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Un homme manque à la fête
10/03/2011 | 1
min
Un homme manque à la fête
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Par Taïeb Zahar

Il y a quatre ans le 9 mars 2007, disparaissait l’un des plus brillants intellectuels que la Tunisie contemporaine ait connue : Dali Jazi.
Tout au long du parcours de Réalités, il nous a témoigné un soutien indéfectible et notamment lors des périodes les plus difficiles durant lesquelles «les amis» se sont fait rares.
Ses contributions ont toujours enrichi le débat d’idées. Il me plaît de rappeler qu’il a choisi notre journal pour publier son dernier article du 17 aout 2006- (Réalités N°1077) consacrée aux femmes. Il leur demandait de s’engager davantage dans la vie économique pour préserver leur indépendance, améliorer leur statut social et contribuer davantage à la prospérité du pays. Il leur recommandait de s’investir dans le champ social et notamment l’action humanitaire, la vie associative, le monde du sport, de la culture et des arts et enfin d’enrichir la vie politique : « cela revient à dire, venez prendre vos responsabilités dans la gestion de la cité. N’attendez plus que les hommes vous réservent quelques places ou je ne sais quel quota. Défendez votre citoyenneté». Ce cri du cœur est d’une étonnante actualité dans la Tunisie post révolutionnaire qui plus est à l’occasion de la célébration de la Journée de la fête de la femme.

Ce dernier appel lancé à la gente féminine qu’il respectait et qu’il aimait est particulièrement émouvant. D’ailleurs les femmes le lui rendaient bien puisqu’elles ont tenu à l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Fait inédit dans notre pays. A ma connaissance seul Mohamed Charfi a eu le même hommage lors de son enterrement.

Si Dali Jazi a été un homme de conviction, il dût en homme politique se prêter aux compromis mais en aucun cas à la compromission.
Dali Jazi a été pour moi un ami sincère et je m’honore de son amitié. Le 21 mars 2006 alors qu’il était président du Conseil Economique et Social, il a tenu à nous rendre visite pour corriger une interview publiée le 23 mars 2006 sur les colonnes de Réalités, il avait toujours ce souci du détail.
Profitant de la complicité qui nous unissait, je lui avais demandé son avis sur l’éventualité de voir Leyla Ben Ali accéder au pouvoir ; il s’agissait d’un scénario que certains courtisans commençaient à envisager. Je dois dire que c’est l’une des rares fois où je vis si Dali sortir de son calme habituel ; Zied Krichen présent peut en témoigner. «Jamais l’Armée que je connais bien ne laissera un tel scandale se réaliser et d’ajouter en citant un évènement majeur qui n’est pas passé inaperçu lorsque l’Armée a rendu les honneurs lors du 50éme anniversaire de l’Indépendance à Ben Ali et… à son épouse ! Une première dans les annales ; «Ce jour je peux témoigner que des généraux se sont sentis humiliés et n’ont pas dû dormir la nuit».
Dali Jazi aurait été heureux de partager les moments historiques que nous traversons et son expérience de juriste et d’homme politique aurait certainement été fort utile. Qu’il repose en paix.

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Le discours de Monsieur Foued Mbazza Président par intérim jeudi dernier suivi le lendemain par la conférence de presse du Premier ministre M. Béji Caied Essebsi ont coïncidé avec la mobilisation de la majorité décidée plus que jamais à ne plus être silencieuse.
Tout cela est de nature à redonner espoir d’autant plus que cela a marqué la levée du sit-in de la Kasbah et du retour au travail des employés de la Compagnie des Phosphates de Gafsa.
Il faut rendre hommage aux uns et aux autres pour leur sens de la responsabilité et pour leur amour de leur pays.
Preuve est faite que la Tunisie est unie même dans sa diversité. N’est-ce pas le plus grand acquis de la révolution ?
Sans lyrisme, on peut avancer que le sacrifice de Bouazizi et de tous les martyrs a été entendu et que la révolution du 14 janvier est exemplaire à plus d’un titre.
Elle restera un signal fort donné à tous les peuples croulant sous l’emprise de la dictature pour s’en libérer. Que les Européens de la rive-sud de la Méditerranée se rassurent, la démocratie est le meilleur rempart contre les flots d’immigrés clandestins qui foulent leurs plages.
10/03/2011 | 1
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