
La société « Les Ciments de Bizerte » vient de publier ses états financiers arrêtés au 31 décembre 2024, et ils sont au rouge.
Il en ressort ainsi que le déficit de la société s’est aggravé de 30,37 % en 2024, le résultat net atteignant -44,79 millions de dinars fin 2024 contre -34,35 millions de dinars fin 2023. Le déficit cumulé reporté s’est situé à -185,39 millions de dinars fin 2024.
La société a payé un impôt sur les bénéfices de 73.576 dinars pour l’exercice 2024 contre 224.673 dinars un an auparavant. Les charges financières ont diminué de 20,70 %, atteignant 11,23 millions de dinars.
La cimenterie a enregistré un revenu de 27,84 millions de dinars fin 2024 contre 91,32 millions de dinars fin 2023, en baisse de 69,51 %. Les coûts de ventes se sont situés à 32,45 millions de dinars fin 2024 (-65,47 %).
Dans leur rapport, les commissaires aux comptes ont révélé des incertitudes significatives susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de la société à poursuivre son exploitation.
Dans ce document, les commissaires précisent que l’année 2024 a enregistré une sous-activité par rapport à la capacité normale de production du ciment, et que le coût de la sous-activité a été d’une valeur de 22,92 millions de dinars pour la production vendue et de 443.746 dinars pour les stocks. La marge brute s’est détériorée de -1,94 million de dinars. La marge brute négative de -4,61 millions de dinars fin 2024 s’explique essentiellement et principalement par l’arrêt de la production de clinker durant l’année 2024. Pour tenter d’assurer la continuité de l’activité et de préserver ses clients et sa part du marché local, la société a eu recours à l’achat de 114.128 tonnes de clinker au cours de 2024. Néanmoins, ces quantités achetées demeurent insuffisantes pour que la société puisse honorer ses engagements et faire face aux difficultés rencontrées.
Toujours selon ce même document, la société a adhéré à l’amnistie fiscale selon la loi de finances 2025. L’adhésion à cette amnistie a permis à la société d’éviter les pénalités de retard et de recouvrement ainsi que les frais de poursuite relatifs aux créances fiscales revenant à l’État, pour une valeur de 4,9 millions de dinars (capitalisés chez la recette des finances seulement), et de réexaminer les provisions fiscales antérieures, permettant de constater une reprise sur provision (produit) de 3,78 millions de dinars.
En outre, on apprend que la cimenterie a procédé à la réévaluation de ses immeubles bâtis et non bâtis tels qu’ils figurent dans le bilan clôturé au 31 décembre 2023, et cela en application des dispositions de l’article 20 de la loi de finances pour l’année 2022. L’opération s’est traduite dans les états financiers intermédiaires arrêtés au 30 juin 2024, faisant augmenter la valeur brute de ces immobilisations de 173,58 millions de dinars. L’annulation des amortissements y afférents s’est élevée à 17,52 millions de dinars pour une valeur brute de 24,56 millions de dinars, soit une valeur comptable nette au 31 décembre 2023 de 7,04 millions de dinars. De ce fait, une réserve spéciale de réévaluation de 166,54 millions de dinars a été constatée parmi les autres capitaux propres de la société.
« Fin 2024, la société a confié la réalisation d’un plan de restructuration à un cabinet externe ; un projet de rapport a été élaboré en collaboration avec les équipes de la société, faisant apparaître la capacité de la société à continuer son exploitation et à honorer ses engagements sous réserve de la collecte des ressources nécessaires et de la mise en place effective du plan », a précisé le même rapport.
I.N.

Pourquoi
J aimerai bien entendre une réponse de la part de ceux qui plaident contre la privatisation y compris la centrale syndicale
Et l'Industriel, il sait le nombre de familles qu'il fait vivre et son rôle dans le développement du pays. Il crée de la richesse!
Alors la seule question qui se pose est: le cimentier a-t-il failli à ses obligations d'industriel, ou est-il victime de faits et circonstances indépendants de sa volonté: grèves directes ou indirectes (dans les transports par exemple), de contrats non respectés etc...?
Dans le premier cas, l'entreprise est en faillite.
Dans le second, l'état et la justice se doivent d'intervenir pour que la société puisse poursuivre ses activités.
Je suis naïf, je sais. Mais entre un banquier et un authentique industriel, faut-il hésiter?