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Tromperies et déficits cuisants malgré la production dâEUR(TM)un milliard de litres de lait !
28/10/2008 | 1
min
Tromperies et déficits cuisants malgré la production dâEUR(TM)un milliard de litres de lait !
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La production du lait et de ses dérivés semble avoir atteint son summum en Tunisie. L’autonomie est là et les productions stockées chaque mois atteignent les dizaines de millions de litres. En dépit de ces chiffres, le secteur est fortement menacé. Ses crises se multiplient. Les coûts à la production augmentent sensiblement. Les prix des matières premières connaissent une hausse sans précédent. Les intermédiaires profitent de l’absence de coordination entre le producteur et les centres de collecte. Conséquence : plusieurs entreprises sont menacées de faillite… C’est ce qu’a déclaré Habib Djedidi, président de la Chambre nationale de la production laitière, dans une interview accordée à notre confrère Al Ousbouï.

Le secteur de la production laitière semble souffrant. Éleveurs, agriculteurs et consommateurs sont mécontents en dépit d’une forte production dépassant, parfois, les besoins.
Dans le registre de la qualité, la mentalité demeure archaïque et les éleveurs continuent à tromper le consommateur en ajoutant de l’eau à leurs productions. Ces tromperies auraient pu faire scandale et déclencher des procès sous d’autres cieux. Chez nous, elles sont ouvertement avouées par les professionnels du secteur, puisque c’est Habib Djedidi, président de la Chambre nationale de la production laitière, qui en fait état !
Ce type de pratiques nuit assurément à la qualité du lait et de ses dérivés, admet le président du syndicat dans l’interview accordée. Il en cite d’autres : les vaches laitières sont souvent nourries avec du pain rassis et des restes d’aliments, à cause des prix élevés du foin et des aliments pour bétail. La longue conservation, dans des conditions loin d’être optimales, et en dehors des chambres frigorifiques, fait régresser également la qualité et changer le goût et la couleur du lait.
Ni les multiples contrôles et programmes de formation et de pédagogie, ni les multiples campagnes de sensibilisation n’ont pas eu raison de ces pratiques, semble-t-il.

Pour expliquer ces dépassements, Habib Djedidi évoque la présence de nombreux intermédiaires qui se soucient peu de la qualité et des conditions de conservation et le fait que les centrales de collecte ne dépendent ni de l’UTAP (Centrale agricole nationale), ni de l’UTICA (Centrale patronale nationale). La solution pourrait résider dans la coopération entre les centrales de production et les centrales de collecte. On a même vu la participation des premières dans le capital des centrales de collecte, afin de les aider à obtenir une meilleure qualité, une meilleure productivité et un meilleur rendement.
Il s’avère cependant qu’en dépit de productions record dépassant le milliard de litres chaque année (supérieure aux besoins), nombre de centrales laitières sont menacées de faillite.
Ainsi, le cas de quatre centrales qui ont cumulé des déficits de près de 18 millions de dinars en 2007. Selon Habib Djedidi, uniquement deux centrales ont réussi, cette année, à réaliser des bénéfices de l’ordre de … 0,6 million de dinars ! Pour sauver ces entreprises d’une faillite certaine, dit-il, la solution réside dans l’ajustement du prix du lait.
L’ajustement est rendu nécessaire puisque, explique Djedidi, le prix de chaque litre de lait est vendu avec une perte de 100 millimes. Cela en dépit des quatre ajustements observés durant les 18 derniers mois et qui ont fait augmenter le prix du lait de l’ordre de 170 millimes/litre.
Malgré cela, le prix en Tunisie demeure le moins cher du bassin méditerranéen, indique l’intéressé précisant que les derniers ajustements n’ont fait que couvrir les charges des agriculteurs et des centrales de collecte, sans tenir compte des frais des centrales laitières.

Parmi les solutions proposées, le retour à un emballage particulier offrant du lait pasteurisé, mais une courte conservation. La solution ferait gagner au secteur quelque cent millions de dinars par an et permettrait la vente du lait à 700 millimes en prix public.
La solution présente cependant plusieurs problèmes que l’intéressé n’a pas abordés, préférant axer ses réponses sur les avantages de la proposition et sur le fait que la conservation avec un nouveau type d’emballage peut aller jusqu'à 15 jours. Il n’en demeure pas moins que l’autosuffisance que la Tunisie a réalisée en matière de lait est menacée à plus ou moins longue échéance à cause, à cause de la grave crise financière que vivent les entreprises industrielles. A défaut de mesures incitatives, d’ajustements conséquents des prix afin qu’ils soient en harmonie avec les coûts à la production et les hausses importantes des prix des matières premières, la relance du secteur tardera à venir.

Le défi de la qualité constitue l’objectif majeur des 160 mille producteurs, des 260 centres de collecte et des 6 centrales laitières qui sont équipés des technologies les plus récentes et qui fabriquent trois sortes de lait. Pour le réaliser, il faut néanmoins que les efforts de tous les intervenants se conjuguent et que l’agriculteur, moteur central du secteur, soit encouragé et bénéficie d’incitations substantielles.
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