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Les nouveaux plans d'« Al Aridha Al Chaâbia »
01/11/2011 | 1
min
Les nouveaux plans d'« Al Aridha Al Chaâbia »
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La « Pétition populaire », ou Al Aridha Al Chaâbia, a fait couler beaucoup d’encre depuis la grande surprise qu’elle nous a réservée lors des élections de l’Assemblée nationale constituante, le 23 octobre 2011.
Un « cas » auquel tous les médias se sont intéressés, même si une partie du mystère reste cependant entière.
Qui est derrière un tel succès, pour le moins imprévisible, réalisé par « Al Aridha El Chaâbia » ? Quels seraient les véritables plans et desseins de Hachmi El Hamdi ?


Dans son site web personnel, Hachmi El Hamdi présente la Pétition Populaire comme une « initiative politique indépendante approuvée par des milliers de citoyens tunisiens et présentée sur la base d’un programme pratique capable de réaliser les importants objectifs de la révolution tunisienne » et qu’elle « compte obtenir la majorité à l’Assemblée constituante ».
Résultat des courses : la pétition populaire rafle 19 sièges (après l’invalidation de six listes et le retrait de 8 sièges), soit plus de 8% de la totalité des sièges de l’Assemblée constituante. Ce qui en fait la quatrième force politique du pays, derrière Ennahdha, le CPR et Ettakatol.
Après l’incontestable succès réalisé par « Al Aridha », Hachmi El Hamdi semble avoir de nouveaux plans pour « ses » listes. En effet, selon des déclarations faites sur la chaîne Hannibal TV, Hachmi El Hamdi inviterait ses partisans, ainsi que les membres des listes de la Pétition Populaire, notamment celles ayant décroché des sièges au sein de l’Assemblée constituante, à se rallier aux « partis frères », dont (et surtout !) le Parti conservateur progressiste (PCP) ?
Mais qui est ce PCP ? Nombreux semblent ignorer que ce parti est dirigé par Hachmi El Hamdi lui-même. Au mois de mai dernier, une demande d'autorisation du Parti des conservateurs progressistes a été déposée auprès du ministère de l’Intérieur et obtenait son récépissé le 15 juillet.
Hachmi El Hamdi ignorait-il au moment de ces déclarationsqu’il était dirigeant du PCP ?
Les listes de la Pétition populaire ne seraient-elles donc pas le nouveau visage sous lequel le PCP se serait présenté au public ? Sous une dénomination différente, plus proche des revendications et des aspirations du citoyen lambda ?
Hachmi El Hamdi désirait-il faire adhérer le peuple à une « Pétition populaire » qui leur serait plus proche et ensuite récolter les retombées et les dividendes pour le compte de son propre parti ?
Or, au cœur même de la Pétition Populaire, de nouveaux événements viennent contester la popularité de cette initiative.
Les derniers agissements du « leader » de la Pétition Populaire seraient, en effet, derrière des décisions de scission de nombreuses têtes de listes désireuses de rompre tout lien avec Hachmi El Hamdi.
Lors d’une conférence de presse, tenue hier lundi 31 octobre à Tunis, des membres de la Pétition Populaire annoncent leur séparation de la liste pour former un autre mouvement politique susceptible de créer un nouveau parti démocratique qui sera dirigé de l’intérieur de la Tunisie et non de l’extérieur.
En effet, 13 listes de la Pétition Populaire, dont 8 ayant obtenu des sièges au sein de l’Assemblée constituante, souhaiteraient quitter le mouvement présidé par Hachmi El Hamdi.
Le reste des listes est tiraillé entre l’indécision et le soutien à Hachmi El Hamdi.
Le porte-parole de la Pétition Populaire, Moncef Rabhi, justifie cette décision par la volonté de ces listes « de se désengager complètement des querelles personnelles ayant lieu au sein du mouvement et de marquer leur présence dans la vraie vie politique, en restant fidèles aux principes de la révolution tunisienne ».
Moncef Rabhi appelle également les autres membres des listes à rejoindre ce mouvement de scission et annonce que cette décision ne remet pas en cause leur présence au sein de l’Assemblée constituante en tant qu’indépendants, prêts à coopérer et à se rallier à d’autres acteurs politiques qui œuvrent pour l’intérêt du pays, même s’il s’agissait du parti d’Ennahdha.
Ce dernier attribue également les derniers actes de violences survenues dans la ville de Sidi Bouzid aux déclarations « scabreuses » de Hachmi El Hamdi qui aurait annoncé, sur les ondes de Mosaïque Fm, le retrait de l’ensemble de la Pétition Populaire des sièges de la Constituante, sans même en informer les têtes de listes et les parties concernées.
Selon les déclarations de Moncef Rabhi, l’épouse de Hachmi El Hamdi aurait proféré, depuis Londres, des menaces à l’encontre des représentants des listes, « leur interdisant tout désengagement de la Pétition Populaire ».
Hachmi El Hamdi aurait-il ce droit ? Que représente t-il au juste au sein d’Al Aridha pour prendre, tout seul, de pareilles décisions ?
La campagne de dénigrement dont fait l’objet le mouvement serait également, selon les dires de Moncef Rabhi, attribuée au passé de Hachmi El Hamdi et sa liaison avec des cadres du RCD.
M. Rabhi a même qualifié M. El Hamdi de « copie conforme de l’ancien président Ben Ali ».
Hachmi El Hamdi détiendrait, selon ses dires, des « cartes mystérieuses » dans un jeu qui impliquerait même les membres des listes de la Pétition Populaire. Les têtes de liste affirment ne pas vouloir se prendre à ce jeu douteux et affirment que ce choix de scission serait justifié par leur engagement en faveur de l’intérêt du pays.
Il semblerait qu’un autre courant au sein même d’Al Aridha aurait tenu une réunion, dimanche 30 octobre, dans la ville de Monastir, dont l’objet est l’incitation des partisans et sympathisants du mouvement à rejoindre le PCP.
Dans un communiqué de presse, paru le 30 octobre, le mouvement annonce que la plupart des membres des listes retenues pour l’Assemblée constituante déclarent leur intention de constituer une instance nationale consultative pour le mouvement de la pétition populaire au sein de laquelle se réunissent de nombreuses personnalités.
On ne peut que se demander quelles seraient les conséquences d’un tel mouvement au sein d’Al Aridha.
Hachmi El Hamdi, qui s’est autoproclamé comme futur sauveur de la nation, risque-t-il de perdre sa popularité et la sympathie des nombreux citoyens ayant voté pour lui ? Il est légitime de s’interroger sur les derniers plans de ce mystérieux personnage qui n’a pas fini de nous étonner ?

Synda TAJINE

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