L’état de santé de l’ancien secrétaire général d’Attayar et ancien ministre, Ghazi Chaoauchi, s’est dangereusement dégradé, a annoncé mercredi 10 janvier 2024, son fils Elyes Chaouachi, dans une intervention dans l’émission impossible sur radio IFM. Le dirigeant s’est isolé depuis le 18 décembre 2023 dans sa cellule et refuse de prendre les médicaments et les visites de ses avocats et de ses proches.
Elyes Chaouachi a ajouté au micro de Borhen Bsaies, que son père souffrait d’une arthrose et devait être transféré à un établissement hospitalier pour un examen radiologique, sauf que la direction de la prison lui a refusé le transfert dans un véhicule ordinaire ou une ambulance. La direction de la prison exige, selon Elyes Chaouachi, que son père soit transféré dans ce qu’on qualifie de « véhicule de la torture » en dépit de sa situation. Ce véhicule, dédié aux terroristes, contient une cage métallique très étroite pouvant accueillir de justesse une personne. Le détenu y est installé accroupi, la tête en bas, menotté, ne pouvant garder son équilibre.
Elyes Chaouachi a dénoncé plusieurs abus expliquant que son père a sollicité la visite d’un médecin depuis plusieurs semaines, mais on ne lui a autorisé cette visite qu’après les fêtes de fin d’années, soit deux semaines plus tard.
Le fils de Ghazi Chaouachi a, également, réagi aux déclarations du bâtonnier Hatem Mziou. Il a accusé le bâtonnier d’acoquinement avec le pouvoir en place estimant que l’Ordre des avocats n’a pas la ténacité nécessaire pour défendre ses adhérents.
Il a démenti le propos de Hatem Mziou au sujet de la mobilisation de l’Ordre des avocats pour dénoncer les violations commisses contre Ghazi Chaouachi et les autres détenus politiques assurant que le bâtonnier n’a jamais assisté à aucune des auditions et n’a publié qu’un seul communiqué en réaction aux pressions qu’il avait subi.
« Il a laissé entendre que Ghazi Chaouachi et Ridha Belhaj n’ont rien apporté au pays et à la patrie. Je tiens à lui rappeler que la loi portant organisation de la profession d’avocats était une initiative de Ridha Belhaj alors qu’il était secrétaire général du gouvernement. Je tiens à lui rappeler aussi que Ghazi Chaouachi a proposé et défendu la loi sur le Conseil supérieur de la magistrature au sein duquel les avocats ont une représentation. Une représentation que Brahim Bouderbala et Hatem Mziou ont abandonnée », a-t-il souligné.
Le bâtonnier fait l’objet de multiples critiques ces derniers temps, notamment, à la suite du silence et l’absence de positions fermes pour défendre les avocats et hommes politiques détenus dans le cadre de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État, d’autant plus que leur comité de défense ne cesse de dénoncer les infractions et les violations des procédures ayant entaché leurs arrestations.
Hatem Mziou a multiplié les déclarations, récemment, en réponse à ces critiques, signalant qu’il n’acceptera pas que le barreau soit exploité politiquement par quiconque. Il a, également, fait savoir que l’Ordre des avocats ne s’était jamais tu sur ce qu’il se passe notant que ce n’est point une première que des avocats font l’objet de poursuites. Il a indiqué que l’Ordre des avocats publiait des communiqués de temps à autre pour exprimer sa position prétextant le respect de la suprématie de la loi pour justifier le manque de mobilisation face à la multiplication des actions en justice contre les opposants politiques du régime Kaïs Saïed.
N.J
