Ce mardi soir, la colère reste vive dans les rues de Mezzouna. Alors que des informations circulent sur l’arrivée imminente d’une délégation ministérielle, une foule nombreuse s’est rassemblée dans la ville. D’après les vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux, l’annonce d’une visite du ministre de l’Éducation a rapidement enflammé les esprits. Bien que l’identité des officiels attendus ne semble pas avoir été précisée, plusieurs citoyens ont exprimé leur refus d’accueillir ce responsable « envoyé au nom du président de la République ».

Dans les vidéos partagées, les échanges captés dans la foule témoignent d’un climat tendu. L’atmosphère n’a rien d’accueillant : sifflets, cris et signes de rejet marquent ce rassemblement spontané. Plus tôt dans la journée, des manifestations avaient déjà éclaté à l’issue des funérailles des trois victimes. Des citoyens de tous âges sont descendus dans les rues pour crier leur douleur et leur colère. Pneus brûlés, slogans scandés, attroupements : Mezzouna pleure ses enfants et interpelle un État jugé absent.

Le 14 avril 2025, un drame a bouleversé la ville de Mezzouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid : trois élèves ont perdu la vie lors de l’effondrement d’un mur dans leur établissement scolaire. Cinq autres ont été blessés et hospitalisés. En réaction, la Fédération générale de l’enseignement secondaire a décrété une journée de deuil national. Les cours ont été suspendus et les épreuves du bac sport boycottées. À ce jour, le ministère de l’Éducation n’a toujours pas réagi officiellement à cette tragédie.

M.B.Z