
Le Congrès des intellectuels tunisiens contre le terrorisme, intervenant quelques semaines après l’attaque de Sousse, s’est tenu au Palais des congrès de Tunis le 12 août 2015.Une pléiade d’écrivains, de penseurs et d’artistes Tunisiens et étrangers ont participé à cet événement. Au cours du congrès un Manifeste a été adopté dont voici le texte intégral :
Notre société subit, depuis plus de quatre ans, les attaques meurtrières d’un terrorisme islamiste, organisé et soutenu par les réseaux locaux, régionaux et internationaux. Les victimes de ce terrorisme se comptent par dizaines parmi les personnalités politiques, les militaires, les forces de l’ordre et les civils étrangers et tunisiens.
Le terrorisme un phénomène total
Le terrorisme vise à détruire la paix civile, la cohésion sociale, la sécurité de l’Etat et l’économie du pays. Il recrute essentiellement parmi les franges les plus vulnérables de notre jeunesse et propage la haine de l’autre et la banalisation de la violence.
Conscients de la nécessité de la mobilisation de toutes les forces de la société civile, de l’Etat et de tous les acteurs politiques, nous, femmes et hommes, universitaires, enseignants, acteurs culturels et créateurs, réunis dans ce Congrès contre le terrorisme et pour la défense de l’Etat civil et démocratique, adoptons le présent manifeste :
Le terrorisme est un phénomène total parce que fruit d’une idéologie qui se présente au monde comme un mode d’être, de penser et d’agir, mobilisant des moyens matériels et une propagande fondée sur un usage intensif et abusif des nouvelles technologies de communication. Pour le neutraliser et extirper ses racines de la société, il doit être mieux appréhendé dans toutes ses dimensions.
L’expression idéologique d’une minorité wahhabite
Le terrorisme, dont nous subissons les actes barbares, est l’expression idéologique d’une minorité violente qui se base sur une interprétation littérale et extrémiste de la religion et de ses textes fondateurs. Cette idéologie aliène particulièrement les femmes, dont la libération a constitué le principal opérateur de modernité dans notre société.
Le terrorisme islamiste puise l’essentiel de sa vision, de ses principes et conceptions des traditions de l’islam salafiste wahhabite et des idéologies politiques qui s’en inspirent, notamment celle des « Frères musulmans ». Il n’est pas un phénomène proprement tunisien. Il est transfrontalier et constitue un maillon d’une chaîne mondialisée du terrorisme international actif dans la région, en Orient et en Occident. Il est nourri par des réseaux où se mêlent des intérêts complexes et multiples, géopolitiques et idéologiques, économiques et militaires.
Ennemi de la modernité et de notre héritage pluriel et millénaire, en guerre contre la République civile et démocratique, le terrorisme « jihadiste » s’inscrit spontanément dans le capitalisme globalisé, tout en rejetant l’universel au nom d’identités politiquement et idéologiquement construites.
Les fractures économiques, sociales et culturelles profondes à l’intérieur du pays et dans le monde font croire à la jeunesse contestataire que le terrorisme peut constituer l’alternative salutaire et créent, auprès d’elle, l’illusion que ce « jihadisme » constitue une réponse « légitime » et « juste » aux injustices du monde.
Construire un projet d’avenir
Pour vaincre le terrorisme, il faut, par conséquent, construire un projet d’avenir, à même de convaincre la jeunesse de la possibilité d’agir, de s’exprimer et de s’épanouir dans la société et non contre elle, de façon pacifique et organisée et non par la violence et l’auto-exclusion.
Il incombe, pour ce faire, à l’Etat, aux institutions économiques, sociales et culturelles, à la société civile, et à la jeunesse et à nous intellectuels de toutes les obédiences philosophiques, artistiques et religieuses de réfléchir et d’agir sous des formes diverses pour reconstruire un pacte social partagé, fait de valeurs et d’engagements réciproques, à même de restaurer le pacte civique gravement altéré.
Les fondements du pacte social
Ce pacte social nouveau se fonde sur :
• Un Etat de droit fondé sur la Constitution, qui se défend et défend la société, qui impose le respect des lois, l’indépendance de la justice, l’arrêt de la destruction et de l’autodestruction.
• Un projet de société renouvelé, fondé sur les principes universels de l’égalité entre les hommes et les femmes, de la liberté de l’individu et de la pensée garantis par la Constitution.
• Une refonte du rapport de l’Etat au religieux en vue d’établir une nette séparation entre le politique et le religieux, entre la sphère publique et la sphère privée, de revoir les statuts des instances en charge des affaires du culte afin d’en assurer la neutralité et de les protéger contre toute manipulation idéologique.
• Des enseignants et un système éducatif qui se remettent en question et innovent : une école qui éduque, qui enseigne le vivre-ensemble, cultive et libère les capacités de la personne.
• Une université citoyenne ouverte sur le monde et le renouvellement des savoirs et l’ancrage de la pensée critique et jouissant de la liberté académique et de moyens garantissant la qualité de l’enseignement
• Une politique culturelle de proximité qui met l’art et le patrimoine au service de la société et de son développement.
• Une politique sociale qui combat les inégalités et offre des opportunités au profit de toutes les régions, des jeunes et de tous les groupes sociaux.
• Une multiplication des espaces médiatiques destinés à sensibiliser l’opinion publique au sujet des risques liés au repli identitaire et aux conceptions réductrices et dogmatiques de la religion et de l’histoire et visant à prémunir la société contre leurs dangers.
Conscients de nos responsabilités et désireux de contribuer démocratiquement à des actions en vue d’asseoir les bases d’une réforme profonde de notre société et de sa culture, nous signataires de ce manifeste, nous nous déclarons mobilisés de façon durable en tant que collectif d’action et de propositions contre le terrorisme, pour une transition démocratique garantissant la liberté, la justice et la paix pour toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens.
Commentaires (4)
CommenterIl faut s'attaquer à la souche
L'INSURRECTION SE TRANSFORME
LA REPONSE DE JOHN WAYNE
Monsieur,
Votre commentaire est superficiel et typique d'une personne qui n'a jamais travaillé pour l'administration Tunisienne.
Depuis le 7 novembre 1987, le gouvernement Tunisien a eu à se débattre contre des militantes femmes travaillant pour des puissances étrangères.
Les gouvernements étrangers ont enrôlé spécifiquement des femmes sachant que la femme dans le monde porte en elle le symbole de la Mère et qu'il est donc difficile de s'attaquer a une femme, même si celle-ci a décidé de vendre sa patrie et de défendre des islamistes qui travaillent pour le MI6, la CIA et le Mossad.
Et cela surtout dans un contexte ou Ben Ali était un Président trop civilisé.
Si il était facile de combattre les islamistes Tunisiens car très souvent ils étaient impliqués dans des actes de complot contre la sécurité de l'état ce qui signifiait qu'ils préparaient des attentats, combattre les femmes Tunisiennes qui tentaient de déstabiliser la Tunisie en faveur des islamistes et de leurs sponsors occidentaux et d'Arabie, était très difficile.
Au moindre coup de poing pour les aider à se mettre à table, des gueuses comme SBS constituaient des dossiers d'expertise médicale avec photos d'yeux au beurre noir à l'appui, qu'elles présentaient aux institutions Européennes dans l'espoir d'obtenir des condamnations extrinsèques pour torture.
Les femmes Tunisiennes qui sont aujourd'hui au pouvoir, sont souvent celles qui ont fait de l'opposition à Ben Ali dans le passé. Elles sont responsables de complots contre la sécurité de l'état aussi graves que ceux fomentés par Ghannouchi et Jebali, mais en plus sophistiqués et en plus difficiles à combattre.
Il est difficile d'emprisonner une femme pour un délit d'opinion même si celui-ci porte sur la défense des islamistes qui préparaient des attentats contre les institutions Tunisiennes.
En conclusion, le rôle joué par les femmes Tunisiennes dans la déstabilisation de la Tunisie et sa transformation en un pré-califat géré par la CIA et le Qatar, est encore plus grave que celui des hommes.
Les femmes Tunisiennes, mise à part des militantes de l'ancien régime comme Saida Agrébi et Abir Moussi, représentent une pègre matérialiste et dépourvue de sentiment nationaliste, qu'il va falloir combattre autant que les membres de DAECH.
Posez-vous la question suivante :
Soixante années après sa libération et l'indépendance, qu'a accompli la femme Tunisienne en général a part vendre son pays au Qatar et à la CIA au nom des droits de l'homme, faire campagne pour le hijab , la Chariaa et la polygamie, et se prostituer avec des Cheikhs véreux d'Arabie ?
Les Tunisiens sont un peuple de traitres et de Jerdhan et cet honorable titre que je leur ai accordé inclue aussi bien les hommes que les femmes, sauf quelques exceptions nationalistes qui vivent aujourd'hui en exil, dans la peur et agrippées à leur bombes lacrymogènes, ou qui reposent au cimetière.
Il n'y a plus de femmes nationalistes en Tunisie mais que des prostituées, des traitres, et des adeptes de la polygamie et des harems.
Et en passant, si je prenais le pouvoir, je traiterais les femmes ayant trahi la Nation comme les Français ont traité les Françaises qui collaboraient avec les nazis, c'est-à-dire en leur rasant la tête.
Je ne suis plus tellement pour les coups de poing et les mouchta afin d'aider les prisonniers à se mettre à table.
F.M. Alias JOHN WAYNE
Ancien Elève au Collège Sadiki
Diplômé d'Histoire et de Sciences Politiques de l'Université Paris-Sorbonne.
Ancien Fonctionnaire aux Ministères des Affaires Etrangères et de l'Intérieur Tunisiens des gouvernements d'Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali.
Diplomate de carrière et spécialiste de la sécurité et du renseignement.