alexametrics
dimanche 05 mai 2024
Heure de Tunis : 11:52
A la Une
Tunisie - Les dossiers chauds du secteur du tabac
01/04/2010 | 1
min
Tunisie - Les dossiers chauds du secteur du tabac
{legende_image}
Un nouveau PDG a récemment été nommé à la tête de la Régie Nationale des Tabacs et des Allumettes (RNTA). Laquelle nomination n’est pas étrangère aux problèmes rencontrés par le secteur durant les deux dernières années, selon certains observateurs, comme la dégradation de la qualité des cigarettes 20 Mars International de l’unité de production de Tunis de la RNTA et l’essor du marché parallèle des cigarettes.
Les observateurs ont constaté que cette question de qualité a influé sur le volume des ventes de la RNTA et la problématique a été accentuée par le fait que le secteur du tabac est un générateur important de recettes pour le budget de l’Etat.
La RNTA n’est-elle pas au top 10 des entreprises tunisiennes en 2008 avec un chiffre d’affaires de 986 millions de dinars dont près des ¾ vont au budget de l’Etat ?

La question a défrayé la chronique ces derniers temps. Gestionnaires de débits de tabac et usagers n’ont cessé de la soulever et de s’interroger sur les raisons de la décadence de la marque reine des cigarettes tunisiennes, à savoir les 20 mars International.
Le pire, c’est que cette anomalie n’a touché que les cigarettes produites par la RNTA. Elle n’a pas concerné les producteurs privés de la même marque.
Du coup, il y a deux catégories de cigarettes 20 mars International sur le marché. La 1ère est celle produite par les unités du secteur privé qui la sous-traitent pour le compte de la RNTA. Elle est appréciée par les consommateurs et se vend au prix fort chez les marchands des fruits secs « hammassa » du secteur informel. Le prix du paquet a atteint les 2d600, alors que son prix dans le marché organisé (débits de tabac homologués) est de 1d900.
La 2ème est produite par les ateliers de la RNTA. Le milieu des débits de tabac et des usagers la qualifie de 2ème choix. Ses ventes ont chuté de près de 40 %, selon les sources du secteur.

Un responsable de la RNTA, récemment admis à la retraite, considère que « cette question de qualité est le problème fondamental du secteur. L’essor du marché parallèle des cigarettes n’est qu’une conséquence. Le marché parallèle n’était prospère que pour le maâssal de la chicha ».
Ce responsable pense que « la nouvelle direction est en mesure de résoudre cette question de qualité, car il y a dans la RNTA des ressources humaines qui ont une expertise et un savoir-faire de plus de cent ans et qui manipulent cette marque depuis près de deux décennies. Ces experts et ces ateliers n’ont pas perdu leurs compétences et ils peuvent trouver la solution si on leur laisse les mains libres et on écoute leurs recommandations ».

La nouvelle direction de la RNTA est appelée à réagir rapidement afin de faire taire les spéculations prétendant que c’est la privatisation de la boite qui serait le but de toutes ces manœuvres et que les potentiels acquéreurs (en cas de privatisation) de cet établissement public ne seraient pas étrangers à ces manipulations. Les mêmes thèses avaient, longtemps, spéculé sur le fait que des intérêts occultes seraient derrière la dévalorisation de l’image de la RNTA pour la brader dans le cadre de la privatisation.
La célérité de la réaction attendue est impérative parce qu’il est clair que l’image de cette usine centenaire a été ternie lors de cette campagne orchestrée de tous bords et qui est justifiée par la médiocrité de la qualité des cigarettes 20 mars International produites.

Certes, l’amélioration de la qualité va résoudre une partie du problème du marché parallèle. Celle qui concerne les cigarettes. Mais, il serait également intéressant de se pencher de plus près au maâssal (le tabac de la chicha) à propos duquel des sources informées du secteur du tabac avancent que 95 % de ce produit ne transitent pas par la RNTA qui a pourtant le monopole du commerce de tous les genres de tabac.
Rares cependant sont les usagers qui vont dans un débit de tabac pour acheter du maâssal. Les cafés s’approvisionnent, systématiquement, au marché parallèle et ce n’est un secret pour personne lorsqu’on affirme qu’il s’agirait d’un marché de dizaines de millions de dinars.
La RNTA fait face à une telle situation depuis l’essor pris par la chicha en Tunisie et duquel le Budget de l’Etat n’a tiré aucun profit.

Ce sont là les principaux dossiers sur la table de la nouvelle direction générale de la RNTA et auxquels Hichem Mekkaoui et son équipe sont appelés à apporter des réponses urgentes et efficaces. La RNTA pèse près d’un milliard de dinars et génère plus de 600 millions de dinars de recettes au Budget de l’Etat. Elle mérite donc d’être suivie avec tout l’intérêt requis.
01/04/2010 | 1
min
Suivez-nous