Le tourisme a toujours été un secteur important de l’économie tunisienne. Outre son apport au PIB du pays, il est un grand employeur et pourvoyeur de devises. Son apport à l’économie tunisienne n’a été jamais quantifié exactement. Mais, ravagé des suites de la pandémie, il est devenu nécessaire de délimiter sa contribution au pays.
Depuis les années soixante la Tunisie a misé sur le secteur touristique et en particulier sur un tourisme balnéaire. Après les attentats terroristes de 2015, l’apport de ce secteur a été mis à nu et le pays a souffert d'une baisse d’activités sans précédent. En 2019, le pays a enregistré un nombre record de 9,43 millions de visiteurs.
Avril 2020, selon une étude réalisée par la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH) et le cabinet d’audit et de conseil international KPMG, on estimait que le secteur participait à hauteur de 14,2% au PIB du pays.
Mais qu’en est-il vraiment ? Quel est le vrai apport de ce secteur ?
Annoncé par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Marouane Abassi, fin mars 2022, le compte satellite du tourisme a concrètement vu le jour le 21 juillet 2022, avec une première publication de l'Institut national de la statistique (INS) de données chiffrées de ce compte allant de 2018 à 2021. Des indicateurs qui se révèlent très instructifs, quant au poids mais aussi à l’impact de la pandémie de ce secteur.
Dans ce cadre, l’institut explique : « Désormais assis sur des concepts reconnus par les principales organisations internationales concernées (Commission de statistique des Nations unies, Organisation mondiale du tourisme – OMT, OCDE, Eurostat), le nouveau CST permet de mesurer de manière plus formalisée le poids du tourisme dans l’économie, en particulier à travers l’estimation de la valeur ajoutée totale directe issue des activités de tourisme. Il permet ainsi d’établir clairement un lien logique avec un agrégat de références, à savoir le produit intérieur brut (PIB) ».
Et de spécifier : « Le compte satellite du tourisme servirait essentiellement à mesurer l’impact économique direct du tourisme et à informer sur la situation et l’évolution de cet important segment de l’activité en Tunisie ».
Les chiffres sont sans appel, on voit bien à quel point le secteur du tourisme a été sinistré.
Ainsi et en se référant aux données publiées par l’INS, on apprend que la part directe en pourcentage du PIB du tourisme a nettement baissé passant de 4,5% en 2019, à moins de 1,6% en 2020 puis 2,2% en 2021.
L’institut estime que la contribution indirecte du tourisme dans le PIB atteindrait 4,3 points de pourcentage, ce qui porterait sa contribution totale (directe et indirecte) à 8,4% du PIB en 2018.
Pourquoi cela est si grave ? Le tourisme est un secteur locomotive qui influence et impacte directement d’autres secteurs clés. Il participe de manière conséquente dans les valeurs ajoutées brutes de plusieurs secteurs : 37,9% de celui de la restauration, 22,2% du transport, 10,8% du commerce, entretien et réparation, 8,7% de l’hébergement et 8,4% de la santé et d’actions sociales.
Concrètement, les dépenses dans ce secteur par tête d’habitant ont baissé de plus de la moitié, passant de 1.195,3 dinars en 2019 à 575,1 dinars en 2021. Chose qui se ressent aujourd’hui dans le quotidien du tunisien avec l’inflation d’un côté et la baisse du pouvoir d’achat du Tunisien.
Cet argent injecté dans l’économie national avait un effet vertueux, dynamisant l’ensemble de l’économie. En effet, lorsqu’un touriste européen se rend en Tunisie, il prend l’avion ou le bateau puis un bus, un taxi ou une voiture de location (transport et par extension mécaniciens, assurances, services financiers, location, pièces de rechanges, concession automobile, etc.). La personne en question réservera ensuite une chambre d’hôtel ou louera une maison (hébergement), devra également manger (restauration et donc par extension ça va bénéficier à l’agriculture et la pêche mais aussi à d’autres commerces), il va sortir pour se détendre et fera certaines activités (loisir, commerce et artisanat).
On apprend ainsi que les dépenses dans les activités touristiques sont en chute libre depuis 2018, passant de 13,87 MD en 2019, à 4,55 MD en 2020 et 6,76 MD en 2021. Bien sûr, avec une disparité entre dépenses domestiques et dépenses des internationaux respectivement de 2,5 MD et 9,26 MD pour 2018 (les dépenses des non-résidents étant 3,71 fois supérieures à celle des résidents). Ce gap est minimisé après la pandémie du Covid-19, les dépenses domestiques et celles des internationaux passant respectivement à 1,78 MD et 4,99 MD en 2021 (seulement 2,80 fois).
Le nombre de nuitées hôtelières est passé de 30.019 en 2019 à 8.077 en 2021, les nuitées des non-résidents étant en chute libre passant de 24.304 en 2019 à 2.818 en 2020 puis à 3.470 en 2021. La tendance s’est inversée dans les années pandémiques, la demande des résidents dépassant celles des non-résidents.
Autre volet important, le tourisme est un grand pourvoyeur d’emplois (directs et indirects). Selon l’INS, les emplois directs dans le secteur étaient de 155.700 emplois en 2019 (4,4% du total des emplois dans le pays) puis ont chuté à 75.600 emplois en 2020 (à peine 2,2% du total des emplois dans le pays) pour remonter légèrement à 92.400 emplois en 2021 (2,7% du total des emplois dans le pays). Ce qui équivaut une perte d’emploi de plus de 63.000 postes entre 2019 et 2021, rien qu’en direct, ce qui est très conséquent.
Ainsi et selon l’institut, la contribution totale à l’emploi se situerait en 2018 à 8,9%.
Pire, la pandémie a eu un impact direct sur les entrées en devises. En 2019, les recettes du secteur se sont élevées à 5,5 milliards de dinars, selon les chiffres communiqués par la Banque centrale de Tunisie. En 2020, elles ont chuté à 2 milliards de dinars. Au premier semestre 2021, elles sont seulement de 1,4 milliards de dinars.
Le tourisme est un secteur important pour la Tunisie mais depuis 2011 il a été malmené dans un premier temps à cause des attentats terroristes puis la pandémie du Covid-19 a été le coup de grâce. Plus que jamais, le secteur doit se réinventer et se moderniser pour offrir un meilleur produit, autre que le balnéaire qui est désormais dépassé, et surtout un meilleur service, notamment si on prend en compte la rude concurrence dans le monde.
Imen NOUIRA
Nos hôtels de 5* qui ne mérite pas les 3* alors pour les 3* c'est vraiment la catastrophe!
Un hotel de 5* à hamammet cela fait plus de 10 ans qu'il n'a pas pris la peine de faire une peinture extérieure ! Je ne comprends pas comment ils gardent leurs grades et où sont les autorités et les inspections!
Malheureusement nous avons un ministre du tourisme qui n'est pas du domaine et qui n'a pas le courage de faire des changements en profondeur.Dommage
Mme Nouira vous êtes du côté des criminels car vous cautionner leur Alibis pour fuire leur responsabilités et cela dans tout les domaines'?'on peut dire même que l'impact de la pandémie est très minime par apport aux attentats islamistes sur tout le territoire tunisien '?'arrêtons de déformer la vérité et de diffuser du mensonge qui ne peut être que dans l'intérêt des criminels islamistes à fin de les blanchir.
Aucune promotion,ni aide pour les TO,retards d'avions,file interminable à l'arrivée au contrôle police.Certains représentants en plus de 6 ans voire 7 ans à l'étranger sans aucun rendement.Un ministre complètement perdu qui n'a aucun charisme,ni pouvoir sur son personnel.Constat amère
Si le pays avait développé le secteur agricole, on serait dans une situation meilleure...mais bon, nos dirigeants préfèrent investir sur un tourisme de masse et à deux balles, rien que pour plaire à certaines régions. les autres régions peuvent crever.
C´est uniquement pour ce qu´on appelle la mafia du tourisme qui a des comptes à l´etranger !
Depuis 1960 avec la persission / avec l'aval du Bou-petit-cou, la BCT a vigoureusement protégé cette mafia et le fait encore aujourd'hui !