Passe d’armes entre le leader d’Ennahdha, Lotfi Zitoun et le leader du CPR, Adnène Mansar à travers leurs pages Facebook.
Suite à la déclaration médiatique de M. Zitoun samedi dernier à Béja (voir notre article à ce sujet), M. Mansar a pris son clavier pour rédiger une longue diatribe dans laquelle il analyse le regard fuyant du leader d’Ennahdha lors de l’entretien vidéo et son discours. Il en conclut que Lotfi Zitoun n’est, soit pas convaincu par ses propres propos, soit ayant honte de les prononcer.
Le directeur du cabinet présidentiel reproche au conseiller spécial de Rached Ghannouchi sa critique de certaines parties qui ont opposé le 7-Novembre au 18-Octobre, sentant son parti ciblé par ses propos. Il lui reproche également comment Ennahdha a appelé à ne pas voter pour le CPR alors qu’il n’a pas appelé à ne pas voter pour les figures de l’ancien régime. Et de recenser, ensuite, toutes les réalisations réelles ou imaginaires du CPR dans son combat contre la dictature.

En réponse à cette lettre publiée lundi, Lotfi Zitoun a posté mercredi 15 octobre 2014 sur sa page une autre lettre dans laquelle il rappelle plusieurs évidences. La première d’entre elles est que le CPR n’est pas concerné par le 18-Octobre et c’est plutôt Ahmed Néjib Chebbi avec sa longue grève de la faim qui est derrière cette initiative avec un nombre de militants. Sans rappeler que Samir Dilou figurait parmi les grévistes de 2005, Lotfi Zitoun attire l’attention de Adnène Mansar sur le fait que le président du CPR (Moncef Marzouki) ne voyait pas l’intérêt de ce type d’initiatives. Il lui fait remarquer que, jamais, Ahmed Néjib Chebbi, candidat à la présidentielle, n’a adopté ce discours de division. « Et il a raison, déclare le leader d’Ennahdha, car celui qui candidate à ce poste doit être supérieur à toutes les querelles régionalistes, de clans, de catégories sociales, politiques et idéologiques ».
Lotfi Zitoun indique ensuite que le programme d’Ennahdha n’est pas composé de polémiques et de querelles, mais se veut rassembleur et consensuel. Il rappelle par ailleurs que la campagne présidentielle n’a pas encore commencé et que son parti n’a toujours pas décidé qui il va soutenir.
Dans deux messages entre les lignes, il précise que le choix d’Ennahdha dans la présidentielle prendra en considération les souvenirs que son parti a avec chaque candidat. L’autre message entre les lignes de Lotfi Zitoun adressé à Adnène Mansar, c’est quand il lui dit que ce qui est ignoré actuellement par l’opinion publique, et non dévoilé par obligation de réserve, sera connu lors de la campagne présidentielle en guise de témoignage pour que les Tunisiens sachent pour qui voter.