S’il est vrai que l’objet de la conférence de presse, tenue hier matin à Tunis par l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), était l’accréditation des observateurs aux prochaines élections ; ceci n’a pas empêché Kamel Jendoubi, le président de l’ISIE, d’insister sur la question de l’inscription des citoyens sur les listes électorales.

Le président de l’ISIE a donné un aperçu sur l’avancement de l’opération d’inscription sur les listes électorales et rappelé aux partis politiques et aux autres composantes de la société civile, leur devoir de contribuer à la campagne d’appel des citoyens à s’inscrire aux prochaines élections.
Jusqu’au 27 juillet, le nombre d’inscrits est de 1.350.000 citoyens, ce qui représente 16 % de la population ciblée par l’opération d’inscription qui s’élève à près de sept millions. Les inscrits représentent 20 % de la population masculine et 12 % de la population féminine. En matière de tranches d’âge, ce sont les 31-40 ans qui viennent en tête pour les hommes, alors que c’est la classe 41-50 ans, qui prend la tête du peloton chez les femmes.
M. Jendoubi a donné un aperçu sur l’infrastructure mise en place pour l’opération d’inscription, précisant que l’ISIE a installé près de 950 centres d’inscription, répartis entre municipalités (400), collèges (166) et bureaux de PTT (341). Il a rappelé que des centres mobiles ont été également déployés dans les zones rurales éloignées pour faciliter la tâche à la population, en plus de l’inscription dans les centres commerciaux.

Pour ce qui est des Tunisiens à l’étranger, les fichiers ont été établis à partir des données sur les passeports. L’inscription ne se fait que dans les consulats parce que certaines juridictions étrangères interdisent l’exploitation d’autres espaces à des fins souveraines.
Kamel Jendoubi n’a pas manqué d’insister sur le fait que ‘l’inscription volontaire reflète le degré de volonté des citoyens de participer à la transition démocratique dans leur pays’, affirmant que : ‘Finis les temps des cartes électorales qui parviennent aux citoyens chez eux, en filtrant ceux qui disent non’, ‘Ce n’est pas trop exiger des citoyens, que de leur demander de se déplacer dans un bureau des élections pour confirmer leur souhait de tenir des élections transparentes et démocratiques’, a-t-il ajouté.

Concernant la mission des observateurs, dont l’accréditation vient d’être annoncée par l’ISIE depuis le 27 juillet, Mme Monia El Abed, membre de l’ISIE chargée des affaires juridiques, a expliqué que ‘la mission d’observation est une étape importante du processus électoral’ et qu’elle ‘constitue une condition fondamentale pour la réussite d’élections transparentes et démocratiques’.
Elle a précisé que ‘les portes sont ouvertes pour ces missions d’observation, aussi bien pour les personnes que les organismes’. Mme El Abed a ajouté que ‘l’expérience est souhaitée pour que le rapport d’observation apporte un plus à l’opération électorale’. Elle a rappelé que ‘des organismes comme la LTDH, l’ATFD, l’AFTURD ou Amnesty, ont de l’expérience qui peut servir en la matière’.
Kamel Jendoubi n’a pas vu d’inconvénient à ce qu’il y ait un nombre important d’observateurs, aussi bien locaux qu’étrangers, pour qu’il y ait ‘des centaines, voire des milliers de rapports. ‘Encore faut-il que leurs contenus soient utiles et servent dans l’évaluation du processus électoral’, a-t-il remarqué.
Il est à rappeler que des sessions de formation sont en cours pour les observateurs. Elles sont organisées par l’Institut arabe des droits de l’homme, la LTDH, ainsi que par plusieurs organismes locaux et étrangers.

En marge de la conférence de presse, un journaliste a posé une question à Kamel Jendoubi concernant des critiques émanant du Carter Center à l’adresse de l’ISIE, concernant ses prestations dans la préparation des élections. Kamel Jendoubi a déclaré sa surprise face à de tels propos.
Ironie du sort, Jennifer Blitz, la directrice adjointe du Carter Center était présente. Elle a tenu à démentir les propos publiés, au nom du centre, par l’hebdomadaire ‘Essada’, à propos de l’ISIE. Elle a affirmé que ‘le centre n’a pas encore reçu d’accréditation’ et qu’il ‘n’a pas accordé de déclaration de presse à n’importe quel organe’. Mme Blitz a demandé à ‘Essada’ de publier un démenti concernant les propos attribués à Carter Center. Kamel Jendoubi a saisi l’occasion pour appeler la presse à plus de respect de la déontologie.