des négociations.

 

Pour l’agriculture, elle admet que parler de libéralisation de ce secteur sensible pour les deux pays est exagéré. Ceci dit les deux parties œuvreront pour l’élargissement des quotas. Elle a souligné dans ce contexte, que depuis la révolution, les ministres les moins coopératifs des différents gouvernements qui se sont succédé sont ceux de l’Agriculture.

Pour elle, la vraie menace pour l’économie tunisienne est le marché informel et non pas les entreprises européennes. C’est vrai qu’elles ne sont pas des ONG et qu’elles cherchent le profit mais l’ALECA va créer des conditions meilleures, notamment avec une compétitivité améliorée grâce à la mise à niveau qui leur sera accordée, insiste-t-elle.

Autre point, Mme Baeza a indiqué, à une question sur les barrières à l’import, que les deux partenaires travaillent depuis des mois sur les obstacles non tarifaires. Elle estime ainsi que certaines taxes à la consommation sont illégales car elles sont prélevées à l’importation et pas sur une consommation réelle. Pour elle, il y a une discrimination puisque certaines entreprises qui vendent les mêmes produits ne sont pas taxées du tout.

 

Dans sa conclusion, M. Ben Debba a estimé que l’ALECA est une grande opportunité pour la Tunisie, soulignant l’importance de la libéralisation du secteur des services. Selon une enquête réalisée par le bureau d’études Sigma sur la perception des relations tuniso-européennes et de leur avenir, 83,3% des entreprises questionnées perçoivent le partenariat UE-Tunisie comme une opportunité pour la Tunisie, a-t-il précisé.

Ceci dit, vu que le secteur privé est directement touché par les effets de l’accord de libre-échange, il recommande que le secteur soit non seulement représenté aux débats concernant ce projet  mais aussi qu’il soit entendu lors de ceux-ci.

 

Plusieurs entreprises appréhendent l’ALECA et ses répercussions sur elles. Ceci dit une étude indépendante de l'évaluation de l'impact de cet accord entre l'UE et la Tunisie a été commandée par la Commission européenne à des consultants externes (société Ecorys), et ce suite à la demande du Parlement Européen.

Le rapport présente une analyse complète des dimensions économique, sociale et environnementale de l’accord, et montre que l'ALECA UE-Tunisie devrait avoir un impact macroéconomique positif pour la Tunisie. Les effets attendus en termes de variation de la valeur ajoutée et celle des échanges commerciaux sont importants surtout pour les secteurs les plus protégés.

A long terme, on s’attend a ce que le PIB augmente de 1,3 milliard d'euros pour l'UE et de 2,5 milliards euros pour la Tunisie, soit un gain avoisinant les 0% pour l'UE et de 7% pour la Tunisie. Selon ce document, les échanges vont augmenter pour notre pays avec + 20% pour les exportations et +18% pour les importations, d’où une amélioration de la balance commerciale. En termes de salaires, des effets positifs sont également attendus, avec une augmentation à long terme d'environ 10%. En contre partie, les prix devront augmenter un peu plus de 2% en raison de l'augmentation des revenus et de la demande, mais le pouvoir d'achat s'améliorera considérablement. On notera que les changements attendus pour l’UE sur le commerce, les salaires et les prix à la consommation seront négligeables.

 

 

Imen NOUIRA

15/11/2015 | 15:59
9 min
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Commentaires (9)

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Dr. Jamel Tazarki
| 17-11-2015 09:16
J'aimerais donner l'exemple de la production d'une brosse à dents électrique (voir mon commentaire ci-dessous: Décomposition internationale du processus productif):
-Manille: l'électronique;
-Japon: cellules d'énergie;
-Chine: bobines de cuivre;
-Malaisie: platine;
-USA: boîtier en plastique;
-Allemagne: assemblage.

Jamel

Dr. Jamel Tazarki
| 16-11-2015 12:23
Je trouve que c'est vraiment très triste que no hommes d'affaires et nos politiciens ne parlent jamais de l'environnement. Exemple, la progression des exportations durant les années 80 et 90 se traduisait par une détérioration de la qualité de l'environnement. Si on inclut le prix des dégradations environnementales de la Tunisie (pollution, surexploitation) afin de pouvoir produire à bon prix, on aurait un énorme déficit! Le Golf de Tunis était d'une propreté sans antécédent, la mer de Gabes était bleue claire, à Tazarka, on Se baignait dans une mer bleue turquoise, oh mon Dieu tout le monde en rêve'

Le Golf de Tunis avait une capacité de 50 Millions de tonnes de poisson au début des années 80, alors qu'aujourd'hui on n'y trouve pas plus que 5 Millions de tonnes de poisson. Pareil avec le Golf de Gabes' Et ceci seulement à cause des conséquences fatales de la pollution est la dégradation de notre milieu naturel.

Les quantités de pollutions produites en Tunisie sont largement supérieures aux capacités de la nature à se régénérer. Il faut absolument se libérer de cette idée absurde que la mer est immense et serait capable d'absorber toutes nos pollutions et nos eaux usées (la pollution fécale). Notre mer est dévastée, polluée, vidée de ses ressources. On ne peut pas rester indifférent à ce genre de dégâts. Les citoyens tunisiens doivent apprendre à manier la vertu du respect non seulement des pauvres, des femmes, des jeunes et des vieux mais aussi des arbres, de la terre, de l'eau et des animaux...

Nos hommes d'affaires et nos politiciens sont en train de réduire les capacités des générations futures à répondre à leurs besoins au nom de l'augmentation des exportations et la rentrée de devises étrangères.

La notion de développement durable et soutenable devrait être au centre de nos programmes socio-économiques. Il s'agit de concilier le développement socio-économique avec les contraintes environnementales

Jamel

Dr. Jamel Tazarki
| 16-11-2015 12:01
Dans l'article ci-dessus on peut lire: "la vraie menace pour l'économie tunisienne est le marché informel et non pas les entreprises européennes."

Je crains que la structuration de l'économie informelle risque de se faire sur le dos des classes pauvres et de nous faire croire qu'elle est la solution à tous nos problèmes socio-économiques. A mon avis, il faut plutôt introduire une "taxe trottoir" qui doit concerner les commerces qui ont besoin du domaine public pour effectuer leur vente.

En Tunisie, il manque actuellement de tout: le ciment, le lait, l'eau potable, les légumes, les fruits, les vêtements, les céréales, les nouilles, le sucre, le thé, le sel, les fournitures scolaires, les autoroutes, les insecticides contre les moustiques, les chaussures, etc. la liste est infinie. Oh mon Dieu, un marché énorme pour nos chômeurs!

Nos chômeurs voudraient produire quelques choses et même beaucoup de choses, Ils souhaitent subvenir à leurs propres besoins et ne pas dépendre uniquement des autres. Ils désirent également faire pleinement partie de la société et que leur place y soit reconnue. Généralement, ils n'ont pas un problème de financement afin de développer seul des petit projets à domicile, mais plutôt de trouver des clients et une assistance juridique à bon prix.

Récemment un chômeur tunisien a écrit: "nous n'avons aucun droit de produire à domicile et de vendre sur les places publiques ou dans notre voisinage! En effet l'association UTICA, va se plaindre que nous sommes des hors de la loi et que nous pratiquons l'économie informelle et on risquerait, moi et ma famille, quelques semaines ou même quelques mois de prison! C'est la loi de L'UTICA et des hommes d'affaires politiciens qui règne en Tunisie."

Ainsi, je propose une production décentralisée et à domicile pour tous nos chômeurs. Les Allemands pratiquent ce genre de production depuis le 13ème siècle, il suffit de donner l'exemple de la Ravensburger Handelsgesellschaft (qui appartenait principalement à la famille Humpis): la production de biens est à domicile chez les personnes en chômage ou les familles qui n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins quotidiens, tandis que la distribution est centralisée. Le distributeur/commerçant procure les matières premières (comme le coton brut, le cuir, le tissue, etc.) et les moyens de production et il reçoit de ses employés à domicile les marchandises produites qui sont commercialisées de manière centralisée.

Exemple: je travaille depuis 7 ans pour une grande société allemande à domicile pour une clientèle internationale. Il s'agit souvent de projets mathématiques/informatiques d'une très grande complexité. Je suis souvent en contact avec des collègues qui sont partout dans le monde et on ne se connait que d'une façon virtuelle. Par contre la distribution et la vente de nos services mathématiques/informatiques se font d'une façon centralisée, et je suppose que vous connaissez les avantages d'une commercialisation centralisée.

Je reviens au cas de la Tunisie, Il nous faut une production décentralisée et à domicile pour tous nos chômeurs. La vente se ferait centralisée par l'Etat tunisien qui serait dans l'obligation de collecter la production décentralisée. On laisserait produire à domicile par nos chômeurs tout ce qui est vital et tout ce qui manque en Tunisie, voir la liste ci-dessus de ce commentaire. Exemple: on arrêterait l'importation du sucre de betterave ou de canne et on laisserait produire la plante Stevia à domicile d'une façon décentralisée. L'Etat tunisien serait dans l'obligation de collecter la production de la Stevia et de la commercialiser d'une façon centralisée.

Encore un exemple: Les aveugles en Allemagne produisent d'une façon décentralisée et à domicile des brosses, des pinceaux, des balais, etc.. Tous les vendredis, il y a quelqu'un qui passe chez les aveugles/handicapés chercher la production afin de la vendre d'une façon centralisée.

J'étais en Thaïlande et j'ai rencontré des familles pauvres qui mènent une vie paisible et arrivent à survivre grâce aux élevages traditionnels des crevettes, souvent sur les rives des petites rivières. C'est l'Etat Thaïlandais qui donne les moyens de productions et collecte aussi la production/récolte des crevettes afin de l'exporter vers l'Europe ou la commercialiser dans le pays.

En Allemagne, l'Etat a organisé le travail à domicile afin qu'il ne fasse pas partie du secteur informel. Ce qui manque en Tunisie, c'est un cadre juridique pour le travail à domicile. Il y a un vide juridique dans ce domaine qui décourage ceux qui veulent produire ou travailler d'une façon décentralisée. En Allemagne le travail à domicile est devenu un mode indispensable et rentable de production pour les entreprises. Comment peut-on, en Tunisie, lutter contre le secteur informel, s'il y a un vide juridique pour le travail à domicile?

De même, on pourrait encourager la culture des plantes médicinales à domicile, sur les toits, les terrasses et les balcons de nos appartements et nos maisons afin de minimiser les dépenses pour le système de santé en Tunisie'.

Jamel

versus
| 16-11-2015 11:15
Quel seront les produits locaux qui inonderont le marché européen? les poubelles dont la production ne tarit jamais.
L'ALECA ne fera qu'une chose, acheter les entreprises viables et à fort développement industriel, l'agro en étant exclu, et renvoyer leur anciens proprio à l'élevage de alouche.

Dr. Jamel Tazarki
| 16-11-2015 11:12
Je donne d'abord l'exemple de l'avion Airbus qui n'est pas à 100% européen. En effet, Il se compose de plus de 30000 pièces qui peuvent être fabriquées de façon autonome les unes des autres. Ces composants sont graduellement réunis en sous-ensembles qui sont associés lors de l'assemblage final à Toulouse, en France.

La décomposition d'un produit permet alors la fabrication des différentes pièces dans des pays différents en fonction de leurs avantages comparatifs. La production est décomposée internationalement d'où le nom de "décomposition internationale du processus productif". Ce que l'on appelle en Allemand: 'Internationale Arbeitsteilung'.

La théorie associée à l'avantage comparatif explique que, dans un contexte de libre-échange, chaque pays, s'il se spécialise dans la production pour laquelle il a la productivité la plus forte, comparativement à ses partenaires, il accroîtra sa richesse nationale. Cette production est celle pour laquelle il possède un avantage comparatif. Ainsi, La conclusion principale de cette théorie est que pour notre pays l'ouverture au commerce international pourrait être avantageuse.

Le problème de la Tunisie et des Tunisiens c'est que si on voulait produire des avions ou des machines, on voudrait produire tout par nous-même et en Tunisie. J'ai fait la programmation des robots de la production des micro-chips pour des sociétés allemandes et je vous assure que 99% de ces robots sont fabriqués dans tous les coins du monde. Ainsi, nous pourrions aussi, nous Tunisiens, produire toutes sortes de machine, si on appliquait le principe de la théorie associée à l'avantage comparatif et de la décomposition internationale du processus productif.

La libéralisation des échanges à l'échelle internationale ne peut fonctionner en Tunisie que si nos 'hommes d'affaires' appliquent le principe associé à l'avantage comparatif. Nous avons intérêt à nous spécialiser dans la production pour laquelle nous possédons un avantage absolu, c'est-à-dire pour laquelle nous sommes plus compétitifs que nos partenaires commerciaux, et à utiliser le surplus de notre production pour l'échanger contre les biens qu'on a renoncés à produire par nous-même.

Nous avons un avantage comparatif à produire des petits avions à deux places, si on accepte d'importer les petits moteurs de l'étranger. Etant donné que pour la fabrication de ces petits avions nous n'avons pas besoin de high-tech, nous avons des gens qualifiés et de la main d'oeuvre à très bon prix en Tunisie. Nous avons un avantage comparatif à utiliser l'énergie solaire que fossile, et vous savez pourquoi! Nous avons un avantage comparatif à développer l'aquaculture sur toute la côte méditerranéenne. Nous avons un avantage comparatif à développer l'hydroculture. Etc.

Les pays ont intérêts à se spécialiser dans la production pour laquelle ils possèdent un avantage absolu, c'est-à-dire pour laquelle ils sont plus compétitifs que leurs partenaires commerciaux, et à utiliser le surplus de leur production pour l'échanger contre les biens qu'ils ont renoncés à produire par eux-mêmes. Ainsi, si les européens ont un avantage comparatif à fabriquer les machines-outils et que les chinois ont plutôt un avantage comparatif à utiliser les machines-outils fabriquées par les européens, il faut tout simplement laisser faire.

Jamel

https://www.youtube.com/watch?v=bkTLIO2zanM

DIEHK
| 15-11-2015 23:39
Dans notre cas Tunisien E=ALECA=00
J'espère qu'ALECA me démentira dans le réel et les faits!!
Juste pour parler vrai et rigoler gratis!!!

DIEHK
| 15-11-2015 22:52
Mais, ils restera des obstacles, à savoir:
La Traçabilité
L'Hygiène
L'Origine
Et surtout: les Compétences!!!!
Vous avez dit compétences :
Demandez à BCE et Nida qui en ont pour former 4 Gouvernements!!!!!
KJalam Gamil, bess mouch maakoul koulou dah "en Egyptien".
C'est encore très très très loin le marché Européen et ces 500 millions de consommateurs!!
Pour votre info: l'Espagne qui s'est alliée et a monté des sociétés au Maroc depuis 15 ans vous a piqué la place et fera TOUT pour défendre sa Kaaka!
Mais l'espoir fait vivre les gogos!

jobless
| 15-11-2015 17:43
comment accéder aux consommateurs européens?
la vraie question ne serait-elle pas: que faire pour convaincre-par la qualité des produits et la manière de servir -les consommateurs tunisiens de ne pas acheter uniquement de l'importé; si non nos usines et manufactures sont vouées à mettre la clef sous le paillasson. D'ailleurs, ne voit-on pas qu'avec seulement des produits contrefaits et vendus en hors la loi ,le commerce régulier peine à tenir le coup?

DHEJ
| 15-11-2015 17:04
Mais qui sait calculer l'Energie de la Tunisie pour dire que cet ALECA sera une catastrophe socio-économique pour le peuple tunisien!


Compte tenu de l'Energie territoriale de la Tunisie, le ministère des affaires étrangères de Tunisie ne saura pas détruire la muraille de SCHENGEN... tant que le différentiel du SMIG est en faveur des Européens!!!

Un coup de bluff, mais une chose est sure, l'Europe est inondée de Chinois!