Le secrétaire général adjoint chargé du secteur privé à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Taher Mezzi, a affirmé, vendredi 9 mai 2025, lors de son passage sur les ondes de Mosaïque FM, que les négociations sociales dans le secteur privé « ne seront pas centrées sur une seule partie », soulignant la nécessité d’impliquer tous les acteurs concernés pour garantir des résultats équitables.
Taher Mezzi a rappelé que la Tunisie repose historiquement sur une culture du dialogue, une tradition selon lui affaiblie ces dernières années, notamment dans le cadre des négociations sociales. Celles-ci devaient débuter en octobre dernier, mais n’ont été programmées qu’en mai, avant d’être de nouveau reportées. Il a cependant salué la volonté de coopération du ministre des Affaires sociales, notamment dans la résolution des conflits sociaux.
Le responsable syndical souligne que les travailleurs du secteur privé ont exprimé dès le départ leur volonté d’entamer des discussions sur les augmentations salariales. Cette ouverture a été bien accueillie par le ministre, ce qui constitue une avancée importante, « à condition qu’elle soit accompagnée d’une véritable volonté politique ».
Parmi les revendications prioritaires de l’UGTT figure la révision des législations actuelles afin de garantir des conditions de travail plus justes. Par ailleurs, Taher Mezzi a critiqué la fragilité du cadre légal actuel, qui facilite les licenciements dans le secteur privé et expose les travailleurs à l’arbitraire. Il a également évoqué la problématique des congés annuels, estimant qu’ils sont souvent incompatibles avec une véritable pause personnelle pour les salariés.
Revenant sur les critiques concernant un éventuel affaiblissement du rôle de l’UGTT, Taher Mezzi a rejeté toute idée de recul de l’organisation syndicale. Il a affirmé que le nombre d’adhérents « n’a pas diminué », tout en reconnaissant l’existence de débats internes. Il considère que « ces divergences sont naturelles et portent sur la manière de construire une organisation syndicale capable de répondre aux enjeux sociaux et économiques de demain ».
S.H
