Hédi Mejdoub, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur chargé des collectivités locales, a reçu lundi 27 avril 2015, Imed Daïmi, député secrétaire général du CPR.

Aucun communiqué officiel du ministère de l’Intérieur n’a fait part de cette rencontre et c’est M. Daïmi qui l’a ébruitée. L’objet de la rencontre, d’après le SG du CPR, aurait tourné autour des élections municipales, de la décentralisation, de la création d’un conseil supérieur pour les collectivités locales… Imed Daïmi, bien sûr, n’a dit que ce qu’il voulait seulement dire de l’objet de cette rencontre.

Il y a cependant un hic et il est de notre rôle de le signaler, car cette rencontre soulève des interrogations et ne saurait être au dessus de tout soupçon, au vu des circonstances actuelles.
Pourquoi le secrétaire d’Etat à l’Intérieur reçoit-il un député d’un parti qui n’a qu’une très faible représentativité à l’ARP (quatre sièges) ? Il y a bien des commissions spécialisées au sein de l’ARP, pourquoi donc M. Mejdoub reçoit-il en tête à tête M. Daïmi et non avec d’autres députés, parmi les 217, travaillant sur le même dossier ?
Le grand hic est qu’il y a une instruction judiciaire ouverte dans un dossier dans lequel Imed Daïmi et le ministère de l’Intérieur sont impliqués. Il s’agit de cette histoire, dont on a que très peu d’informations, relative à l’usurpation d’identité du député Mabrouk Herizi par un individu qui s’est avéré être un fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Cet individu, arrêté depuis, s’est présenté sous une fausse identité alors que Imed Daïmi était assis à ses côtés et sans qu’il ne réagisse, et ce en pleine plénière !
Quelques jours après, le syndicaliste des forces de l’ordre, Issam Dardouri, annonce que l’usurpateur en question serait arrivé à l’Assemblée à bord de la voiture de Imed Daïmi. Ce dernier a démenti, mais M. Dardouri a insisté, précisant que les caméras de surveillance confirmeraient ses dires.
Comment donc le secrétaire d’Etat l’Intérieur peut-il se permettre de recevoir une personne, alors qu’il y a toutes ces suspicions autour d’elle ?

Mais il n’y a pas que cette affaire puisque Imed Daïmi est le secrétaire général du CPR dont un membre dirigeant, Salim Ben Hamidène, est cité dans une affaire de racket. L’affaire de Samir El Wafi, en l’occurrence.
Outre ces deux affaires, qui ont créé la polémique, le nom de Imed Daïmi est cité dans deux autres, au moins, à savoir l’affaire du Livre noir de la présidence de la République, dont la rédaction a été ordonnée quand Daïmi était chef de cabinet de Moncef Marzouki et l’affaire de la disparition d’archives du palais de Carthage.

Aucune de ces affaires n’est confidentielle et Hédi Mejdoub en sait certainement plus que les médias concernant d’autres scandales. Outre le fait que l’intérêt de recevoir quelqu’un comme Imed Daïmi est mineur, vu le poids politique de ce dernier au sein de l’ARP, M. Mejdoub s’expose gratuitement à des suspicions. Que M. Daïmi soit innocent ou pas ne change en rien au fait que les instructions judiciaires sont encore ouvertes et qu’il est suspect de voir le secrétaire d’Etat à l’Intérieur en tête à tête avec le SG d’un parti loin d’être au dessus de tout soupçon.

N.B.