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Sécurité, remplacement de Rajhi, politique étrangère : Béji Caïed Essebsi répond à tout
05/04/2011 | 1
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La situation sur le plan sécuritaire, la relance de l'économie nationale, l'emploi et l'équité entre les régions ont été au centre de la rencontre-débat inédite, tenue mardi au Bardo, entre le Premier ministre du gouvernement provisoire, M. Beji Caïd Essebsi, et les membres de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique.
Les membres de l'instance supérieure ont exhorté le gouvernement provisoire à placer la sécurité et l'équilibre entre les régions au premier rang de ses priorités, étant donné leur importance dans la réalisation des objectifs de la révolution.
Ils ont appelé le gouvernement à demander des comptes aux symboles du régime de Ben Ali, et à revoir la nomination de certains responsables, dont l'actuel ministre de l'Intérieur.
L'accent a été mis, également, sur l'importance de l'indépendance de la justice et de la liberté de la presse comme garants d'élections libres et transparentes le 24 juillet prochain.
Plusieurs membres ont exprimé leur satisfaction quant à l'engagement du gouvernement provisoire à respecter cette date.

Evoquant la politique étrangère du pays, les membres de l'instance ont souligné la nécessité de reformuler les orientations et les constantes qui régissent cette politique, notamment avec les pays voisins.
Ils ont, d'autre part, appelé le Premier ministre du gouvernement provisoire à prendre des mesures urgentes et dissuasives contre l'exploitation des mosquées comme espaces pour des visées politiciennes mettant en garde contre les forces de régression qui incitent au maintien de la femme à la maison.
Un des représentants des associations et des organisations a affirmé que la relation entre le peuple et le gouvernement provisoire est marquée par une "crise de confiance".
Il a cité, à ce propos, l'application du décret-loi sur l'amnistie générale, s'interrogeant sur les dispositions prises par le gouvernement provisoire pour la réintégration des opprimés par l'ancien régime, dans leurs postes de travail.
Le dossier des martyrs de la révolution et de leurs familles a fait l'objet de plusieurs interventions notamment en ce qui concerne les enquêtes sur les snipers et les agents de l'ordre qui ont tiré sur les manifestants.

Répondant aux intervenants, M. Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement provisoire, a qualifié d'étouffante la situation dans le pays, dans un contexte marqué par l'oscillation du taux de croissance entre zéro et un pour cent, ce qui constitue, a-t-il dit, un obstacle à la mise en place des programme de l'emploi.
Le Premier ministre a rappelé que le gouvernement provisoire a adopté un programme économique et social qui sera exécuté à court terme et qui concerne, principalement, la consolidation de l'emploi, le soutien et le financement des entreprises économiques, le développement régional et l'action sociale, afin d'alléger la dégradation de la situation générale dans le pays.

Il a, en outre, rappelé que le budget de l'Etat sera réexaminé, au cours du mois de mai et qu'une grande partie des ressources sera consacrée au développement des régions et à la promotion des zones démunies.
Il a annoncé que le gouvernement provisoire va veiller au recrutement 60 mille demandeurs d'emploi dont 20 mille dans le secteur public, l'équivalent dans le privé, et autant dans le cadre de projets particuliers.
M. Béji Caïd Essebsi n'a pas caché ses craintes de la situation économique marquée par la fermeture de nombreuses entreprises, l'augmentation du taux du chômage, la poursuite de la vague de protestation et des sit-in.

Il a exhorté les forces politiques, en premier lieu les partis, à assumer leur rôle dans l'éclairage et l'orientation de l'opinion publique, et à inciter les contestataires à ne pas poursuivre sur la même voie.
Appelant à mettre l'intérêt supérieur de la nation au-dessus de toute autre considération, M. Caïd Essebsi a expliqué que la nomination du nouveau ministre de l'Intérieur (Habib Essid) répond à des considérations sécuritaires.
''L'intérêt général requiert la nomination de certaines personnes à certains postes'', a-t-il dit, ajoutant que le départ ou le maintien de M. Essid sont tributaires de l'intérêt général.
Il a indiqué que les instructions judiciaires au sujet des figures de la corruption administrative et économique durant la période passée se poursuivent.

La politique étrangère de la Tunisie obéit à des règles et des traditions, et respecte la légitimité internationale, a fait savoir M. Caïd Essebsi, mettant en relief les efforts récents de la diplomatie tunisienne sur plusieurs dossiers, notamment l'accord passé avec l'Italie sur la régularisation du séjour de 22.000 Tunisiens dans ce pays. ''Il s'agit d'une accord inédit'', a-t-il affirmé.
En ce qui concerne les victimes de la révolution, il a indiqué que la justice a recueilli les témoignages de 200 jeunes à Thala (gouvernorat de Kasserine), et que les efforts se poursuivent en vue de révéler l'identité des auteurs de crimes et de délits lors des troubles qu'a connu le pays.

De son côté, M. Yadh Ben achour, président de l'Instance supérieure, a souligné que ce débat traduit l'exercice de la vie politique ouverte, ce qui est l'un des principaux objectifs de la révolution du 14 janvier.
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