
Moncef Marzouki, président de la République, a accordé aujourd’hui 12 janvier 2013, une interview exclusive à la chaîne française BFMTV, au cours de laquelle, il a révélé son point de vue à propos de certaines affaires touchant la Tunisie actuellement.
Selon M. Marzouki, les troubles d’ordre social qui se perpétuent en Tunisie sont essentiellement dus à l’impatience du peuple qui veut tout et tout de suite, c’est donc « une difficulté psychologique » bien plus qu’autre chose.
Sur la question de la Constitution, Moncef Marzouki estime que quelques mois de plus pour la rédaction d’une nouvelle constitution qui régira le pays pendant un ou deux siècles, ce n’est pas beaucoup. Toutefois, des avancées considérables ont été faites et la constitution sera prête dans deux ou trois mois. « Rassurez-vous, le modèle tunisien est en train de fonctionner. », dixit M. Marzouki.
En outre, Moncef Marzouki précise que les enjeux des prochaines élections consistent à mettre en marche un régime où on peut avoir la certitude que ni le président de la République ni le premier ministre ne peuvent être des dictateurs. «Je suis absolument sûr et certain que nous deviendrons un pays démocrate au vu de la maturité de la classe politique et de la liberté d’expression notamment », souligne t-il en ajoutant qu’il est fier de dire qu’il sera possible que la Tunisie invente d’autres modes de démocratie et ne plus recourir au copié-collé.
Par ailleurs, Moncef Marzouki préfère que les élections présidentielles précèdent les législatives puisque c’est le cheminement logique qui suppose que le président de la République nomme le chef de gouvernement avant les législatives. Sinon, il indique qu’il y aura sans doute une surprise lors des prochaines élections.
Sur le volet du remaniement ministériel, ce dernier constitue selon M. Marzouki, une réponse pour dire aux Tunisiens que leur opinion est prise en considération, puisque l’opinion publique générale se dit mécontente du rendement du gouvernement. En revanche, selon le président de la République, ce remaniement ne va pas changer fondamentalement la donne, il s’agit plutôt de donner à quelques ministères défaillants une petite impulsion qui pourra changer la psychologie des Tunisiens.
En ce qui concerne l’affaire du Sheratongate impliquant le ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, Moncef Marzouki estime que la liberté d’expression dont jouit aujourd’hui le secteur du journalisme a eu beaucoup d’effets pervers au regard des multiples accusations qui traînent tout le monde dans la boue.
Par ailleurs, M. Marzouki a qualifié de « fantasme » les risques de voir émerger un gouvernement islamiste en Tunisie et que les Français devraient délaisser cette mentalité.
