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Nouveau projet de loi régissant le secteur de l'éducation : des chamboulements en vue
03/01/2017 | 12:47
3 min
Nouveau projet de loi régissant le secteur de l'éducation : des chamboulements en vue

 

Le conseil des ministres doit bientôt examiner un projet de loi relatif aux « principes fondamentaux de l’éducation et de l’enseignement ». Un texte législatif qui a pour objectif de réglementer le secteur et de poser les bases d’une meilleure gouvernance, tout en évaluant le système en place et proposer de nouvelles mesures.

 

Comprenant en tout 85 articles, ce projet de loi s’intéresse aux fonctions de l’école, au référentiel des apprentissages et de l’évaluation, à l’organisation des établissements publics et privés en plus des droits et obligations des apprenants, du cadre éducatif et des parents.

 

L’article 2 dispose entre autre, que l’Etat prend en charge les élèves appartenant aux familles au revenu limité, alors que tout tuteur qui s’abstiendra d’inscrire ou qui retirera son enfant d’un établissement éducatif avant l’âge de 16 ans, s’expose à une amende allant de 200 à 2000 dinars. Ainsi aucun élève âgé de moins de 16 ans ne peut être exclu définitivement de tout établissement scolaire public que sur décision motivée du ministre chargé de l’éducation (article 33).

Une mise à niveau est proposée par l’Etat (article 11) à ceux qui ont abandonné l’école et qui n’arrivent pas à s’intégrer et ce afin «  de les protéger contre la délinquance, l’extrémisme et le crime ».  

 

L’enseignement de base sera désormais de 10 ans (article 34) : l’année préparatoire est obligatoire et gratuite, « ouverte aux enfants âgés de 5 ans et dure une année ». Le cycle primaire durera 5 ans et devra être sanctionné d’un examen national, qui sera suivi d’un cycle « préparatoire ». Désormais d’une durée de 4 ans, il sera également couronné par un examen certificatif national et d’orientation pour l’obtention du diplôme de fin de l’enseignement de base.

Par ailleurs, tout au long du cycle préparatoire, une formation par alternance dans les centres de formation professionnelle et dans les entreprises peut être organisée en cas de besoin.

D’un autre côté, l’enseignement secondaire devra être d’une durée de 3 ans, sanctionné par le baccalauréat et une formation professionnelle en alternance sera également dispensée le cas échéant, dans le cadre du partenariat avec les ministères concernés.

 

L’article 42 propose la création d’une catégorie des établissements publics, nommée « les établissements publics de l’éducation », dotés de la personnalité civile et de l’autonomie financière et dirigés par un directeur désigné par arrêté du ministre en charge de l’Education. L’article 47 dispose que les collectivités locales devraient participer à la construction et à l’entretien des établissements publics de l’éducation relevant de leur circonscription.

A propos des établissements éducatifs privés, l’article 50 insiste sur le fait que le propriétaire ainsi que le directeur effectif, doivent être de nationalité tunisienne, sauf autorisation spéciale du ministre. Des établissements qui seront tenus, d’après l’article 51, d’appliquer les programmes officiels en vigueur dans les établissements scolaires d’enseignement public. Toutefois, le deuxième alinéa de l’article, permet la création d’établissements privés avec des programmes et des régimes d’études particulières ou destinés à préparer aux examens étrangers, et ce après l’obtention d’une autorisation du ministre. Les enseignants de ces établissements doivent être soumis à une formation continue sous la tutelle du ministère.

 

Le projet de loi propose en outre la création d’un établissement public indépendant à caractère administratif, dénommé « Institut national de l’évaluation », chargé de la réalisation de l’évaluation externe du système éducatif. Sera également créé, un conseil supérieur de l’éducation qui a pour mission de veiller à suivre les grands choix du système éducatif et d’aviser la communauté nationale des résultats de son suivi.

 

Le dernier article relève que toutes les dispositions antérieures et contraires au projet de loi seront abrogées. Ainsi, « au même temps que la présente loi entre en vigueur, la loi n°2002-80 du 23 juillet 2002, relative à l’éducation et à l’enseignement scolaire, cessera progressivement d’être appliquée ».

 

I.L.

03/01/2017 | 12:47
3 min
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Commentaires (5)

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Abel Chater
| 04-01-2017 10:29
Lorsque j'ai lu le bon sens de ce gigantesque changement que prévoit ce nouveau projet de loi régissant le secteur de l'éducation en Tunisie, surtout en ce qui concerne l'apprentissage et l'évaluation, j'ai compris que le ministre de l'Education nationale Néji Jalloul me lisait avec attention. Car je suis le seul à le dénigrer dans ce sens.
Maintenant que Néji Jalloul commence à comprendre le rôle de sa mission à la tête du Ministère de l'Education par de telles décisions primordiales, pour arriver un tant soit peu à changer la mentalité de la société tunisienne, qu'il cesse désormais d'éparpiller l'attention et l'énergie des enseignants et des parents, par ses innombrables décisions du bout du stylo, à grande majorité sans la moindre importance pour la valeur éducationnelle de nos enfants. Qu'il se limite à l'application de ces nouvelles lois, surtout en ce qui concerne cette formation par alternance dans les centres de formation professionnelle et dans les entreprises. Une telle réussite nous fera diminuer le chômage de plus de la moitié, dans cinq ans seulement.
Toutefois, ce que je ne comprends pas encore, c'est le but de ce certificatif national et d'orientation pour l'obtention du diplôme de fin de l'enseignement de base, du moment que les diplômés universitaires ne trouvent pas du boulot. Qui aurait donc intérêt à recruter les diplômés de l'enseignement de base, sans qu'ils n'aient même le niveau pour accéder dans le domaine administratif, là où échouent les universitaires eux-mêmes?
Je pense dans ce sens, qu'il faut mettre fin à cette anarchie dans le domaine des services à caractère professionnel, dont souffre l'ensemble du peuple tunisien. N'importe qui ouvre un garage, un atelier, ou autres, offrant ses services aux citoyens contre un argent fou, sans qu'il ne soit ni compétent, ni qu'il maîtrise à bien son travail. Le mécanicien répare à coup de chance ; l'électricien travaille à la masse ; le réparateur TV change n'importe quoi jusqu'à voir quelque chose dans son propre miroir qui cesse de fonctionner à la maison ; le boulanger ne trouve même pas la nécessiter de faire tamiser la farine ni qu'il sache bien la levurer, nous vendant un pain qu'on jette à la journée-même ; le plombier ne se sent pas responsable de la fuite d'eau qui trouve lieu après son départ. Et les exemples comptent par myriade.
Donc, pourquoi ne pas élaborer une loi qui exigerait l'obtention d'un diplôme pour chaque métier, sans lequel il ne sera possible à personne d'ouvrir une grotte, se moquant des pauvres Tunisiens. Ces diplômes pourraient être accouplés aux diplômes de l'enseignement de base et seront très utiles à tout le monde, offrant une grande importance à l'enseignement de base lui-même.
Maintenant, Néji Jalloul commence à me plaire. Il ne lui manque encore que de niveler ces calendriers scolaires qui font à présent l'enfer des parents enseignants du Supérieur. Lorsque leurs enfants sont en vacances, ces professeurs universitaires doivent travailler et vice-versa, lorsque ces derniers se trouvent en repos, leurs enfants sont à l'école. La vie familiale des enseignants du Supérieur est devenue infernale.
Bonne chance à nos nouvelles générations, qui ne devront plus souffrir comme ce fût notre propre cas.
Vive la Tunisie. Vive la Révolution tunisienne.

ABC
| 03-01-2017 18:12
Ce statut aurait été réalisable s'il n'y avait pas eu la révolution du 11 janvier et les reculs de 5 années de dévolution. Maintenant, il vaut mieux consacrer son effort à mettre en application les textes qui régissaient l'enseignement en 1987, réviser les programmes en y introduisant les nouvelles technologies, l'enseignement sérieux de trois langues, mettre un dispositif de suivi de la performance du corps enseignant et des institutions d'enseignement et éviter l'instauration de nouvelles institutions qui ne font que bouffer l'argent d'un ministère qui est pauvre. Assez de rêver. On a vu les limites d'application du destour et des nouvelles lois instaurées par les deux parlements (excusez mon ignorance des nouvelles appellations) depuis 2011 en Tunisie

DHEJ
| 03-01-2017 16:27
L'article 47 dispose que les collectivités locales devraient participer à la construction et à l'entretien des établissements publics de l'éducation relevant de leur circonscription.


Il y a eu certainement concertation avec le ministre en charge des collectivités locales!!!

URMAX
| 03-01-2017 14:10
Dommage que le fait que [les enseignants doivent avoir passé le service militaire pour exercer], action (que je préconisais aussi dans un précédent article sur Businessnews), n'a pas été retenu.
...
Ceci aurait apporté son lot de discipline au corps enseignant, ce qui est plus que nécessaire, au vu du nombre de disciples accros à la secte U.G.T.T. !!!
...
(union générale des tapettes ...)
...
URMAX

Lincoln
| 03-01-2017 12:59
mahboula wazaartoulha fi wdinha