
« Le digital est le moteur de développement durable, inclusif et soutenable », a affirmé la directrice générale Topnet Rym Ben Dhief Akremi lors de l’ouverture de la 3ème édition de "Topnet Business Day" en partenariat avec Keystone et Universa sous le thème "Blockchain, cloud & cybersécurité : vecteurs d’accélération pour le développement de l’entreprise".
Topnet a organisé cet événement avec deux pointures dans leurs secteurs respectifs, et qui sont ses partenaires dans le business.
« Keystone est le partenaire numéro un en cybersécurité en Tunisie », a indiqué Mme Ben Dhief Akremi, « Nous avons noué ce partenariat avec Keystone pour compléter notre offre de services et de solutions de sécurité managée, avec une offre de cybersécurité et ceci vu l’accélération de la transformation digitale, vu l’exposition de la date et vu la migration des applicatifs métiers sur le cloud ».
Et d’ajouter : « Grâce à Universa, nous aurons la première plateforme en Tunisie Topnet Blockchain. Cette plateforme permettra aux startuppeurs, aux développeurs et aux entrepreneurs de lancer des solutions autour des cas d’usage que vous allez exprimer et vous aurez besoin d'avoir.
Universa nous a permis de mettre en place cette plateforme hybride dans le sens où elle est hébergée dans notre Datacenter et en même temps, ouverte au public en mode "blockchain as services" ».
«Nous avons choisi des panélistes de qualité, qui vont partager leur retour d’expériences et nous allons nous projeter ensemble sur les perspectives », a-t-elle poursuivi.
Mounir Ghazali, partner EY, a expliqué qu’en ce qui concerne la digitalisation, entre les intentions des chefs d’entreprise et leurs actes, il y a un gap important. Ainsi, même si la digitalisation est l'une de leurs priorités, il y a un problème de mise en œuvre. « Le niveau de progression est loin de ce qu’on peut attendre, notamment après le Covid-19 », a-t-il soutenu, en notant que les chefs d’entreprises ont une idée claire sur ces nouvelles technologies (cloud, blockchain, bigdata,…), mais qu’il y a un problème concernant les domaines d’application pour en profiter, d’une part, outre une offre sur le marché qui ne correspond pas au pouvoir d’achat des TPME. Un downskilling qui manquait sur le marché tunisien, qui va être comblé par l’offre de Topnet. Pour lui, Topnet pourrait jouer le rôle de tiers de confiance entre la startup et l’entreprise.
En réponse, la DG a assuré : « Nous avons toutes les solutions possibles, qui répondent aux besoins spécifiques et adaptés des entreprises », en spécifiant que Topnet dispose d’offres de cloud privé et public. Pour elle, « l’avenir c’est d’accompagner les clients pour migrer leurs applicatifs métiers sur le cloud ».
Et d’ajouter : « L’accompagnement des startups entre dans notre stratégie RSE. Topnet travaille depuis deux ans sur ce sujet. Nous avons déjà établi une collaboration avec Tunisian Startups pour proposer une offre de support pour que les startups puissent se lancer facilement et avec une offre préférentielle.
En outre, Topnet ouvre ces portes aux Startups pour financer des références et pouvoir se lancer facilement et s’internationaliser après. Nous avons des partenariats avec plusieurs startups : nous avons lancé plusieurs offres en collaboration avec elles ».
D’ailleurs, la société a profité de l’événement pour signer deux contrats avec deux startups SgharToon et Birou Suite. Ont procédé aux signatures digitalisées Rym Ben Dhief Akremi, DG de Topnet, et respectivement Hidayet Ayadi, CEO&Co-founder de SgharToon, et Alaa Chaibi,CoFounder & CTO chez Birou Suite.
Prenant part au panel, Badreddine Ouali, CEO Vermeg, a comparé le parcours des startups tunisiennes à une course de haies alors que leurs homologues à l’étranger font une simple course sans obstacles.
« Nous sommes les plus innovants en écosystème startups, mais nous avons fait un écosystème où seulement les perdants restent en Tunisie et où tous les gagnants partent », a-t-il martelé.
« Si on veut que les entrepreneurs restent chez nous, il faut deux choses : il faudrait changer le Code des changes et la volonté des ministères à emboiter les startups dans des boites/des champs qu’ils ont créés », a-t-il poursuivi.
Pour lui, il faut une alphabétisation digitale des Tunisiens, pour permettre aux artisans et travailleurs journaliers de présenter leurs produits sur les réseaux sociaux afin de les commercialiser. Il pense que l’Etat n’a pas les moyens pour définir une stratégie et donc doit laisser les entreprises agir et se développer, en éliminant les nombreuses entraves auxquelles elles font face au quotidien.
Le CEO de Vermeg a annoncé, à cette occasion, que très prochainement, la plateforme de leur vitrine sera bâtie avec la blockchain de Topnet.
Mme Ben Dhief Akremi a tenu à apporter certaines clarifications : « La blockchain est autre que la crypto monnaie. Aujourd’hui, les cas d’usage sont là. On peut travailler dessus : la logistique dans la grande distribution, la blockchain peut fournir une solution pour suivre et assurer le contrôle et la traçabilité de bout en bout de la chaine logistique. Pour la médecine, les intervenants (médecins, chirurgiens, radiologues, anesthésistes, etc.) pourront s’échanger les dossiers des patients en toute sécurité. En matière d’éducation, on pourrait remédier aux diplômes falsifiés en garantissant la transparence, la traçabilité et l’instantanéité ». Les intervenants ont cité aussi la traçabilité dans le domaine de l’agriculture notamment pour les labels bios ou pour la valorisation de certains produits comme l’huile d’olive et les dattes
Pour Houcine Hamdi, directeur de l'expérience client et de la transformation digitale Topnet, la transformation digitale est une obligation car la concurrence est croissante, les clients changent de comportement et il y a une adoption rapide des nouvelles technologies.
Ainsi, les sociétés se trouvent confrontées à de nombreux défis mais disposent de nombreux leviers pour y faire face.
« Afin de réussir votre transformation, concentrez-vous sur votre cœur de Business et faites-vous accompagner par les partenaires spécialistes dont Topnet est un acteur principal. Ceci vous permettra un gain énorme de temps et d’efficacité », a-t-il indiqué.
Tarek Babay, directeur marché entreprises Topnet, a noté que la société est un fournisseur de solutions globales. En ce qui concerne le cloud, il a rappelé que les entreprises ne payent que ce qu’elles utilisent, qu’il permet une rationalisation de ressources, une réduction des coûts et une accélération de la montée en valeur, pas de maintenance, une sécurité et une fiabilité, et un accès de n’importe où, etc.
En outre, Topnet propose à ses clients de faire un audit pour détecter les failles de cybersécurité, de proposer des solutions adaptées.
Heythem Elmir, CEO Keystone, a indiqué qu’à l’ère de la transformation digitale, il faut améliorer l’expérience client, automatiser le processus, avoir une meilleure exploitation des données, une optimisation des processus et des ressources, disposer d’une meilleure proximité, assister la prise de décision. A cet effet, la sécurité est devenue un besoin métier et doit se transformer. Il faut transformer les contrôles, mettre en place des contrôles internes permanents et périodiques, qui permettent la détection des fraudes.
Il fait remarquer que les tendances d’attaques cybernétiques en Tunisien ont augmenté en 2020 et 2021. Et de soutenir que les pertes en 2020 en Tunisie suite aux cyberattaques sont estimées à un milliard de dinars, alors que la compromission de la messagerie en entreprise (BEC) est de 200 millions dinars, le tout sans compter les coûts d’opportunité et les répercussions de l’atteinte à la réputation et à l’image de marque de l’entreprise.
Il a noté que la Tunisie est devenue ces deux dernière années une cible d’APT (Advanced Persistent Threat : un type de piratage informatique furtif et continu, ciblant une entité spécifique, ndlr).
Pour lui, les entreprises tunisiennes ont plutôt une approche de sécurité basique et incohérente avec le contexte mondial. Et de marteler qu’une grande partie des chefs d’entreprise pensent que ces dépenses importantes pour rien, car la cybersécurité nécessite un effort d’investissement. Mais que lorsque la société est attaqué que ses données sont volées et parfois son activité arrêté, ces mêmes entreprises regrettent de ne pas avoir fait ces investissements qui lui paraissaient sur le coup saugrenu. Et d’affirmer que certaines entreprises qui disparaissent après des cyberattaques.
« La cybersécurité est toujours excessive jusqu’au moment où on est attaqué, elle devient insuffisante », a-t-il assuré.
M. Elmir a profité de l’occasion pour rappeler que Keystone propose des solutions contre ces attaques via Topnet, en soulignant que la cybersécurité n’est plus l’affaire des informaticiens et direction informatique, c’est la responsabilité de la direction générale et du conseil d’administration. Pour lui, il faut la mise en place d’une sécurité proactive. D’où la nécessité de mettre en place une vision et de définir une stratégie, d’adopter un framework de cybersécurité, de développer un programme de mise en œuvre, de mettre les moyens et les ressources, de déployer les moyens de contrôle, de s’adapter au changement et d’assurer une amélioration continue.
Omar Bouaatay, CEO Hub Africa Universa, a, quant à lui, précisé que « la technologie blockchain permet à plusieurs parties de parvenir à un accord sur l’authenticité d’une transaction de manière décentralisée. Ces résultats sont alors enregistrés de façon permanente dans une base de données partagée appelée blockchain, qui est sécurisée cryptographiquement.
De nombreuses entreprises choisissent d’exploiter une blockchain à laquelle seules des entités connues autorisées peuvent participer, car ce modèle assure une plus grande confidentialité, une plus grande rapidité et davantage d’outils d’administration permettant de gérer le réseau ».
A la question de savoir pourquoi migrer à la blockchain, il répond que cette technologie garantit une meilleure transparence, avec moins de complexités procédurales et plus de sécurité.
Il a présenté certains cas d’utilisation : chaine d’approvisionnement, industrie 4.0 & automatisation, monnaie & payement digital, administration publique & e-gov et services bancaires (virement, lettre de crédit, etc.)
Pour Rym Ben Dhief Akremi, la Web 3.0 sera basé sur la blockchain. « Et, on a bien franchi le pas dans ce futur », a-t-elle souligné.
La DG a soutenu : « Notre vision c’est d’offrir autour de la connectivité des services à valeur ajoutée quel que soit pour les foyers, pour les entreprises, quel que soit leurs activités, domaine ou taille.
Aujourd’hui, Topnet met à disposition de ces entreprises, toutes les technologies, tous les services et solutions innovantes possibles. Chose qui entre dans le cadre de notre axe stratégique, la promotion de la valorisation de l’innovation et ce à travers la collaboration de tout l’écosystème des startups et de tout le système entrepreneurial pour créer de la valeur pour nous tous ».
Mme Ben Dhief Akremi a souligné « le digital est un mindset. En ratant l’accélération de la digitalisation, nous sommes en train de rater des opportunités, je demande aux DSI et informaticiens d’être force de proposition pour les chefs d’entreprises afin de montrer la valeur ajoutée à donner à l’entreprise en termes de développement et d’excellence opérationnelle. C’est à vous de convaincre les chefs d’entreprises pour accélérer la digitalisation ».
S’adressant aux PDG et DG présents dans la salle, elle a ajouté : « Tout dépend de nous en tant que premiers responsables, si nous sommes digitalisés dans notre mindset, le personnel nous suivra ! ».
Imen NOUIRA
