
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaies, a considéré que le Sommet conjoint islamo-arabe, tenu le 11 novembre 2023 à Riyad en Arabie Saoudite, était un véritable succès. Il s’agissait d’une mesure diplomatique, selon lui, nécessaire dans l’évolution de la confrontation avec l’État sioniste.
S’exprimant le 13 novembre 2023 durant « Expresso » de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, Ahmed Ounaies a évoqué un retard quant à la tenue du sommet en question tout en insistant sur son importance. Il a indiqué que le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, était présent à Riyad avant la tenue du sommet en sa qualité de représentant de la délégation tunisienne. Il a eu des échanges avec d’autres délégations afin d’avoir une idée sur la situation et sur les positions des différents États participants au sommet.
« Ce qui importe est le consensus au tour de trois éléments : le cessez-le-feu, l’acheminement des aides humanitaires et la préservation de l’unité du peuple palestinien… On a refusé l’utilisation du terme "terrorisme" ou "sanctionner les hors-la-loi palestiniens"… Il y a eu un désaccord au sujet de la guerre israélienne visant trois cibles : le peuple palestinien, le Liban et la Syrie… On était d’accord sur le recours à des négociations et à la diplomatie, c’est-à-dire, appliquer une solution politique après l’entame d’un cessez-le-feu… Néanmoins, pour ce qui est des sanctions et de la mise en place d’un calendrier dépendant de cela et pouvant pousser les pays arabes et musulmans à faire des sacrifices n’ont pas été intégrés à la résolution finale », a-t-il expliqué.
Ahmed Ounaies a conclu que la position adoptée au sujet des sanctions était la même que celle du 11 octobre 2023, c’est-à-dire, trois jours après le début de la guerre. Il a, aussi, considéré qu’il n’y avait pas de contrepoids à l’État sioniste pouvant pousser vers le cessez-le-feu. Rien n’a stoppé Israël. Pour ce qui est de la position tunisienne, elle reflète un soutien à la Palestine, à la Syrie et au Liban. L’ancien ministre des Affaires étrangères a estimé qu’il s’agissait d’une position cohérente appelant à accepter certains sacrifices en soutien à la cause palestinienne. Il a déploré le manque d’unité et de cohésion entre les pays arabes. Israël n’a pas, en face d’elle, une entité politique pouvant exercer une pression sur elle.
« Il n’y a pas de volonté collective… Les volontés sont individuelles et reflètent celles de chaque État… Le sommet de Riyad a démontré qu’il n’y avait pas de volonté arabe collective… Le nouvel ordre mondial commence à être mis en place… Il exécute la volonté de l’occident et ne comporte pas un pôle mondial de l’autre côté limitant cela dans nos territoires… Ce nouvel ordre a commencé à prendre des pas en avant… Nous avons montré l’absence de volonté de barrer la route à cette volonté… Le groupe arabo-musulman n’a pas l’intention de faire des sacrifices dans le but de limiter l’influence occidentale dans l’espace arabo-musulman », a-t-il ajouté.
Ahmed Ounaies a expliqué que toute guerre avait un prix payé par les victimes et le belligérant. Il a, même, évoqué l’application de sanctions visant quelques pays arabo-musulmans, à savoir, la Syrie et l’Iran avant la guerre contre la bande de Gaza. Il a estimé que l’absence de réaction de la part de la Chine et de la Russie réfutait l’hypothèse d’un passage d’un conflit régional à un conflit international. Il a conclu que le monde arabe était politiquement isolé. Il n’y a pas eu de soutien de la part d’alliés que ce soit d’une façon expresse ou tacite.
Pour rappel, l'Arabie Saoudite a accueilli, ce samedi 11 novembre 2023, un sommet conjoint islamo-arabe afin de discuter de l'agression israélienne contre la bande de Gaza et des développements dans les territoires palestiniens occupés.
S.G