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Tunisie - Monoprix continue sur sa lancée malgré la crise !
30/05/2014 | 1
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Tunisie - Monoprix continue sur sa lancée malgré la crise !
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Malgré la crise, la société de grande distribution tunisienne, SNMVT Monoprix, continue son développement et ses investissements dans l’espoir d’une prochaine stabilisation sécuritaire de la région pour voir ses affaires reprendre. Retour sur l’assemblée générale ordinaire de Monoprix du vendredi 30 mai 2014.

Avant la révolution, le secteur de la grande distribution connaissait un grand essor. La Tunisie représentait un volume de ventes d’environ 1,2 milliard de dollars, selon une étude de Performances Management Consulting, publiée en décembre 2012. Le groupe Mabrouk (partenaire du distributeur français Casino) était leader du marché de la grande distribution tunisienne, avec environ 35,5% de parts de marché et un chiffre d’affaires de 412 millions de dollars en 2009.

Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé. Aux incertitudes politiques s’ajoutent les assassinats et le terrorisme ainsi qu’une situation économique fragilisée et un pouvoir d’achat atrophié.

La Société Nouvelle Maison de la Ville de Tunis a entamé son assemblée avec une minute de silence et la Fatiha récitée à la mémoire des agents lâchement tués à Kasserine en début de semaine. «C’est vrai que la situation est difficile, mais nous allons continuer à combattre le terrorisme à notre façon. Le rôle de Monoprix, en tant que société citoyenne, est d’aller vers les régions. Notre combat contre le terrorisme est long et difficile mais nous sommes prêts à continuer. D’ailleurs, nous venons d’ouvrir un nouveau point à Siliana qui emploie 80 personnes : c’est notre apport et nous ne comptons pas nous arrêter là », a souligné Mohamed Ali Mabrouk, président du Conseil d’administration, lors de l’ouverture.

Bien que le chiffre d’affaires (CA) TTC ait augmenté de 8,7% (passant de 441,365 millions de dinars (MD) en 2012 à 479,969 MD en 2013) et le résultat net de 1,2% (évoluant de 9,377 MD en 2012 à 9,487 MD en 2013) cela reste en deçà des résultats escomptés par les petits porteurs. Pour ces derniers, l’entreprise doit être plus réactive, surtout qu’elle évolue dans un secteur fortement concurrentiel. Certains petits porteurs ont bronché quant au dividende de 600 millimes qu’ils estiment très maigre. L’actionnaire Mustapha Chouaïeb s’est remémoré les jours glorieux de Monoprix où la valeur de l’action était de 22 dinars et le dividende de 3 dinars.

Il est vrai que 2013 a été une année difficile avec une baisse d’activité qui a touché tout le pays. L’année ayant démarré avec le premier meurtre politique de l’histoire de la Tunisie depuis l’indépendance, celui de Chokri Belaïd. L’activité a été de nouveau impactée alors qu’il y avait des prémices de reprise au mois de Ramadan avec le meurtre de Mohamed Brahmi. Ainsi, les incertitudes politiques et la baisse du pouvoir d’achat se sont répercutées sur les chiffres de la société. Ceci dit Adel Ayed, directeur général, s’est montré rassurant.

SNMVT a dû compresser ses marges pour maintenir son agressivité commerciale. 2013 a été, aussi, marquée par la diminution des délais fournisseurs et par l’augmentation des coûts, notamment de l’énergie, du personnel ainsi que des charges de mise à niveau des magasins.

Pour 2014, M. Ayed a promis la normalisation de certains ratios qui inquiètent les actionnaires (trésorerie élevée, compression de la marge commerciale, diminution des délais fournisseurs, …). D’ailleurs, la société poursuit son programme de développement avec pas moins de dix nouveaux magasins mais n’oublie pas pour autant son programme de rénovation, qu’elle estime « essentiel ».  «Tous les 6 à 7 ans, il faut rénover les points de vente en respect avec les standards et afin qu’ils gardent leur attractivité. Après rénovation un magasin peut tripler ou quadrupler son CA», explique M. Ayed.

La SNMVT continue sur sa lancée avec le lancement d’un nouveau concept «Maison-Loisir» et de son premier magasin sous l’enseigne BUT sur le Grand Tunis. On annonce aussi l’entrée en exploitation de sa nouvelle plateforme «Traiteur-pâtisserie» et la préparation de sa nouvelle base logistique (sur un terrain de l’autoroute Sud). La société veut se donner les moyens financiers et humains pour son extension.

D’ailleurs, et dans cette perspective, elle a contracté un emprunt bancaire à un taux très avantageux, affirme Adel Ayed. Elle a aussi misé sur l’importation de produits français très appréciés par ses clients tout en accompagnant des agriculteurs, artisans et PME tunisiens en leurs ouvrant les portes des centrales d’achat internationales du groupe partenaire Casino.

Concernant la Libye, les projets de SNMVT se trouvent chamboulés par la conjoncture actuelle. Alors qu’elle comptait ouvrir quatre magasins Monoprix de plus, avant la fin de 2013, les dirigeants se trouvent confrontés à la situation sécuritaire difficile et inquiétante qui prévaut là-bas.

En effet, la société détient deux magasins et emploie une vingtaine d’employés en Libye. Les conditions sont difficiles : les fournisseurs sont souvent dans l’incapacité d’assurer les livraisons et la SNMVT fait tout le nécessaire pour garantir la sécurité de son personnel et de ses clients. Ainsi, et avec cette conjoncture, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Pour les dirigeants, le plus important est de maintenir les magasins et de garder pied en Libye, pays prometteur, où le pouvoir d’achat est élevé. Alors que ses concurrents cherchent des opportunités, elle est déjà installée et compte bien y rester.

Pour Adel Ayed, il faut attendre la stabilisation du pays, car dans les périodes de prospérité, la SNMVT a su tirer son épingle du jeu et réaliser de bons résultats. C’est une niche de développement importante à ne pas céder.

Concernant d’autres développements à l’international, la société ambitionne de conquérir le Maroc, un pays difficile où, contrairement à la Libye, la grande distribution est arrivée à maturité mais où les perspectives de développement demeurent intéressantes.

Répondant aux interrogations des actionnaires sur le litige opposant la société à la CNSS, M. Ayed a expliqué que la SNMVT subit souvent des contrôles fiscaux et de la part de la CNSS. Alors que les  contrôleurs fiscaux ne cessent de les féliciter, ceux de la CNSS trouvent toujours, en revanche, quelque chose à redire. L’objet du redressement de cet exercice 2013 concerne deux volets : les indemnités chauffeurs et les logements de service accordés aux directeurs de magasins. La situation sera très prochainement résolue, estime M. Ayed vu que ces points ont été acceptés et ont fait l’objet d’un accord écrit par la CNSS en 2007.

Pour finir, on notera que vu la réticence de certains actionnaires qui ont montré leur scepticisme face à la nomination de Slah Eddine Bouguerra en tant que membre du Conseil d’administration, le bureau de l’assemblée a décidé de surseoir à la septième résolution le nommant.

Imen Nouira
30/05/2014 | 1
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