A l’occasion de l’organisation d’un colloque international sur le système financier tunisien, intitulé «Un nouveau mode de gouvernance au service de la performance économique», Mustapha Kamel Nabli a donné une allocution lors de l’ouverture de ce colloque.
Dans une salle archi comble, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a entamé son discours par préciser la complexité et l’importance du mot « gouvernance » qui, selon lui, «signifie tout et son contraire» dans le sens où elle peut être économique, politique ou financière.

M. Nabli a rappelé qu’avant la révolution, la croissance économique était justement bloquée par la mauvaise gouvernance. Cette mauvaise gouvernance était visible, entre autres, dans le développement inégal entre les régions et le taux de croissance était insuffisant avec un maximum de 4%, ce qui est bien en-dessous du potentiel de croissance, soit près de 6 à 7%. Le secteur bancaire souffrait également d’absence de visibilité et de confusions des tâches entre services et contrôle.

M. Nabli a affirmé que la gouvernance financière doit être améliorée, pas seulement au niveau des crédits mais également en politique monétaire de la BCT. Cette dernière doit, d’après son gouverneur, assurer la stabilité des prix et éviter les incohérences, d’où l’adoption d’une politique plus prospective et plus responsable. C’est également la coordination entre les politiques monétaires et celles budgétaires du pays. « La BCT doit être soumise à la bonne gouvernance interne et externe », a-t-il ajouté.

M. Nabli a conclu par réitérer que «la bonne gouvernance est une notion complexe, donc, on ne peut y avancer que si on va dans les détails».