Retour des terroristes en Tunisie : Le parti destourien appelle à amender l'article 25 de la constitution
Le Parti destourien libre (PDL), a exprimé, ce mercredi 14 décembre 2016, son refus catégorique de « toute forme de réconciliation, de grâce ou de tolérance envers ceux qui ont tué des innocents, violé des femmes et embrigadé des jeunes » et mis en garde contre la victimisation des terroristes.
Il a condamné, dans un communiqué rendu public, le fait de prétexter les principes des droits de l’Homme pour justifier le meurtre et le terrorisme en intégrant des textes « adaptés » dans la constitution de 2014 qui a été rédigée dans des conditions politiques où régnait la tension et le principe d’exclusion, pour protéger « les ennemis des droits de l’Homme ».
Le parti destourien appelle, dans ce sens, à amender l’article 25 de la constitution afin de poser des mécanismes qui empêchent les terroristes de retourner au pays et de les déchoir de leur nationalité. Et aussi à dévoiler l’identité des parties qui ont été à l’origine de l’envoi de nombreux jeunes dans les zones de tension et à les obliger à rendre des comptes.
Le parti appelle, par ailleurs, les parties officielles à éclairer l’opinion publique sur la véracité des informations quant au récent retour de centaines de terroristes en Tunisie et à préciser la manière avec laquelle les dispositifs sécuritaires et la justice sont en train de gérer la question et si ces terroristes ont été soumis à l’application de la loi anti terroriste.
Rappelons que l’article 25 de la constitution de 2014 stipule qu’il est interdit d’exiler, d’extrader ou d’empêcher de retourner à son pays ou de déchoir de sa nationalité tout citoyen tunisien.
La polémique sur le retour des terroristes tunisiens au pays, a débuté suite aux déclarations du président de la République, Béji Caïd Essebsi, dans une interview au journaliste d'Euronews Charles Charbel Salamé, dans laquelle il est revenu sur le retour des terroristes tunisiens combattant dans les rangs de Daech en Syrie.
« Nous n’empêcherons aucun Tunisien de revenir dans son pays. Ils s’agit-là d’un principe constitutionnel. Nous prenons nos précautions face à eux […] nous agirons avec chacun sécuritairement et politiquement en fonction de ses faits et de ce que dicte la situation et ce, avant et après leur retour », avait alors affirmé le président.
Des propos qui ont été vivement critiqués par l’opinion publique ainsi que nombreux partis.
M.B.Z