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12/12/2008 | 00:00
4 min

Voyage au Liban : le pays du cèdre renaît de ses cendres


De notre envoyée spéciale au Liban, Imen Bouallégui

Le Liban a été la destination de l’Eductour, voyage organisé par Tunisair du 23 au 28 novembre 2008. En conviant plusieurs voyagistes tunisiens qui se sont, entre autres, entretenus avec leurs homologues libanais lors d’un workshop, la Gazelle ambitionne de porter à quatre le nombre de ses vols hebdomadaires Tunis/Beyrouth. Il faut dire que le pays du cèdre a toutes les raisons de plaire aux Tunisiens. En foulant le sol libanais, la première impression qui se dégage est celle d’un chantier en pleine effervescence

Au regard des grands chantiers à ciel ouvert, le Liban est incontestablement un pays qui se reconstruit et se modernise. En attestent les buildings flambant neufs (les pétrodollars y sont massivement investis) qui peu à peu gomment les anciennes bâtisses et toute trace d’un passé douloureux.
La signature de l’accord de Doha du 21 mai 2008, suivie de l’élection du Président de la République, le 25 mai, puis de la formation d’un gouvernement d’union nationale le 11 juillet ont considérablement apaisé le climat politique et sécuritaire dans le pays.

Beit Eddine - LibanSur le plan économique, et en dépit de la crise financière internationale, le Liban semble tirer son épingle du jeu. Le FMI prévoit en effet, une croissance du PIB libanais de 6 % pour 2008 contre 4 % en 2007. Le Liban avait accaparé en 2007 près d’un quart (23,8%) des investissements arabes dans le monde. Ces investissements ont essentiellement profité au secteur du bâtiment.
Le tourisme libanais semble également retrouver le sourire avec près d’un million de touristes sur les 9 premiers mois de 2008, d’après les chiffres du ministère du tourisme libanais, soit près du quart de la population libanaise locale. L’avantage concurrentiel du Liban est incontestablement son infrastructure hôtelière et la qualité des services qui placent le Liban dans le haut de gamme.
Le secteur des services prédomine. Il occupe près de 70% de la population active. La convivialité et le professionnalisme du personnel hôtelier ont été les mots d’ordre lors des visites effectuées dans différents hôtels, en compagnie de Lassad Zorgati, représentant de Tunisair pour le Liban : le Meridien Commodore, Riviera, Portemilio, Rotana, Habtoor Grand Hotel et Metropolitan Palace, Radisson…

équipe tunisair libanIl n’en demeure pas moins que le tourisme Libanais souffre de l’image véhiculée par certains médias. A tel point que le touriste est surpris de ne pas voir des chars et des militaires à chaque coin de rue : «Les problèmes de sécurité au Liban, quand il y en avait, ont été des problèmes libano-libanais. Les touristes ne sont-ils pas kidnappés et tués sous d’autres cieux sans que l’on crie gare », rétorque un hôtelier de la place. Certes, il y’a eu guerre civile et conflit avec Israël, mais le Liban semble retrouver sa sérénité.
Autre caractéristique du Liban ; c’est le pays de la diversité par excellence. Sur le plan religieux, 17 confessions s’y côtoient, et le quotidien s’en ressent inévitablement. Ainsi, l’histoire du pays est racontée différemment par le chauffeur de bus sunnite et le guide touristique chiite. Même leurs façons de klaxonner différent, selon l’appartenance du conducteur. A Beyrouth, mosquées et églises se juxtaposent. Elles rappellent le devoir de tout un chacun d’accepter l’autre. Le point commun à tous ces Libanais est leur patriotisme. Le visiteur ne peut distinguer certaines demeures des bâtiments officiels, tant le drapeau du pays du cèdre flotte un peu partout.

La géographie du pays obéît, elle aussi, à la règle des contrastes. La densité et la multiplicité des paysages peuvent surprendre, compte tenu de la superficie du pays (10 452 km2). Des reliefs à couper le souffle : de la paisible plaine d’el Bekaa au relief tourmenté de la grotte de Jeita. Cette dernière est en lice pour devenir l’une des 7 merveilles du monde (les résultats des votes en ligne seront connus en juillet 2009). Le Liban est également une destination culturelle. Villes anciennes et vestiges (Beit Eddine, Baalbek …) portent tous l’empreinte des différentes civilisations qui s’y sont succédé, depuis l’antique Phénicie.
Le Liban compte par ailleurs 6 stations de ski (dont celle des cèdres avec plus de 3000 mètres d’altitude) pour les amateurs de sport d’hiver. Du côté de Beyrouth, la restauration du centre-ville a été confiée à une structure étatique dénommée : Solider (Société libanaise pour le développement et la reconstruction du centre-ville), fondée par l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Avec ses terrasses de cafés et restaurants et ses allées, le nouveau downtown de Beyrouth porte un cachet typiquement européen.

En ce qui concerne la population libanaise, elle reste ouverte et tournée vers l’extérieur. Aucun pays au monde ne compte, comme le Liban, plus de ressortissants hors de ses frontières. Fort d’une diaspora des plus influentes dans le monde arabe, estimée à 12 millions et occupant de nombreux postes de commande en industrie, en politique ou dans le domaine bancaire, le pays du cèdre peut compter sur les transferts en devises de ses ressortissants (près de 6 milliards de dollars en 2007)
Les ressortissants libanais font honneur au pays par leur notoriété. Une fierté qui change des discours habituels de victimisation des immigrés dans les pays d’accueil. Qu'ils soient Musulmans, Chrétiens ou Druzes, les Libanais sont reconnus pour être un modèle d’intégration. «Lorsqu'un Libanais tombe dans la mer, il en ressort avec un poisson dans la bouche», dit un dicton local.
Carlos Ghosn le Pdg de Renault-Nissan, Carlos Slim Helú, le deuxième homme le plus riche du monde (selon Forbes), John Baldacci, politicien américain, démocrate et gouverneur de l'État du Maine, des exemples frappants de réussite à méditer.

Avec autant d’atouts, la Suisse du Moyen Orient a incontestablement de beaux jours devant elle.

12/12/2008 | 00:00
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