alexametrics
jeudi 16 mai 2024
Heure de Tunis : 03:02
A la Une
Bilan de la Bourse tunisienne en 2010 : Un plongeon improvisé !
03/01/2011 |
min
Bilan de la Bourse tunisienne en 2010 : Un plongeon improvisé !
{legende_image}

Comment finir une année en « glissade » ? Seule la Bourse de Tunis peut nous en dire quelque chose. Après un très bon démarrage qui s’est poursuivi jusqu’au mois de septembre, le Tunindex, indice boursier de la BVMT, a connu sa péripétie du dernier trimestre de l’année 2010.
Un « octobre noir », nous dit-on, enclenché suite à un article de presse dans lequel ont filtré quelques éléments du projet de la loi de Finances pour 2011, était à l’origine de cette glissade. D’aucuns y voient un mauvais repas de fête servi aux opérateurs boursiers au mauvais moment qui a dépoussiéré le sempiternel dossier de la volatilité « psychologique » de la place financière tunisienne.


Certains observateurs nous disent aussi que le vent de panique sur la Bourse de Tunis n’était qu’une réaction allergique de la part de certains acteurs face à ces nouvelles dispositions de la loi de finances dont l’esprit se caractérise par une volonté de stabiliser les participations, d’encourager l’épargne longue et de dissuader les entrées-sorties rapides et spéculatives. Bref, la chute du Tunindex a été accélérée par les rumeurs quant à la portée de ces nouvelles dispositions qui ont suscité la peur bleue de la horde de spéculateurs.
Conclusion : la BVMT n’est pas parvenue à rendre une copie propre au terme de l’année 2010. En témoignent les chiffres des performances de l’année qui nous sont communiqués quotidiennement par Axis Capital. Certes, le Tunindex a clôturé l’année avec une hausse de 19,1%. Seulement, en comparant sa performance à celle réalisée en 2009, soit une hausse de 48,4%, on se rend à l’évidence : la chute est dure quoique légèrement amortie par la prestation de l’indice boursier numéro un tout au long des neufs premiers mois de l’année en cours.

S’agissant des sociétés cotées, la meilleure performance est à mettre sur le compte du titre du « Tunis Re » qui a enregistré la plus forte hausse en 2010 avec 110,9%. Les dernières révélations de Lamia Ben Mahmoud, DG de Tunis Re, l’unique société tunisienne de réassurance, quant à l’augmentation du capital de la société (de 45 à 75 MDT), la création d’une société de Re-Takaful (réassurance du Takaful), l’implantation d’une filiale à Abidjan (Côte d’Ivoire), ont certainement impacté le cours de la société et changé, par l’occasion, le « cours » des choses en sa faveur.
Au terme de l’année 2010, nous enregistrons seulement deux hausses supérieures à 100% assurées respectivement par Tunis Re (+110,9%) et la STIP (+107,1%), et cinq hausses supérieures à 50% : El wifack Leasing (+94,6%), Attijari Leasing (+92,2%), Assurances Salim (+70,9%), la SIAME (+59,6%) et l’Amen Bank (+51,6%).

Parallèlement, 13 contreperformances ont été enregistrées. Un chiffre porte-malheur par excellence, mais qui ne doit pas cacher, pour autant, le travail qui attend ces sociétés pour calfeutrer leurs « trous » en matière de communication financière volontaire. Une carte qu’on n’aime pas jouer, semble-t-il. Pourtant, notre place financière y demeure fortement allergique.
La pire des dévalorisations revient au titre ADWYA qui a enregistré une baisse de 22,6%. Une baisse qui n’a pas touché, faut-il le rappeler, un important nombre de titres échangés. Dans le palmarès des mauvais élèves, on trouve également les valeurs Tunisair (-18,9%), Siphat (-14,1%), la SOPAT (-12,9%) et Sotuver (-18,6%). A titre indicatif, une année auparavant, la Sotuver a enregistré la meilleure performance des sociétés cotées avec une valorisation positive de 382,6%. L’image est tellement claire qu’elle ne nécessite pas de commentaire. Passons.
Hormis cette situation controversée de la Bouse de Tunis, on sait pratiquement tous que le monde de la bourse n’est pas un havre rassurant pour les investisseurs, grands ou petits. Un constat de taille s’impose : les institutionnels investissent peu sur la place de Tunis. La tuile : cette place est devenue largement animée par les petits investisseurs. C’est ainsi qu’au fil des années, le marché est devenu volatile, secoué par de nombreuses rumeurs et dominé par des positions à court terme. On a beau se rappeler que les sociétés cotées ne communiquent pas assez, que les investisseurs étrangers fuient le marché, que cette hydre spéculative et affairiste sévit encore dans le marché boursier en dépit d’un cadre réglementaire censé décourager cette pratique « toxique ».

Une moyenne de 19,1% pour le Tunindex, pour cette année d’après crise, demeure quand même une performance bien que les montants dont on parle ne sont pas énormes. De même, les introductions qu’a connues l’année 2010, Tunis Re, Salim, Modern Leasing, Carthage Cement et Ennakl en l’occurrence, ont certes animé le marché. D’autres, Tunisie Telecom, Tunisiana, SNDP, CTN, Telnet, tant attendus par les boursicoteurs, vont booster davantage le marché et améliorer sa capitalisation. Néanmoins, le malaise créé par la nouvelle loi de finances (taxation des plus-values), continuera à jeter ses ombres sur l’année 2011. Sans exagération aucune, il y a lieu de dire que l’investissement dans la bourse tunisienne, malgré cette morosité qui caractérise le paysage, demeure porteur. Bien porteur.

Les plus fortes hausses de l'année 2010
- Tunis Re : 110,9%
- STIP : 107,1%
- El wifack Leasing : 94,6%
- Attijari Leasing : 92,2%
- Assurances Salim : 70,9%

Les plus fortes baisses de l'année 2010

- ADWYA :22,6%
- TUNISAIR :18,9%
- SOTUVER :18,6%
- SIPHAT :14,1%
- SOPAT :12,9%

Les trois meilleures performances du secteur bancaire
- Amen Bank : 51,6%
- STB : 36,0%
- BNA : 35,0%

Les trois meilleures performances du secteur leasing
- Attijari Leasing : 94,6%
- El Wifack Leasing : 92,2%
- TUNISIE LEASING : 44,9%

Les trois meilleures performances de l’industrie
- STIP : 107,1%
- SIAME : 59,6%
- PGH: 36,9%

Les deux meilleures performances du secteur des services
- SOTUMAG : 10,0%
- MAGASIN GENERAL : 9, 1%
03/01/2011 |
min
Suivez-nous