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Béji Caïd Essebsi sur Nessma TV : Ce n'est pas de la charité, c'est une loi !
22/09/2015 | 23:53
4 min
Béji Caïd Essebsi sur Nessma TV : Ce n'est pas de la charité, c'est une loi !

Le président de la République, Béji Caïd Essebsi a accordé, ce soir du mardi 22 septembre 2015, une interview spéciale à la chaîne Nessma Tv, au cours de laquelle il a répondu aux questions de Borhène Bsaïes portant sur plusieurs thèmes faisant le point de l’actualité.

 

BCE a tenu, en premier lieu, à évoquer l’accord survenu avec l’UGTT concernant la conclusion imminente de la paix sociale. Un accord auquel devrait se joindre l’UTICA, ce qui constituerait une nouvelle donne positive pour faire redémarrer la gestion des affaires du pays sur de nouvelles bases instaurant la culture du travail, l’esprit de la citoyenneté chez tous les Tunisiens et l’obligation, pour tous, d’œuvrer pour la reconstruction économique et sociale du pays.

« C’est un défi que chaque partie doit relever pour tenir ses engagements. Et à cet effet je tiens à remercier le secrétaire général de l’UGTT et le chef du gouvernement », a-t-il déclaré.

 

« Nous sommes persuadés que les grèves et autres mouvements sociaux vont s’estomper dans un proche avenir dans la mesure où la Tunisie dispose d’une 2ème République, d’une Constitution suscitant le respect, d’un président de la République et d’une Assemblée élue. Bref nous disposons de tous les ingrédients de l’ancrage d’une démarche démocratique solide », a-t-il précisé en substance.

M. Caïd Essebsi a rappelé les promesses faites lors de la campagne électorale quant à la volonté de faire sortir la Tunisie de la crise, ce qui exige des initiatives courageuses et un souci de faire passer l’intérêt national avant ceux, étroits, partisans et personnels.

 

Abordant la loi de la réconciliation, le président de la République a indiqué qu’il s’agit d’une initiative législative « permise par la Constitution comme faisant partie de mes prérogatives, et  le gouvernement n’a pas à intervenir dans ce projet. Seule l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) peut examiner ce projet de loi, l’amender et l’adopter ».

« Beaucoup disent que ce projet est anticonstitutionnel, mais je tiens à révéler qu’avant son élaboration, des experts en droit constitutionnel ont été consultés. Sadok Belaïd, Iyadh Ben Achour, Ghazi Gheraïri, Farhat Horchani et bien d’autres ont été unanimes à affirmer que ce projet n’est pas en contradiction avec la Constitution et n’entrave ni le processus de la justice transitionnelle, ni l’action de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) qui n’a nullement le droit de mener campagne pour ou contre le projet en question », a précisé BCE à ce propos.

 

Revenant sur le contenu du projet, il a indiqué que la situation de la Tunisie est très mauvaise, avec un taux de croissance compris entre 0 et 1%, un taux d’endettement de près de 52%, une administration bloquée... Et d’enchaîner que les premiers bénéficiaires de cette loi seront les agents de l’administration. Quant aux hommes d’affaires concernés, ils seront dans l’obligation de payer leurs dettes envers l’Etat. « Ce n’est pas de la charité, c’est une loi », a-t-il martelé.

 

A propos de l’état d’urgence, il a mis l’accent sur la nécessité de le respecter car il y avait de réelles menaces terroristes, et on a pris des risques en n’émettant aucune objection à la manifestation du 12 septembre 2015 qui n’était pas autorisée. « L’opposition n’est pas notre ennemie et je peux assurer que les marches en question ont connu une trop faible participation puisque le nombre des agents de sécurité dépassait celui des manifestants ».

 

Au plan de la politique étrangère, BCE a affirmé que « les USA nous soutiennent dans notre lutte contre le terrorisme et qu’il n’y a pas de crise avec l’Etat des Emirats Arabes Unis et qu’il ne faut pas faire toute une histoire à cause du non octroi de visa à certains passagers. Chaque pays a le droit de disposer de sa souveraineté comme il l’entend ». Concernant la crise libyenne, BCE a estimé que dans la situation actuelle, il n’y voit pas d’indices quant à une éventuelle solution politique.

 

Revenant à la politique intérieure, Béji Caïd Essebsi a tenu à affirmer qu’il est satisfait du rendement du chef du gouvernement, Habib Essid et qu’il ne voit pas la nécessité d’un remaniement ministériel dans l’état actuel des choses. « Peut-être dans l’avenir, car chaque étape exige des dispositions adéquates ».

 

Et à une question sur une déclaration faite par un dirigeant d’Afek Tounes quant à la possibilité de quitter la coalition gouvernementale, BCE a émis des doutes quant à la véracité de pareils propos. « Mais s’ils ont été bien tenus, je tiens à dire que nous n’acceptons de menaces de personne. Ceux qui veulent partir, qu’ils partent ! », a-t-il lancé en substance.

 

Toujours concernant le volet de la coalition au pouvoir, Béji Caïd Essebsi s’est félicité de l’attitude et des changements constatés chez Ennahdha qui « n’aura aucun avenir s’il change d’approche et ne continue pas à avoir un esprit de citoyenneté comme c’est le cas aujourd’hui », selon ses propres termes.

 

 

Sarra HLAOUI

22/09/2015 | 23:53
4 min
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Commentaires (16)

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KLM
| 23-09-2015 20:49
Le président, dans cette intervention s'était bel et bien assis sur la constitution, et principalement sur ses articles : 77 à 80 même si, nous disait-t-il,d'éminents juristes avaient été consultés . Il s'était présenté comme chef de gouvernement et le vrai occupant du poste est pris comme simple exécutant et gouvernement et assemblée nationale comme simples godillots, simples inconditionnels.
Cela ne présage rien de bon, ça annonce le retour au pouvoir personnel et ainsi à une nouvelle dictature. Déjà son fils est sur les rangs, il ferraille dur apparemment et certainement avec la complicité du père, pour reprendre les rênes à Nida Tounes, ce vrai ramassis de tout arriviste et de tout opportuniste, et il ne faut pas l'oublier de beaucoup de malfrats affairistes de l'ancienne dictature.
Ce président qui avait pris le train en marche en 2011 et qui sait bien endormir beaucoup de monde sera avec tous ces assoiffés qui rodent autour de lui, le vrai fossoyeur de la révolution, de la constitution, de la démocratie à peine entrevue et responsable du retour à un futur benali. Les hommes d'affaires sans foi ni loi qu'il défend avec acharnement retrouveront leur pouvoir de nuisance et leur affairisme, l'islamisme prospèrera et daech se fera écouter.

nazou
| 23-09-2015 19:57
D'avant l'heure et d'après l'heure.
Bajbouj est notre Mandela national !!

Il nous a évité un scénario à l'egyptienne à la libyenne et à l'irakienne'.

Sadok
| 23-09-2015 19:19
Une analyse très claire et objective de la situation en Tunisie. Un seul espoir, la reprise des investissements grâce à la paix sociale

bolhich
| 23-09-2015 16:45
il y'a deux types de mamlouk à travers l'histoire des arabo-musulmans; ceux qui étaient fervents au service de la nation arabo-musulmane,et ceux qui étaient une véritable calamité, c'est le cas de ce chef de la narguilé du bey ( caïd sibsi) c'est une véritable catastrophe pour la Tunisie : il a floué tout le monde et a mit en place un système qui instaurera la dictature des islamo-sionistes : LES GRANDS FRERES MUSULMANS!!!!!!!!!!!!!!!!!

rosedessables
| 23-09-2015 13:22
16 juillet 1639. La population de Normandie s'agite. Les habitants d'Avranche décident de se rebeller et assassinent un agent du fisc. C'est le début de la révolte des va-nu-pieds. Richelieu adopte alors la stratégie de la force pour écraser les insurgés. Les violences prendront fin en janvier suivant.

Pour rattrapper le retard d'évolution neuronal qui sépare 1639 de 2015, faudra ramer dur...

yared
| 23-09-2015 12:48
comment le service presse et communication de la Présidence a t il pu accepter ce décor et cette présentation d'un autre temps! on a l'impression d'être dans un ...cabaret

Comme aujourd'hui
| 23-09-2015 12:07
Comme hier, comme aujourd'hui, comme demain,
C'est toujours la même rengaine,les politiques Tunisiens jouient devant le pouvoir, la chaise et ce à n'importe quel âge et de n'importe quel bord ( Destour, RCD, Ennahdha, CPR, Nida Tounes... ) On veut imposer la descendance du pouvoir. Avidité, égoïsme, égocentrique, dictateur, aucun patriotisme ( c'est éducationnel de notre société ): manger le gâteau et les miettes pour le peuple, pendant ce temps la vie va et la Tunisie va où ?!

Kairouan
| 23-09-2015 11:10
Je ne trouve rien a rajouter que de reposter ceci (avec la permission de BN):

Barcking Up The Wrong Tree!
Kairouan| 21-09-2015 16:14

Barcking up the wrong tree[*]: C'est ce en quoi la plus part de nos medias sont passes experts; ou alors c'est ce qu'ils font expres, suivant en cela les services de communication du palais presidentiel, pour preserver des pratiques d'antan - des pratiques qui sont normalement constitutionnellement revolues!
Sinon pourquoi et comment, BCE, le president, president de tous les Tunisiens, peut-il avoir les prerogatives pour, je cite: [aborder] les dessous du projet de loi de la réconciliation ECONOMIQUE, la situation SECURITAIRE dans le pays, [.], l'évaluation du RENDEMENT du GOUVERNEMENT Essid ainsi que NIDAA TOUNES et la MOUVANCE PARTISANE générale dans le pays".

Cette communication induit en, et maintient dans l'erreur les citoyens, qui ne sont pas necesserement des gueux - comme les Benalistes (Novembriste) veulent bien leur faire croire - mais des citoyens qu'on essaye toujours de "GUEUSEISSER", meme apres une revolte et une nouvelle constitution.
En effet, n'avons nous pas un gouvernement? Un premier ministere? Un ministere pour chaque chose, son complementaire et son double? Une Assemblee du peuple? Son president? Nos representants? Des Partis? des chefs de parti?

Ou alors, est-ce que le "charismatique Bajbouj" vient, encore une fois, "SAUVER LES APPARENCES" - volant au secours de ses hommes, et ceux de son allie Islamiste, dans une operation de sauvetage qu'on veuille bien faire passer pour un bilan d'avancement des [pseudo] "realisations"!?
Ou alors, vient-il tout simplement et tout stategiquement influencer directement l'opinion publique pour Preparer et Justifier a l'avance le vote de l'ARP sur le projet de loi de la reconciliation? Un projet qui, comme decide [UNILATERALEMENT] par le palais, ne doit pas passer par une concertation, faute de temps. Mais qu'ont fait et que font toujours nos representants?
Quelles prerogatives constitutionnelles permettent a BCE de tout faire [et de tout decider] a la place de tout le monde? Ou alors, faute de temps... [On suspend l'application ou le respect de la constitution?]

Faute de temps! c'est ca le concept cle de la gouvernance en Tunisie! On traine a longueur de temps, mais quand on sent la crise venir, on "decrete, "faute de temps"! La loi antiterroriste a subi la meme negligence et perte de temps de la part de l'ARP.
On continue a gouverner, en Tunisie, par REACTION, pas par prevention [L'exemple de l'Avant et Apres Sousse est edifiant, meme si on a eu, auparavant, l'avant et l'apres Bardo]. La reaction plutot que la prevention, c'est toute la difference entre les gestionnaires de risques et les gestionnaires de ... crises. Ou les non-gestionnaires, tout court!

Enfin, et pour finir, je despere, presque, de voir dans notre pays un journalisme vigilant et intelligent; un journalisme investigateur plutot que passeur d'information. Mais les Tunisiens semblent, au vu de ces coups de com, ne meriter de leurs medias, que le journalisme de propagandes et de communiques!
Respectueusement

[*] Barcking up the wrong tree: Ce proverbe anglais veut grosso modo dire 'faire fausse route'; ou 'mettre faussement l'accent sur un contexte specifique'. Traduit literalement, il veut dire en Francais: Aboyer sous le mauvais arbre (en reference aux techniques de la chasse a courre, je crois)

mahbouba dziri
| 23-09-2015 10:00
Le charisme et le bagout tunisois de Si El Beji ne peuvent pas malheureusement cacher les contre vérités qu'il a débitées dans cette interview complaisance que lui ont organisée sur mesure le duo Karoui-Bsaies.
Si Beji ne pourra jamais nous convaincre que l'alliance avec ennahdha était le produit d'une nécessité arithmétique pour pouvoir constituer une majorité parlementaire. Celle-ci pouvait être faite comme l'avait démontré Hassen Zargouni sans l'apport d'ennahdha.125 députés étaient acquis corps et âme à une majorité sans ennahdha. En fait Si Beji est l'otage du pacte personnel qu'il a conclu avec Ghanouchi pour pouvoir se présenter aux présidentielles. Il pouvait en être privé par la menace d'une limitation à 75 ans de l'âge des candidats à la présidentielle, menace que Ghanouchi a levé non pas gracieusement que je sache ! Que si Beji ne nous raconte pas des balivernes. Il nous a trahis pour assouvir une morbide ambition personnelle de tunisois.
Quant à l'autre contre vérité (ente autres) par laquelle il veut nous faire croire que ce n'est pas lui qui a choisi Habib Essid mais Nida Tounes, elle est tout simplement indigne d'un homme d'état. Si Beji, les tunisiens ne sont pas des drawechs. La prochaine fois, essayez d'être pour une fois moins roublard !

Patriote
| 23-09-2015 09:06
Sur Nessma pour répondre aux questions de Bourhane Bsaies ! ça ne pouvait être plus clair ! on voit bien au service de qui s'est mis le Président et eini einik , il ne s'embarrasse même plus de quelques formes !

En tous cas il a tort d'oublier si vite qu'au premier tour de l'élection présidentielle, à peine un tunisien sur sept s'est déplacé pour le choisir comme Président ! il a tort de ne plus tenir compte de tous les autres !