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En Tunisie, des députés veulent toujours plus et ils en redemandent!
10/08/2015 | 20:05
5 min
En Tunisie, des députés veulent toujours plus et ils en redemandent!

 

Empêtrée dans des polémiques et autres controverses inextricables, rappelant parfois celles de l’Assemblée nationale constituante (ANC), l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) s’est retrouvée, ces derniers temps, dans des situations difficiles voire rocambolesques.

 

Cela a commencé avec la demande surprenante d’un député d’Ennahdha, Mohamed Mahjoub, qui, lors d’une intervention à la séance plénière du lundi 3 août 2015, a appelé la ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, Latifa Lakhdhar, « la facilitation des conditions d’accès des élus aux festivals et aux manifestations culturelles », ce qui avait été compris comme étant une simple demande de gratuité. En effet, selon Mohamed Mahjoub, il avait réclamé, plutôt, de faire bénéficier les députés des mêmes conditions prévues, par exemple, pour les journalistes.

 

Or, à la manière des anciennes demandes d’ex-élus de l’ANC, Khaled Chouket, de Nidaa Tounes, a été plus explicite en réclamant lors de son intervention en séance plénière, jeudi 6 août 2015, l’amélioration de la situation financière des élus. Il estime, en effet, que les conditions de travail actuelles des députés sont « inhumaines » et « anticonstitutionnelles ».

 

« La condition des parlementaires dans d’autres pays qui sont limitrophes à la Tunisie est de loin meilleure que la nôtre, pourtant ils sont en régime présidentiel », a-t-il déclaré. Une condition qui doit être améliorée, soutient-il, pour que le député puisse servir son peuple et ne pas se transformer en proie facile des mafieux et des lobbyings. Puis d’ajouter que « l’Etat et le peuple tiennent leur prestige de celui de leurs élus ».

 

Suite à l’annonce par Mohamed Ennaceur, président de l’Assemblée faisant état de l’octroi d’une prime de remboursement des frais d'hébergement, de transport et de nourriture, le même Khaled Chouket est revenu à la charge pour préciser, dans un post publié sur sa page officielle Facebook, qu’il n’y a aucune augmentation du salaire des députés mais une simple révision de la gestion des dépenses de l’ARP, pour l’optimiser.

 

Ainsi, selon le même élu, au lieu de payer 6 millions de dinars (MD) en frais d’hôtels pour le logement de 170 élus, «un droit que leur garantit la loi», souligne-t-il, ces derniers bénéficieront d’une prime de logement, de nourriture et de transport. Un gain de deux millions de dinars est finalement réalisé tout en permettant aux élus de loger auprès de leurs familles et enfants, comme tout autre citoyen.

 

Emboîtant le pas au député de Nida, Ali Bennour, élu du parti Afek Tounes, estime, pour sa part, dans une interview accordée à l’hebdomadaire de Tunis Hebdo dans sa livraison d’aujourd’hui lundi 10 août, que le parlementaire tunisien devrait toucher un salaire minimum de sept mille dinars pour « pouvoir exercer son métier en toute transparence et en toute dignité ».

 

Et de conclure ce volet en s’interrogeant : « Trouvez-vous normal que le budget de l’Assemblée des représentants du peuple, qui est l’institution la plus importante du pays, soit le quart du budget de la présidence de la République, moins de la moitié du budget alloué à l’Instance Vérité et Dignité et huit millions de dinars de moins que celui de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) ? »

 

Il n’en fallait pas plus pour que certains médias et, plus particulièrement, des posts publiées sur le réseau social de Facebook, se déchaînent contre ces requêtes tout en traitant leurs auteurs de tous les noms.

 

Nous avons procédé à une recherche sur les rémunérations d’un député français afin que le lecteur puisse établir la comparaison. Il s’avère, ainsi qu’un élu à l’Assemblée nationale française perçoit un salaire mensuel brut de 7100,15 euros.

 

Ce montant correspond à la somme de son indemnité de base (5514,68 euros), de son indemnité de fonction (1420,03 euros) et de son indemnité de résidence (165,44 euros). Une fois déduites les cotisations et les contributions applicables, le salaire net d'un député s'élève à 5189,27 euros par mois. Mais à ce montant s'ajoutent des indemnités et des avantages supplémentaires.

 

En plus de l'indemnité parlementaire, chaque député bénéficie d'une indemnité représentative des frais de mandat visant à prendre en charge les dépenses liées à l'exercice de ses fonctions. Son montant est de 6412 euros bruts mensuels.

 

Un député dispose également d'un crédit affecté à la rémunération de collaborateurs recrutés par lui, et dont les effectifs varient de 1 à 5. Son montant mensuel est de 9138 euros. D’autres avantages pratiques sont accordés au député français avec différents moyens mis à la disposition. En matière de déplacement, il bénéficie notamment d'un accès gratuit à l'ensemble du réseau SNCF en 1ère classe et de la prise en charge de 80 déplacements aériens par an entre Paris et sa circonscription. Il dispose également d'un bureau individuel au sein du Palais Bourbon ou de ses dépendances. Chaque député bénéficie de la prise en charge de ses frais de communication, à savoir l’accès illimité à Internet, le téléphone, les courriers, etc.

 

D’ailleurs et en définitive, le député français touche beaucoup plus que son compatriote ministre dont le traitement mensuel est de 9 940,20 euros bruts. Un salaire qui comprend une indemnité de base (7 720,55 euros), une indemnité de résidence (231,62 euros) et une indemnité de fonction non imposable (1 988,03 euros).

 

Quant aux avantages pratiques offerts à un membre du gouvernement français, ils consistent en un logement de fonction ou prise en charge par l'Etat d'une superficie maximale de 80 m² plus 20 m² par enfant à charge, un accès gratuit au réseau SNCF, une voiture de fonction avec un chauffeur et un quota de déplacements aériens.

 

Un simple exercice de comparaison entre les deux situations (puisqu’on se compare souvent par rapport à ce qui existe dans l’Hexagone), tout en prenant en considération la conversion des deux monnaies et la différence du niveau de vie dans les deux pays, permettront aux lecteurs de juger par eux-mêmes de la pertinence ou non des réclamations des élus de notre Assemblée.

 

Sarra HLAOUI

 

10/08/2015 | 20:05
5 min
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Commentaires (28)

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Les arrivistes et hypocrites
| 21-12-2017 20:04
A tous les tunisiens savez vous que le Président,Premier Ministre,Ministres et les instances administratives sont des employés du peule tunisien et doivent gérer au mieux le bien être des tunisiens malheureusement les députés ainsi que certains membre du gouvernement profitent et de lapident le pay
Pour les députés si vous aimaient la Tunisie vous devez la servir avec un salaire maximum de 2000 dinars y compris les primes vous devez donner l exemple et être des nationaux et non des profiteurs quant au président un salaire de 5000 dinars et un appartement le suffit comme la chancelière d Allemagne et diminuer tous les salaires des ministres pour bouter l économie quant à mer zoukai et fouad il faut arrêter leur salaire une fois qu il quitte leur fonction tout le monde doit serrer la ceinture entre croyant nul ne va rien emporter avec lui le jour dernier savez vous que Ben Ali a été renversé par le peuple alors retenez la leçon vous n êtes pas des internels méfiez vous de 3adheb el 9aber ou echehmou et ne soyez pas des mécréants messieurs les députés arrêtez de voler votre peuple été pensez à son avenir si vous aimez la Tunisie je vais poster une vidéo pour réveiller le peuple contre vous si vous cerises pas vos agissements malsains et d être présent dans l'assemble quant aux journalistes de l'avoir télévision cessez d inviter tous ces hommes politiques qui font du cinéma et nuisent au pay il faut inviter le peule c est lui qui souffre et non ces messieurs à col blanc et des arrivistes donc la parole aux peuples vive la Tunisie et malheurs à tous ceux qui de lapident la tunisie

Citoyen
| 11-08-2015 19:36
La comparaison avec les élus français n'a pas de sens vu le grand écart duniveau de vie dans les deux pays. Il serait judicieux d'évaluer les indemnités globales de l'élu par rapport au smog dans chaque pays. En outre, celui qui veut servir honnêtement son pays doit faire des sacrifices sinon il ne devrait pas présenter DAD candidature à la députation. L'Etat devient malheureusement une vache à traire

EL GHEZAL
| 11-08-2015 17:58
Je pense que le député tunisien ou du moins une majorité d'entre eux sont des opportunistes misérables qui ne comprennent rien à la démocratie et à ce qui s'est passé en décembre 2010 et janvier 2011. Des fois, j'ai comme l'impression de regretter la dictature de ZABA et pourtant j'ai souffert de cette dictature policière. Cette soi-disant révolution n'a finalement accouché que " d'une petite souris verte" qui est arrivée à "PARLER" ....ET C'EST TOUT, oui une souris verte qui parle et qui ne sait rien faire d'autre.

Najib
| 11-08-2015 16:07
On peut ètre instruit ,de grandes valeurs morales,issu d'un milieu aisé , noble, tout en étant imbu des soucis de sa région et ayant la sincère volonté de la représenter et la défendre au sein de l'ARP . Si ces conditions étaient exigées pour la candidature à la fonction de député, on aurait jamais assisté à ces débats honteux(députés nécessiteux,demandes d'indemnités,risques de corruption ect..)
On entend par député ,un citoyen ayant la rage de servir avec amour,sincérité et abnégation son pays , non quelqu'un qui exerce en tant que fonctionnaire non assidu (la priorité à son business privé), qui n'a pas honte de réclamer les augmentations

amina
| 11-08-2015 14:25
comme quoi, l'appetit vient en mangeant...

Bolllllar
| 11-08-2015 13:59
Ils ont raison. Ils tirent les leçons de l'histoire.
Au pays de "Younsour min sbah", il faut ramasser le plus possible, le plus vite possible avant le prochain retournement de vestes à faire palir de jalousie les camélions. et les pieuvres réunis.

Lé pééple des ingrats les taillera en pieces sitôt partis. et même avant. et dilapidera tout au cours de nuits de liesses "popilaires" où des fouines dischevelues et légèrement éméchées tortureront des guitares aux applaudissements des badauts et des cybercollabos...

Quel est le fou furieux encore assez débile pour prétendre servir des Troyens pareils?!!

Alors payez, payez encore et ... à la prochaine équipe d'avertis "voués au service di pééple",
compositeurs des oeuvres inégalables : papam...papam...papam...papam.
Hamham...délicieux!...hamham...hamham...hamham.

Abou Walid
| 11-08-2015 12:57
Attention, pour l'heure aucune comparaison n'est possible car le pays se trouve dans un état calamiteux et il est heureux que les salaires restent servis à chaque fin de mois. Les efforts de toutes les castes doivent être déployés dans la relance de l'économie et la résorption du chômage. Du moins c'est mon intime conviction !

sahar jlajla
| 11-08-2015 11:38
honteux ce que demande ces élus là!! nul d'entre vous ne me représente!! j'ai voté nidaa et je n'étais jamais déçue qu'après avoir entendu en direct ce qu'a dit khaled chaouket!! on ne veut plus de vous si khaled!! si tu es élus c'est pas pour des intérêts financiers...il y'a un an que vous êtes élus et vous voilà VIVANT sans les faveurs que vous demandez.. ehemdou rabi 8irkom mch le9ihom ou dégagez de nidaa et revenez au parti du profits par lequel vous êtes venu !

Mansour Lahyani
| 11-08-2015 10:05
QUI contrôle les élus et leur Président ?? La morale ?? Et QUI mettra un frein aux appétits gargantuesques des élus ??
Chaouket parle de décision de Mohamed Ennaceur : s'agit-il vraiment d'une décision, ou bien d'une simple suggestion ? Cette (éventuelle) bévue linguistique pose un problème TRES grave : qui contrôle les élus de l'ARP ? Ils sont titulaires du pouvoir législatif, et sont donc en mesure de pondre les lois qui leur semblent les meilleures et, dans le cas présent, qui sont les plus profitables à leurs intérêts (que je n'oserais qualifier de "propres"...). Alors, qui contrôle les agissements de ces gens, qui peuvent être juges et partie ? Ils ont une malheureuse tendance à se privilégier, qui pourrait leur imposer un holà! pour modérer leurs apétits ? Si dans le cas présent il s'agit d'une "décision" du Président de l'ARP, qui pourrait intervenir pour interdire toute déviation partisane de ces "élus", qui ne l'ont pas exactement été pour cela ?? C'est une TRES GROSSE lacune de la Constitution à laquelle les constituants, futurs élus de l'ARP, n'ont pas pensé, par simple innocence, j'ai bien du mal à le croire... C'est encore ici que l'absence d'une Cour Constitutionnelle, en son temps balayée par un activiste d'Ennahdha nommé Khedhr, se fait douloureusement sentir !

ABEL
| 11-08-2015 09:42
Les élus du peuple qui défendent et représentent les valeurs de leurs partis, plus clair que ça tu meurs