
Le membre du bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) Khalil Ghariani a réagi aux propos du secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) Sami Tahri.
En effet, le syndicaliste avait affirmé lors de l’instance administrative de l’Union du travail de Sousse qu’« un certain nombre d'hommes d'affaires ont délibérément violé la loi en poussant à la fermeture de leurs entreprises et au licenciement des employés pour de fausses raisons ». Des propos qui ont causé l’ire de l’Utica qui a estimé qu’ils sont irresponsables, mensongers et diabolisent les chefs d’entreprises.
« Ce discours impacte le dialogue social : on ne peut s’assoir à la table des négociations avec ce langage et ce discours. En plus nous sommes des partenaires en quelque sorte et nous respectons les principes et les usages de ce partenariat, certes chacun doit défendre ses opinions et ses adhérents, mais il y a des usages à respecter. Nous croyons que s’il y a un problème, il faut le poser pour le résoudre. Mais, ce discours n’est pas anodin et sert à faire pression car la situation économique est délicate », a-t-il soutenu mardi 30 mars 2021 au micro de Wissal Kasraoui dans une déclaration à Houna Shems sur les ondes de Shems FM.
Interrogé par l’animatrice sur le dialogue national, le membre du patronat a expliqué que s’il y en a un qui vise à bâtir le pays, l’Utica sera de la partie.
Dans son intervention, Khalil Ghariani a estimé que « ce genre de discours est utilisé par certains syndicalistes et par certains politiciens, ce qui est pour lui un comportement schizophrène ». Pour lui, il s’agit d’un discours « simpliste » mais on reconnait que réellement, il y a des entreprises qui sont en train de fermer, mais contrairement à ce qui est avancé elles ferment pour des raisons objectives après dix ans de situation économique difficile achevées par une année de pandémie extrêmement difficile.
« La fermeture d’une entreprise n’est pas une décision individuelle : le chef d’entreprise ayant des engagements avec les banques, avec ses fournisseurs, avec ses clients, avec son environnement, avec l’Etat, avec la direction des finances », a-t-il martelé, en soulignant que pour conclure qu’une chose est un phénomène, il faudrait que les statistiques déterminent un minimum, or il ne s’agit que d’un ou deux cas.
Et d’ajouter que si on veut lutter contre la pauvreté, cela ne peut se faire qu’à travers l’investissement et la création d’emploi. « Mais, si on est souvent en train d’attaquer les entreprises, quelle culture sommes nous en train de donner aux jeunes générations ? Vous êtes en train de donner une mauvaise image des entreprises », a-t-il affirmé.
I.N
