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Le FMI prédit une croissance économique de 2% en 2016 pour la Tunisie
13/04/2016 | 09:38
5 min
Le FMI prédit une croissance économique de 2% en 2016 pour la Tunisie

 

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié, mardi 12 avril 2016, son rapport périodique sur "Les perspectives de l'économie mondiale".

 

Dans ses projections, le FMI prévoit une croissance économique en Tunisie de 2% en 2016, alors qu’elle n’était que de 0,8% en 2015. Il table pour 2017 sur une croissance de 3%.

Ses prévisions sont revues à la baisse puisque l’institution prévoyait en 2015, une croissance de 1% et tablait sur une croissance de 3% en 2016.

Concernant les prix à la consommation, les projections du Fond prédisent un taux de 4% en 2016, et de 3,9% en 2017. Le solde extérieur courant va s’améliorer passant selon les prévisions de l’institution de -8,9% en 2015 à -7,7% en 2016 puis à -7,% en 2017. Concernant le chômage, le FMI s’attend à une baisse en Tunisie : évoluant de 15% en 2015 à 14% en 2016 puis à 13% en 2017.

 

Globalement, le FMI indique, dans son rapport, que l’économie mondiale continue à croître, mais à faible allure, ce qui l’expose davantage aux risques. Il prévoit des taux de croissance mondiale de 3,2% en 2016 et 3,5% en 2017, soit une révision à la baisse de 0,2% et 0,1%, respectivement, par rapport à la mise à jour de janvier 2016.

Dans une récente allocution, la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a rappelé que la reprise est encore trop timide, trop fragile, et que cette faiblesse persistante risque d’avoir des répercussions dommageables sur le tissu social et politique de nombreux pays.

«Moins de croissance, cela signifie moins de droit à l’erreur», a déclaré Maurice Obstfeld, Conseiller économique et Directeur du Département des études du FMI. «Une croissance anémique persistante laisse des séquelles, qui ont pour effet de ralentir la croissance potentielle, et, du même coup, la demande et les investissements», a-t-il ajouté.

Face à ces perspectives en berne, il importe de réagir avec vigueur, a souligné M. Obstfeld, ce qui implique une stratégie plus énergique sur trois fronts, alliant des mesures structurelles, budgétaires et monétaires.

«Si les décideurs nationaux perçoivent clairement les risques auxquels leurs pays sont tous exposés et agissent ensemble pour s’y préparer, cela pourra avoir des effets positifs considérables sur la confiance à l’échelle mondiale» a ajouté M. Obstfeld.

 

Dans la zone euro, la faiblesse de l’investissement, le haut niveau du chômage et la fragilité des bilans pèsent sur la croissance, d’où une prévision modérée de 1,5 % cette année et de 1,6 % l’an prochain.

Dans le contexte actuel de croissance au ralenti, les risques qui pèsent sur l’avenir sont désormais plus prononcés, soutient l’institution.

Ils concernent :

• Un retour des turbulences financières, qui entamerait la confiance. Par exemple, une nouvelle volée de dépréciations des taux de change de pays émergents pourrait aggraver la faiblesse des bilans des entreprises et une forte diminution des flux de capitaux pourrait entraîner une compression rapide de la demande intérieure.

• Une période prolongée de cours pétroliers en berne pourrait aggraver les perspectives de déstabilisation des pays exportateurs de pétrole.

• Un ralentissement de l’économie chinoise plus marqué que prévu actuellement pourrait avoir de graves retombées internationales sur le commerce, les cours de matières premières et la confiance et entraîner un freinage plus généralisé de l’économie mondiale.

• Des crises qui ne sont pas d’ordre économique — liées à des conflits géopolitiques, à des dissensions politiques, au terrorisme, aux flux de réfugiés ou aux épidémies mondiales — menacent un certain nombre de pays et régions et pourraient, si elles ne sont pas maîtrisées, avoir de fortes répercussions sur l’activité économique mondiale.

 

Du côté positif, la récente baisse des cours pétroliers peut stimuler la demande des pays importateurs de pétrole plus fortement qu’on ne le prévoit actuellement, notamment dans l’éventualité où les consommateurs penseraient que les prix resteront bas plus longtemps.

 

Des mesures plus énergiques pour stimuler la demande et l’offre potentielles pourraient promouvoir une croissance plus forte à court et à plus long terme.

Les Perspectives de l’économie mondiale mettent en avant une approche sur trois fronts, au moyen de leviers qui se renforcent mutuellement, à savoir (1) des réformes structurelles, (2) un accompagnement budgétaire reposant sur des mesures génératrices de croissance concernant tant les recettes que les dépenses, et une relance budgétaire en cas de besoin et si les marges de manœuvre le permettent et (3) des mesures de politique monétaire.

Il est absolument nécessaire et possible d’amplifier les réformes structurelles. Les études analytiques présentées dans les Perspectives de l’économie mondiale montrent que les réformes des marchés du travail et des produits dans les pays avancés peuvent améliorer sensiblement les perspectives de croissance à moyen et long terme. Il est essentiel de hiérarchiser et de programmer soigneusement ces réformes afin d’en accroître l’impact à court terme.

Les réformes qui s’accompagnent d’une relance budgétaire seront particulièrement utiles à ce stade, notamment en réduisant les taxes inefficientes qui pèsent sur le travail, en augmentant les dépenses de recherche-développement et en encourageant les politiques actives du marché de l’emploi (réformes visant à permettre aux chômeurs de retrouver un emploi, grâce par exemple à des programmes de formation professionnelle). Les réformes du marché des produits — qui visent à promouvoir la concurrence entre les entreprises et à faciliter la création d’entreprises ou à attirer les investissements — doivent être mises en œuvre énergiquement, car elles dopent la production même dans une situation de faiblesse macroéconomique, sans grever les finances publiques. Dans la mesure du possible, la compression des indemnités de chômage et l’assouplissement de la protection de l’emploi doivent s’accompagner d’initiatives qui en compensent l’impact à court terme sur les catégories vulnérables.

Enfin, il est crucial de renforcer le secteur financier afin de créer un contexte dans lequel les politiques monétaires, budgétaires et structurelles puissent avoir le maximum d’efficacité.

 

La présente édition des Perspectives de l’économie mondiale signale que les décideurs se doivent aussi d’établir des plans d’urgence et de concevoir des stratégies collectives pour l’avenir, au cas où les risques baissiers se matérialiseraient. Il est également crucial de poursuivre la coopération en vue de fortifier le filet de sécurité financière et le régime réglementaire mondiaux, pour préserver la résilience du système international et financier.

 

I.N (D’après communiqué)

13/04/2016 | 09:38
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