Didier Burkhalter, chef du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a, ouvertement, critiqué aujourd’hui, lundi 4 juin 2012, les propos tenus par Moncef Marzouki dans certains médias suisses.

Rappelons que le 28 mai dernier et dans une interview à la RTS, M. Marzouki a affirmé : «Nous voulons que cet argent revienne le plus tôt possible. Nous avons besoin de cet argent maintenant, si on nous le donne dans 50 ans comme cela a été fait avec l'argent des juifs, cela n'a aucun intérêt», rapporte le journal suisse Le Matin.
Tout en se disant étonné, M. Burkhalter a qualifié cette démarche d'«inappropriée». Il a précisé que son gouvernement était déterminé à rendre aussi vite que possible les fonds à la Tunisie, mais en expliquant qu’il est impossible de déterminer aujourd'hui combien de temps prendra le processus de reddition des fonds bloqués.
Tout en assurant que les « échanges avec la Tunisie fonctionnent très bien » et que « des progrès ont encore été atteints récemment », M. Burkhalter a précisé que l'élément clé pour une solution rapide réside dans la mise sur pied d'un partenariat étroit. Et cette étape renforcerait les relations d'entraide judiciaire déjà établie entre les deux pays.
Et d’ajouter que « pour que les fonds en question puissent être restitués à la Tunisie, il faut que leur origine illicite ait été prouvée dans le cadre d'une procédure judiciaire entre la Tunisie et la Suisse, principalement d'ailleurs en Tunisie ».

En attendant, la prochaine rencontre bilatérale a été fixée pour la deuxième moitié de juin. Les représentants tunisiens devraient avancer sur le point de la concrétisation d’un partenariat étroit et prouver l’origine illicite des fonds.
Car selon le conseiller fédéral Burkhalter, le plus important demeure l’obligation de « respecter aussi les dispositions de l'Etat de droit ». Le message adressé à M. Marzouki est on ne peut plus clair.