Aussi bien le ministère de l’Industrie et de la Technologie que l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation(APII) n’ont pas uniquement changé d’appellation pour faire peau neuve. Bien au contraire, les deux structures se sont investies de nouvelles missions en rapport direct et évident avec l’innovation technologique. Il est temps de consolider la valorisation des résultats de la recherche scientifique et de les mettre au profit des entreprises industrielles, avec en prime l’implication effective des PME et des différentes structures. La finalité est de faire de la Tunisie une « Euro-Med Valley pour l’industrie et la technologie ».

L’innovation technologique occupe une place de choix dans le programme présidentiel, « Ensemble, relevons les défis ». Un programme dont le message a été, on ne peut plus clair, afin de faire de l’innovation et du développement technologique la trame de fond et le socle sur lequel reposent les fondements de l’économie tunisienne lors de la prochaine étape. Pour ce faire, non seulement, les fonds financiers nécessaires sont d’ores et déjà mis en place, en faveur des PME innovantes mais, les structures de tutelle, en l’occurrence le ministère de l’Industrie et de la Technologie et l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), ont désormais de nouvelles missions. Objectifs : mener à bon port les objectifs présidentiels, et contribuer à améliorer la part des produits à haute valeur ajoutée dans les exportations globales du pays, pour se situer autour de 50%.

Pour atteindre ces objectifs et mettre en application de programme présidentiel, dont l’innovation est un vecteur fondamental, le ministère de l’Industrie et de la Technologie a créé deux nouvelles directions générales en son sein. L’une est réservée à l’infrastructure industrielle et technologique, l’autre à l’innovation et au développement technologique. Elles seront les locomotives de la dynamisation d’un partenariat effectif entre les structures de production, de la recherche scientifique et des différents centres techniques sectoriels.

Le message politique est clair : faire de la Tunisie une plateforme technologique dans son environnement régional. Et outre, pour la clarté du message, le pays s’est donné les moyens d’aller au bout de ses rêves, en mettant en place des mécanismes de financement fortement incitatifs et encourageants. En effet, une stratégie, des programmes et des mécanismes de financement sont disponibles et opérationnels aux fins de valoriser les résultats de la recherche, de les mettre au service de l’industrie tunisienne, avec en prime la promotion, l’encouragement et la diffusion d’une culture de l’innovation. Pour ce faire, il faut bien qu’une structure administrative étatique se charge de ces missions.

« C’est dans ce cadre que le ministère de l’Industrie et de la Technologie a créé deux nouvelles directions générales et que l’API s’est dotée de nouvelles missions », a déclaré Mohamed Ben Abdallah, PDG de l’APII.
La première direction générale, celle de l’innovation et du développement technologique, dirigée par Ahmed Dhouib est chargée, outre du suivi de la politique de l’Etat dans le domaine de l’innovation et du développement technologique, d’élaborer des programmes de promotion de l’innovation dédiés exclusivement au secteur industriel, de mettre en place des programmes de formation, d’élaborer les plans de développement des capacités technologiques sectorielles, et de suivre les programmes de recherche appliquée à l’industrie.
« Sans pour autant oublier que la nouvelle direction sera également chargée d’étudier les dossiers de candidature pour bénéficier des différentes primes d’incitation octroyées par l’Etat », devait expliquer Ahmed Dhouib, directeur général de l’innovation et du développement technologique, au sein du ministère de l’Industrie et de la Technologie.

Quant à l’autre direction, celle de l’infrastructure industrielle et technologique, elle est dirigée par une femme, en l’occurrence Samira Ben Amara. La directrice et son équipe seront chargées, certes, du suivi de la politique de l’Etat en matière d’infrastructure industrielle et technologique, mais, elles auront, par ailleurs, à formuler les propositions nécessaires pour des éventuelles réformes tendant à améliorer l’infrastructure. Car, faut-il le rappeler, outre l’infrastructure industrielle, la direction aura sous sa tutelle, les pôles technologiques, les centres techniques industriels et les institutions chargées de la normalisation et de la métrologie ainsi que les laboratoires d’analyses et d’expérience.... ;
« La nouvelle direction se chargera, également, de la mise en place des programmes de promotion de la qualité dans le secteur industriel et des services », a indiqué Samira Ben Amara, directrice générale de l’infrastructure industrielle et technologique.

Rappelons que la Tunisie compte actuellement 8 pôles technologiques ou de développement, qui seront portés à 24, à l’horizon 2014, soit un pôle par gouvernorat, et qui seront tous, conformément à la nouvelle législation, placés sous la tutelle du ministère de l’Industrie et de la Technologie. C’est désormais, cette structure qui garantira et le suivi et l’évaluation de leur activité. Quant au ministère de la Recherche scientifique, il aura pour mission de « dynamiser, précise Ahmed Dhouib, la contribution des institutions de l’enseignement supérieur de la recherche et les entreprises publiques de la recherche scientifique dans les activités des pôles technologiques ».
Du côté de l’APII, sans pour autant ne perdre aucune de ses anciennes fonctions et missions, dont entre autres la promotion des investissements dans le secteur industriel et des services annexes à l’industrie, elle a créé un nouveau centre en son sein. Il s’agit du Centre de l’innovation et du développement technologique.

L’APII aura à sa charge, l’encadrement, l’orientation, en plus de l’identification des besoins des PME en matière d’innovation technologique. Elle sera, également, le vecteur essentiel dans la promotion et la diffusion de la culture de l’innovation technologique. Dans ce contexte, elle ne manquera pas de présenter les programmes mis en place ainsi que les mécanismes tendant à valoriser les résultats de la recherche scientifique en faveur du développement industriel et de la consolidation de la compétitivité des PME, d’améliorer la productivité et de garantir la promotion des PME innovantes », a expliqué Mohamed Ben Abdallah, PDG de l’APII.

Des missions qui ont, d’ores et déjà, commencé à se mettre en place et à se concrétiser, à travers l’organisation de deux manifestations, à l’occasion des Mercredis de la création d’entreprises, et d’autres événements à venir dont une rencontre sur le financement de l’innovation et le développement technologique, et un forum euro-méditerranéen sur l’innovation, vers la fin de l’année.
Il va sans dire que pour réussir ses missions, l’APII a besoin de compétences et de cadres qualifiés, d’où les différents programmes de formation des cadres opérant dans les pépinières d’entreprises, les pôles technologiques et les centres techniques ainsi que la formation d’experts en innovation.
D’un autre côté, l’APII mettra en place un programme pilote pour accompagner 100 entreprises innovantes.

Il est évident que l’innovation technologique sera la trame de fond de l’économie nationale dans la période à venir, afin d’accélérer le rythme de la croissance, de créer davantage d’entreprises innovantes et de créer des emplois notamment pour les diplômés du supérieur dont la pression sur le marché de l’emploi ne cesse de s’accélérer.