
La manifestation pro-Morsi organisée par le parti islamiste Ennahdha, ce samedi 13 juillet à partir de 13h à l’Avenue Habib Bourguiba, a réuni des quelque milliers de partisans et sympathisants venus de différentes régions du pays arborant les drapeaux tunisien et algérien ainsi que des posters de Morsi.
Lotfi Zitoun, membre d’Ennahdha et ex-conseiller de Hamadi Jebali, a incité son auditoire à protéger et défendre la légitimité en dénonçant ainsi le putsch militaire en Egypte. Puis il a adressé un message à l’endroit de ceux qui ont perdu les élections du 23 octobre, les appelant à s’appuyer sur le renforcement de leurs programmes au lieu de s’appuyer sur l’institution militaire. Vient ensuite, le tour d’Ameur Laârayedh, député Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante. Dans le même ordre d’idées, il a considéré que la destitution de Mohamed Morsi, ancien président de l’Egypte, est un coup d’Etat contre la volonté du peuple et contre la révolution.
Ameur Laârayedh a ajouté que ceux qui se sont empressés de soutenir ce putsch militaire, faisant allusion à l’opposition, "nous ont pris la tête pendant longtemps prônant l’Etat civil mais n’ont cependant jamais cru en la volonté du peuple et ne sont guère des démocrates". Selon Ameur Laârayedh ceux qui ont félicité le coup d’Etat militaire sont des "corrompus", en insistant, à la clôture de son discours, sur l'importance d'un Etat islamique.
Au tour de Rafik Abdessalem, ancien ministre des Affaires étrangères et membre d’Ennahdha, de prendre la parole pour dénoncer aussi le coup d’Etat militaire ainsi que que ceux qui veulent contrer la légitimité et la révolution en cherchent à retourner aux anciens régimes de Ben Ali et de Moubarak. Rafik Abdesalem a indiqué qu’aujourd’hui le peuple se retrouve à nouveau dans l’Avenue qui a vu naître la révolution et que ceux qui voudraient reproduire le scénario égyptien seront repoussés par tout le peuple tunisien. Dans le même contexte, Sahbi Atig, président du bloc d’Ennahdha à l’ANC, a menacé tous ceux qui oseraient se mettre sur le chemin de la légitimité électorale du pouvoir en place.
Les membres d’Ennahdha se sont dit convaincus du retour de Mohamed Morsi à la présidence de l’Egypte et ont assuré que le peuple égyptien, manifestant dans beaucoup de régions, fera en sorte de restituer la légitimité qui lui a été confisquée.
Tout au long de la manifestation, on pouvait entendre des slogans défendant la légitimité et le retour de Morsi : « Thouaret Ahrar hankamel el mouchaour » [Révolution des libres, nous continuerons le chemin], « Tunisie, Egypte, Syrie révolution jusqu’à la victoire » et « Morsi retournera au pouvoir ». Notons de même la présence de membres de la Ligue de Protection de la Révolution.
Na. B

